L’exercice examiné, par les adhérents de Lorca Élevage réunis en assemblée générale, révèle un développement de la filière Label Rouge et des niveaux de prix jamais atteints pour les vaches. Retour sur quelques points clés.
L’assemblée générale Lorca Élevage s’est déroulée le jeudi 18 novembre à Rémilly. Sous la présidence de Xavier Lerond, ce sont plus de soixante-dix éleveurs adhérents qui se sont réunis pour assister à la présentation de l’activité écoulée sur la campagne 2020-2021. Parmi les faits marquants relevés, les orateurs se sont attachés à analyser les débouchés, les cours, les flux et les évolutions d’effectifs d’animaux.
Côté marché, l’exercice aura été marqué par le développement de la filière Label Rouge. Une tendance observée avec d’autant plus d’attention que les récents travaux de l’interprofession sur les plans de filières avaient identifié ce levier comme source de progression de valeur ajoutée et de meilleure rémunération pour les éleveurs. Il a également été souligné la bonne remontée des cours, avec des niveaux de prix jamais atteints pour les vaches. Une tendance, elle aussi regardée avec attention, dans un contexte de hausse des coûts de production.
En début d’année 2021, la sortie de crise de la Covid-19 et le manque d’effectif ont largement contribué à la hausse des prix des jeunes bovins (Jb).
La décapitalisation se poursuit
Autre fait significatif, la décapitalisation des cheptels se poursuit en Moselle (- 4.700 vaches d’ici à cinq ans) tout comme au niveau national.
Un constat déjà regardé à la loupe en juin lors des travaux de l’assemblée générale du Groupement de Défense Sanitaire, à Delme. Dans ce contexte, l’activité Jb est en hausse de 5 % par rapport à l’exercice précédent et les cours des JB se redressent. Les cours des JB «O» ont également progressé par rapport à l’exercice précédent.
Dans cet environnement haussier de l’activité, c’est la collecte des génisses qui subit la plus forte hausse. La coopérative enregistre une progression de 11 %. Le rapport d’activité relatait aussi le constat d’une forte progression des prix des vaches de race à viande. Cette hausse s’établit à 11 % par rapport à l’exercice précédent.
Nouveaux débouchés
Depuis deux ans, la coopérative n’a cessé de sécuriser les productions de ses adhérents en proposant de nouveaux débouchés accompagnés de prix garantis.
Dans cette dynamique, le taux de contractualisation a été multiplié par deux avec plus de 2.000 bovins contractualisés, par rapport à l’exercice 2018-2019.
Le nombre de bovins labellisés a, quant à lui, été multiplié par cinq par rapport à l’exercice 2018-2019. La coopérative annonce un taux de labellisation qui atteint aujourd’hui les 67 %. Il est le fait de 120 éleveurs engagés à ce jour en Label Rouge chez Lorca.
L’essentiel du commerce s’est fait sur des animaux à destination de l’abattage régional. À côté du développement de ces filières, la coopérative attire l’attention des adhérents sur la nécessité de ne pas délaisser les productions de vaches, toutes catégories. Pour les dirigeants de Lorca Élevage, ces productions trouvent parfaitement leur place chez les industriels dans le contexte de décapitalisation bovine déjà évoqué. On parle d’une chute d’un million de vaches à l’horizon 2030.
Investissement : le bâtiment
Soucieux des conditions de logement des animaux collectés auprès des adhérents de la coopérative, Lorca a investi dans un nouveau bâtiment d’élevage sur le site de Sabré. Bien inséré dans le paysage, ce bâtiment équipé de panneaux photovoltaïques peut abriter cinquante places à l’auge. Il est équipé d’un couloir de contention circulaire avec pesée électronique pour le suivi des croissances.
Lorca Élevage a redistribué 162.000 € sous forme de ristournes et remises à ses adhérents. Une démonstration, pour les dirigeants de la coopérative, de la volonté de récompenser l’engagement des éleveurs.
En termes de perspectives, l’assemblée générale a été l’occasion de souligner la volonté de la coopérative de continuer à s’engager auprès des éleveurs.
Le développement du Label Rouge et l’intensification de la contractualisation étant affirmés comme les leviers du soutien des productions.
Haute valeur environnementale
À l’issue des travaux statutaires, Laetitia Leconte, responsable développement durable à la Coopération Agricole et Franck Bellaca, directeur d’Interbev Grand Est, ont présenté la certification environnementale. Issue du Grenelle de l’environnement de 2010, cette certification a pour but de reconnaître et valoriser les exploitations agricoles engagées dans des démarches respectueuses de l’environnement.
Cette certification permet d’accéder à des marchés valorisants comme celui de la restauration hors domicile. Réglementairement, ce dispositif exonère de conseils stratégiques obligatoires et ouvre l’accès à des aides.
Début juillet 2021, on dénombrait, en France, 1.200 cheptels certifiés haute valeur environnementale (Hve) dont 700 en filière bovins viande.
Au niveau de Lorca, l’objectif est de certifier trente élevages sur trois ans, via la certification collective. Ce chantier sera conduit en partenariat avec Grand Est Qualité Viande. L’objectif collectif étant de certifier 500 exploitations, dans le Grand Est, à l’horizon 2023.