L’été ayant amené avec lui la sécheresse, le monde agricole a très vite été en détresse. La Fdsea et les Ja se sont mobilisés dès la fin du printemps pour défendre le bon sens paysan.
Depuis le 13 juillet, le comité sécheresse se réunit à la fréquence d’une fois par semaine afin de suivre au plus près la situation du département. De par sa présence permanente sur ce dossier, la Fdsea a pu faire entendre sa voix et partager sa position liée aux conséquences du manque d’eau.
Fabrice Couturier, président de la Fdsea, lors d’une prise de parole devant le comité sécheresse, a fait part de ses doutes. «Actuellement, la sécheresse est malheureusement une situation que nous rencontrons souvent. Hors 2021, les quatre années précédentes avaient un schéma similaire ; avec un déficit en eau sur la période estivale et un surplus entraînant des inondations sur la période hivernale. Il faut donc réagir. Certes, nous traitons un sujet de crise d’aujourd’hui, mais il faudra aussi le travailler en amont afin d’anticiper au mieux pour les années à venir». En effet, cette année reste hors normes en étant une période où la sécheresse et la canicule ont été plus intenses qu’en 1976.
Une avancée pour les SIE
La mobilisation des syndicats départementaux Fdsea et Ja a permis de mettre la pression au niveau national. Une force qui a pesé sur la rencontre avec le ministre de l’Agriculture, le 22 août. Le travail syndical a porté ses fruits et une dérogation sur l’implantation et la levée est acquise pour les Sie en Moselle. Un formulaire de demande individuelle sera transmise aux agriculteurs concernés début de semaine prochaine. Il sera obligatoire de la compléter et de la retourner à la Ddt.
Nouvelle dérogation CIPAN
Comme évoqué dans notre précédente édition, la contrainte sur les Cipan est déjà allégée. Cette dérogation réduit le temps d’implantions de deux mois minimum à un mois. La Fdsea et les Ja ont continué à défendre leur position. Avec les conditions climatiques de l’été 2022, l’implantation de ces intercultures serait une hérésie économique et surtout environnementale. Selon les élus professionnels, l’assouplissement engagé au niveau national sur les Sie, doit pouvoir s’appliquer aux Cipan.
Depuis la semaine dernière, aucune pluie n’a été constatée. Les conditions météorologiques ne permettent pas la levée d’intercultures. «Nous devons semer des Cipan afin de préserver l’environnement et réduire la présence de nitrates dans les eaux. Cependant, on nous demande de semer un couvert qui n’a pas de chance de développement. Cela se résume à consommer du gasoil pour pas grand-chose, et augmenter l’émission de CO2», interpelle Marc Bodo, secrétaire général des Ja. Le mercredi 24 août après-midi se tenait un nouveau comité sécheresse et une réunion dédiée aux problématiques agricoles. La Fdsea et les Ja ont fait part au préfet de la situation sur le terrain. Il faut souligner l’implication et la compréhension dont a témoigné le Préfet Touvet, lors de cette échange. Ayant cerné la situation que les agriculteurs subissent, il a décidé de signer un nouvel arrêté. Cet arrêté permet de déroger à l’obligation d’implantation des Cipan pour l’intégralité de la zone vulnérable.
Le travail ne s’arrête pas là
Certes, l’implantation des intercultures représentait une des préoccupations majeures, mais ce n’est pas la seule. La Fdsea et les Ja continuent leur travail syndical, et répondent présents sur d’autres sujets tout aussi importants. Les échanges réguliers avec la Ddt de la Moselle, en vue d’une indemnité liée aux calamités sécheresse, sont d’ores et déjà garantis avec une enveloppe nationale pour la Moselle. D’autres sujets sont également abordés afin de soutenir les agriculteurs pendant cette difficile période. Fabrice Couturier s’explique : «Dans le système actuel, les agriculteurs ont une charge mentale énorme. On leur donne des directives, avec des dates de semis, des dates de récoltes, des critères, des pénalités et sanctions, si celles-ci ne sont pas respectées. Nous sommes là pour les accompagner et les défendre auprès d’interlocuteurs, qui souvent sont éloignés des réalités du quotidien des agriculteurs. Le travail syndical paye, mais ne nous reposons pas sur nos lauriers, et continuons de faire entendre nos voix».