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Interview d’un Ja mordu de génétique

Damien Thibaut en présentation lors du concours Pisani Show 2022. Photo DR
Damien Thibaut en présentation lors du concours Pisani Show 2022. Photo DR

L’association Avenir Génétique Moselle organise un concours départemental à destination de jeunes éleveurs laitiers. En faisant découvrir la discipline, l’association souhaite redonner une dynamique à la promotion de la génétique laitière départementale. Échange avec Damien Thibaut afin de mieux comprendre les enjeux du concours, et les motivations d’Agm.

D’où vous est venu cet attrait pour les concours et la génétique ?

- Damien Thibaut : «Pour situer la chose, mon père s’est installé sur le site actuel en 1989, apportant ainsi un troupeau de vaches laitières. Il a toujours fait attention à la génétique en ayant une sélection dans le troupeau, et sur les gênes apportés. Je suis donc tombé dedans étant petit comme on dit. Mes parents ont débuté les concours d’Holstein en 2001, suivant les traces de mon grand-père qui, à l’époque, y présentait ses Limousines. En 2006, j’ai moi-même suivi le mouvement et commencé les concours. Aujourd’hui, je continue les sorties avec les vaches et les génisses de l’exploitation familiale, au niveau national. Je me déplace également en Europe en tant que clippeur, lors des concours. Je continue le travail de sélection génétique entrepris par mes parents.

Actuellement, nous sommes à la 22e place des meilleures vaches de France. Chaque année, tout le troupeau est pointé, c’est pour nous une grande fierté».   

- Comment cela se passe-t-il quand on est débutant dans les concours. Peut-on être accompagné ?

- D. T. : «Oui, justement j’ai donc débuté les concours, et ayant vu que cela me plaisait, en 2014 j’ai participé à l’École des jeunes eurogénétique, et en 2015 à l’École des jeunes Moselle. Lors de ces journées de formation, on y apprend tout ce qu’on doit savoir pour arriver sur un concours dans les meilleures circonstances possibles. On y apprend, bien sûr, à préparer l’animal. Ces stages permettent d’aborder tous les aspects qu’entraîne une sortie en concours. La préparation en amont, telle que l’éducation et l’esthétique avec la tonte, le lavage… ainsi que la façon dont on doit gérer l’alimentation, la traite, la tenue à adopter et les règles de sécurités. Il y a un vrai suivi qui est possible. Cette formation permet également de gagner en maturité, et s’investir réellement dans notre passion. La formation m’a vraiment plu. J’ai ainsi décidé de réitérer l’aventure en 2018, en intégrant une équipe mix mosellane et alsacienne, afin de participer à l’École européenne des jeunes Eybs. Une vingtaine d’équipes de toute l’Europe y étaient réunies, ce fut une superbe expérience».

- En quoi le concours départemental est-il important à vos yeux ?

- D. T. : «Le but du concours Agm est de permettre à des jeunes et moins jeunes d’avoir un avant-goût de ce que cela peut être. Les nouveaux élevages ou ceux qui ne sont pas sortis depuis longtemps en concours représentent dix exploitations sur les dix-huit présentes. Les autres départements organisent déjà des concours départementaux. Avec Agm, nous souhaitons redynamiser le territoire et refaire un groupe actif. C’est toujours plus sympa d’être dans une équipe où règne une bonne ambiance pour partager une passion commune. À l’origine de ce concours, nous étions un groupe de sept personnes. Avec l’appui de Marie-Claude Scharff, présidente de l’association, des membres du bureau et des membres d’Agm, la réalisation de l’évènement est possible».      

- Quels conseils auriez-vous à donner aux jeunes qui aimeraient se lancer dans l’aventure des concours ?

- D. T. : «Il ne faut pas avoir peur. Nous avons tous commencé un jour. Le but est aussi de permettre aux novices une approche plus conviviale que sur d’autres concours. Le stress et la préparation sont moins importants que sur des concours régionaux. L’essentiel, pour moi, reste de se faire plaisir, échanger avec d’autres éleveurs, et de pouvoir se faire une idée de ce qui est recherché.

De nouvelles sessions de l’École des jeunes sont possibles, s’il y a de nouveaux candidats. Ce concours est, pour nous, plus un moment d’échanges. Le samedi sera consacré à la formation afin de permettre aux nouveaux concurrents d’avoir les bases. Le soir, nous organisons un show de présentation des animaux, avec animations. Le concours se tiendra le dimanche après-midi avec une soixantaine d’animaux en compétition».

- Comment voyez-vous l’avenir de ce concours départemental ?

- D. T. : «J’espère que ce ne sera pas le dernier, mais plutôt le premier d’une longue série. Je serai ravi de pouvoir contribuer à redynamiser le département, d’un point de vu concours laitier. Bien sûr, nous avons beaucoup de pistes de développement mais seul l’avenir nous dira si on réussira à réaliser nos projets. Pour une première année, les participants ont déjà répondu présents. Cela présage de belles perspectives. Rendez-vous donc à Morhange les 27 et 28 août pour partager notre passion des concours».       

Le juge Gilles Jonette

Le concours sera jugé par Gilles Jonette, d’origine belge. Âgé de 27 ans, Gilles est juge depuis 2017. Il a déjà jugé quelques comices en Meuse et dans les Ardennes, et dernièrement, le Pisani Show 2022. Gilles est conseiller génétique pour Inoveo en Belgique. Passionné par la Holstein, il passe son temps libre sur l’exploitation familiale, l’Élevage de Grandcourt, avec 130 vaches à traire, il s’occupe aussi de l’aspect génétique. L’élevage familial participe souvent aux concours. Il est surtout connu pour son prix de Réserve championne intermédiaire au dernier concours européen, ainsi que pour son prix de Grande championne, à leur concours régional, en Belgique.

           

Gilles Jonette toujours très attentif au moment de juger. Photo DR
Gilles Jonette toujours très attentif au moment de juger. Photo DR