Fin novembre, s’est déroulée une journée laitière basée sur la thématique du bien-être animal et plus précisément la mise en place de Boviwell. Marie-Claude Scharff et Dominique Bouché, responsable de la section laitière de la Fdsea, ont souhaité organiser cette présentation afin de faire connaître le nouvel outil.
La journée a été soutenue par le Centre National Interprofessionnel de l’Économie Laitière. La Scea Poinsim a accueilli les participants sur son exploitation aussi bien pour la partie théorique que pratique. Marlène Wirig, technicienne d’Interbev, et Justine Wacht, technicienne chez Lorca élevage, ont toutes les deux animé la journée. Une dizaine d’exploitations ont fait le déplacement. La journée s’est décomposée en deux parties : une plus théorique en salle suivie d’une mise en pratique sur l’exploitation.
Le Cniel c’est quoi ?
Pierre Fouquet, Directeur du Centre Interprofessionnel Laitier du Grand Est, est intervenu pour présenter l’engagement dans la filière laitière du Cniel. L’interpro du Cniel a vu le jour en 1973, son but principal était de défendre les producteurs laitiers et de faciliter les relations avec les différents interlocuteurs. De nos jours, l’organisme défend toujours les mêmes convictions. L’association est réprésentée au niveau national avec le Cniel et en régions sous différentes appellations ; dans la région Grand Est, c’est le Cil. En plus de défendre les producteurs, le Cniel se charge également de la communication avec le grand public grâce à des interventions dans les écoles, sur les salons ou encore avec des campagnes publicitaires telles que celles des «produits laitiers sont nos amis pour la vie». L’interpro est également présente pour accompagner les éleveurs sur leur charte des bonnes pratiques ; c’est pourquoi, ils ont sollicité les départements afin d’organiser des journées d’informations sur Boviwell.
La charte des bonnes pratiques et Boviwell
Boviwell est un diagnostic qui vient en complément de la charte des bonnes pratiques déjà bien connue des producteurs de lait. Ces outils permettent de répondre aux questionnements des consommateurs. Les premières chartes ont vu le jour en 1999 afin de répondre à certains scandales sanitaires. Cet outil est basé sur les cinq libertés fondamentales, définies par le Farm Animal Welfare Council, depuis 1992. Cette définition du bien-être animal est aussi reprise par l’Organisation mondiale de la santé animale.
Une fois le sujet introduit, Marlène Wirig rassure les éleveurs «La réalisation de votre Boviwell prend entre 3 et 4h. Il y a une première partie où nous vous posons des questions sur vos pratiques et façons de faire puis une visite de l’exploitation et une mise en pratique terrain». Chaque question donne un nombre de points qui permet de définir un graphique tachymètre par thématique. Ces graphiques ont pour but d’améliorer les pratiques de l’éleveur. Une note finale est alors générée, dont le classement va de “Excellent” à “Non Classé”.
La mise en application
Justine Wacht a mis les éleveurs en situation sur l’exploitation. Dans le troupeau, un échantillon de vaches est alors observé. Chaque vache de l’échantillon bénéficie d’un score individuel sur :
- son état corporel : observation sur quatre zones corporelles (base de la queue, reins, vertèbres, côtes/colonne) de l’état de maigreur (selon la grille classique des Notes d’État Corporel),
- sa propreté : présence ou non de plaques de salissures, sur les mamelles et les trayons, de la taille d’une paume de main,
- ses blessures : présence ou non de blessures, de type «zone sans poils» ou «tarsite» ou «gonflement», de la taille d’une pièce de 2 euros,
- son état respiratoire (en élevage allaitant uniquement) : comptage des animaux qui toussent ou montrant une respiration profonde, laborieuse ou difficile,
- sa réaction au test de l’approche d’un humain : comptage des vaches ayant un signe d’évitement (recul, fuite, retrait du cornadis) envers l’humain, qui marchent perpendiculairement à l’aire d’alimentation,
- son état de santé des pieds : notation de boiterie modérée à sévère sur des vaches en mouvement.
À la fin de cette explication, la technicienne a invité les éleveurs à évaluer quelques individus. Tous les animaux répondaient en note globale aux attentes du logiciel. Un exploitant surpris intervient «C’est sûr que ce nouvel outil fait parfois peur. Avant d’avoir toutes les explications durant la journée, j’avais beaucoup d’appréhension. À l’heure actuelle, je vais repartir d’ici plus sereinement et prêt à faire un Boviwell sur mon exploitation».