L’agriculteur est un acteur incontournable des territoires ruraux, il est source d’emploi. En moyenne, un agriculteur fait travailler dix personnes autour de son exploitation tant dans des métiers techniques que de conseils. Acteur du maintien des paysages, il entretient les espaces naturels. Fournisseur d’une alimentation diversifiée et de qualité, l’agriculteur assure la sécurité alimentaire du pays.
Le métier d’agriculteur est un pilier de l’économie, de l’environnement et de l’alimentation française. C’est pourquoi, chaque année, le syndicat Jeunes Agriculteurs organise une semaine Rga (Renouvellement des générations en agriculture) pour promouvoir le métier et créer des vocations. Le Rga est un enjeu de taille puisque, d’ici cinq ans, 45 % des agriculteurs auront l’âge de prendre leur retraite.
Pai : Point de départ pour s’installer en agriculture
Jonathan Nondier, président du Point accueil installation (Pai) en Moselle explique que «le Point accueil installation est une structure indépendante dont le l’objectif est d’accompagner le renouvellement des générations en agriculture. C’est la “porte d’entrée” unique pour tous les porteurs de projets souhaitant s’installer en agriculture» explique Jonathan.
Coralie Rodicq, chargée de mission au Pai de Moselle, accueille et informe sur les démarches à entreprendre pour créer ou reprendre une entreprise agricole. Son rôle est d’orienter vers les personnes les ressources et les structures appropriées en fonction des besoins des porteurs de projets. Chaque année, le Pai accueille plus de 110 porteurs de projets. «Une installation, c’est le projet d’une vie, et il est important de pouvoir accompagner tous les porteurs de projets qui sautent le pas. Le but de cet accompagnement est de pouvoir les aiguiller et les faire prendre du recul sur leur projet pour maximiser leurs chances de réussite» évoque le président du Pai 57.
L’installation, le fer de lance de Ja
L’agriculture est un métier qui se transmet par passion. Découvrez alors les témoignages de Florence Mischler, 27 ans et vice-présidente des Ja57, installée depuis peu sur l’exploitation familiale ; et de Loïc Hocquart, 32 ans et administrateur Ja57, en cours d’installation sur l’exploitation de son père.
- Pouvez-vous nous présenter votre exploitation ?
- Florence Mischler : «Après sept ans comme salariée sur l’exploitation familiale en production laitière robotisée, j’ai intégré le Gaec aux côtés de ma mère à l’automne, sur la commune d’Avricourt. Nous élevons 120 vaches laitières sur une Sau de 150 ha, dont 120 ha de surface fourragère. Au quotidien, chacun ses tâches. Je m’occupe des veaux et des robots de traite, mon père se charge de l’alimentation, c’est une entreprise familiale».
- Loïc Hocquart : «Je suis actuellement salarié et en cours d’installation sur l’exploitation familiale en polyculture-élevage Charolais, naisseur-engraisseur. Nous avons 140 ha de cultures de vente et 85 mères Charolaises. Nous réalisons l’engraissement des mâles et des femelles, sans aucun achat extérieur, à l’exception des taureaux reproducteurs».
- Pourquoi avez-vous voulu vous installer en agriculture ?
- L. H. : «Je baigne dans le monde agricole depuis toujours. Et bien que ce soit une passion, c’est aussi, pour moi, un devoir de faire perdurer ce que nos parents, grands-parents et arrière-grands-parents ont construit».
- F. M. : «J’ai choisi de m’installer parce qu’il est essentiel pour moi de poursuivre le travail réalisé, c’est le principe de la transmission. À cela s’ajoute le cadre de travail : lorsqu’on aime côtoyer la nature et le vivant, le métier d’agriculteur est passionnant !».
- Vous êtes-vous rapproché du Pai, et comment vous a-t-il aidé ?
- F. M. : «Le Pai m’a permis de faire le point sur mon projet et de réfléchir à mes objectifs, mais aussi à l’avenir. Être accompagné sur un tel projet est important, cela permet de se préparer au mieux, notamment sur le plan administratif et réglementaire».
- L. H. : «Je me suis rapproché du Pai à plusieurs reprises avant d’être réellement prêt à enclencher le dispositif à l’installation. Bien que ce soit une exploitation familiale, et que l’on ait toujours réfléchi dans le sens d’une transmission, cela m’a permis de me rendre compte que mon installation était bien mon propre projet, mon projet de vie».
- Quel message voulez-vous passer aux jeunes qui hésitent à s’installer ?
- L. H. : «Malgré les contraintes et les difficultés du métier, nous avons la chance d’être nos propres patrons, de prendre nos propres décisions, et de programmer notre emploi du temps en fonction de nos obligations. L’important est de bien s’organiser pour ne pas devenir esclave de son travail. Chaque métier a ses inconvénients, le nôtre a beaucoup d’avantages !».
- F. M. : «Choisir de s’installer, c’est choisir de vivre de sa passion, d’exercer un métier diversifié, mais attention à ne pas négliger la viabilité de votre projet. Alors si tu y réfléchis, rends-toi au Pai !».