Le métier d’agriculteur est en constante évolution et connaît d’importantes mutations. Il en est une notable et durable : celle de l’importance des circuits courts au sein des exploitations agricoles. En effet, près d’une exploitation sur cinq commercialise par ce canal.
La Moselle, avec ses plus de trois cents exploitations agricoles pratiquant la vente directe, a été le support d’étude de la classe de BTS ACSE (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole) du lycée agricole de Château-Salins.
Pour ce faire, les étudiants ont été à la rencontre d’agriculteurs et d’agricultrices qui ont fait le choix de l’aventure «vente directe». Ils ont pu collecter de nombreuses données technicoéconomiques et réglementaires, mais aussi échanger avec ces professionnels.
Les produits commercialisés localement
Sonia, Jean-Yves, Jeffrey, Anthony, Dominique, Fabrice, Jean-Bernard et Nicolas : huit parcours mais des motivations sensiblement similaires. Tout d’abord, ces agriculteurs ont souhaité se réapproprier l’outil de commercialisation permettant ainsi de déterminer un prix de vente rémunérateur et abordable pour le consommateur en limitant le nombre d’intermédiaires. Ensuite, ils ont eu à cœur de renouer du lien avec le consommateur, et d’expliquer à ce dernier le sens de leur métier. Ces agriculteurs qui, chaque semaine, vont à la rencontre de leurs clients par différents canaux de distribution (marchés, magasins de producteurs, Amap, épiceries, boulangeries, circuits de livraison, cueillette libre…) apportent de l’humain dans une société où le virtuel a tendance à s’imposer. Enfin, ils s’inscrivent tous dans une dynamique territoriale où les produits sont commercialisés localement.
De la théorie au terrain
Les apports en salle ont été ponctués de nombreuses visites et interventions :
- Visite du Gaec des Tormentilles à Domnom-lès-Dieuze : après plusieurs années de production en agriculture conventionnelle, les associés du Gaec, Jean-Yves et Sonia Rechenmann, ainsi que Jeffrey Payeur, ont décidé de convertir leur exploitation à l’agriculture biologique et, parallèlement, de transformer une partie de leur production de lait de vache à destination des circuits courts. Ici, sont principalement produits des yaourts (nature et aux fruits) ainsi que du fromage frais et du fromage blanc.
- Visite de l’exploitation d’Anthony Florentin à Aboncourt-sur-Seille. Le jeune chef d’exploitation s’est installé en système caprin et a immédiatement opté pour la vente directe. Cet autodidacte teste de nouvelles gammes de fromages, yaourts nature et aux fruits.
- Visite de l’exploitation maraîchère du TanzGarten à Grostenquin de Dominique Charpentier. Cet ancien responsable espaces verts a fait le choix de retourner aux sources, et développer une production maraîchère bio.
- Intervention en salle de Fabrice Kilbourg, qui, suite à son installation en 2002 à Freybouse, a choisi de développer une activité de vente directe de viande bovine. La découpe et la transformation sont déléguées à un abattoir
- Intervention en salle de Jean-Bernard Corsyn, agriculteur bio à Rhodes, qui effectue de la vente directe de viande ovine. Aussi, ce dernier a présenté à la classe son activité agritouristique par le biais de ses quatre chambres d’hôtes et quatre gîtes implantés aux abords de l’étang du Stock.
- Intervention en salle de Nicolas Monnier, producteur foie gras de canard à Fraquelfing. Installé depuis 2007 sur l’exploitation familiale, Nicolas a choisi, afin de consolider son installation, de développer l’atelier de canards, valorisés en vente directe.
- Intervention de Clotilde Girard, chargée de mission «circuits courts et innovation» à la Chambre d’agriculture de la Moselle. Cette dernière a présenté aux apprenants les aspects réglementaires liés aux circuits courts.