La lutte contre les Espèces Susceptibles d’Occasionner de Dégâts (Esod) reconnues comme telles ou autres, au centre des discussions d’une rencontre entre Fredon Grand Est et la Frsea. La remontée des informations concernant les dégâts demeure un impératif, pour étayer les demandes d’indemnisations.
Vendredi 20 octobre, sur invitation du président de la Frsea Grand Est, Fabrice Couturier, le président de Fredon France et Grand Est (Fédérations régionales de lutte et de défense contre les organismes nuisibles), Thierry Paul, est venu rencontrer les membres du bureau de la Frsea et les responsables départementaux des commissions dégâts de gibier et faune sauvage du réseau.
Thierry Paul, arboriculteur dans la Meuse, était accompagné de la directrice de la Fredon Grand Est, Elise Vannetzel. Ensemble, ils ont présenté les missions de la structure et son rôle pour les agriculteurs, notamment en tant qu’organisme formateur certifié. Fortes d’une histoire de plus d’un siècle et de leur présence sur tout le territoire national, les Fredon ont pour but principal la lutte contre les espèces invasives. Elles officient pour le compte de l’État, pour tous végétaux, elles n’en gardent pas moins leur indépendance et leur impartialité, c’est d’ailleurs ce qui fait leur particularité. Après cette présentation, Fabrice Couturier a pu rebondir, en reconnaissant que les missions de Fredon concernent toute(s) (les) agriculture(s) et à plusieurs niveaux. Son statut particulier peut également constituer une force d’appui pour la profession agricole et le syndicat, vis-à-vis de l’État d’un point de vue administratif et politique.
Lutte collective
L’objectif principal de cette rencontre étant la lutte contre les Esod (Espèces Susceptibles d’Occasionner de Dégâts) reconnues comme telles ou autres, les élus agricoles ont vite abordé ce sujet de préoccupations. Plusieurs d’entre eux ont pu faire part des actions mises en place dans leur département, certains en partenariat avec la Fredon. Par exemple, pour la Moselle : des actions de tirs collectifs et d’achats de cages à corbeaux ; pour le Haut-Rhin : des opérations de régulation à l’intérieur même de l’agglomération de Colmar. La Fredon et la Frsea partagent d’ailleurs un même constat concernant les grandes villes : les populations s’y concentrent mais les opérations de régulation sont de plus en plus taboues. Dans ce contexte, la question reste de comment lutter contre les dégâts dus à la faune sauvage ? D’autant que les dégâts ne concernent pas seulement l’agriculture, les entreprises et particuliers subissent également des dommages sur leurs bâtiments et leurs biens. La clé est peut-être là : rallier toutes les personnes impactées afin de procéder à une véritable lutte collective.
Une autre question demeure : comment pérenniser ces actions de lutte collective ? Thierry Paul a rappelé l’importance de l’animation, le départ d’une personne peut amener à la disparition d’une action par exemple.
Des données à collecter
Mais avant cela, le principal obstacle demeure le financement. Pour convaincre les financeurs, il faut des preuves des dommages, en quantité et en coût financier. C’est à ce titre que les élus du réseau Frsea appellent les adhérents à signaler tous les dégâts qu’ils subissent par la faune sauvage, aussi bien par les espèces classées Esod que les autres (ragondins, blaireaux... vecteurs de maladies). La collecte de données permet d’identifier les problématiques rencontrées et la recherche de solutions adaptées. Cette rencontre était l’occasion d’une prise de contacts -et de conscience- qui doit être complétée par des actions concrètes et partagées, l’objectif est donc de pérenniser la relation entre les deux fédérations.