Dans un contexte difficile pour les filières d’élevage, le président du Groupement de défense sanitaire (Gds) a livré une analyse positive de l’évolution de l’état sanitaire des troupeaux mosellans. Mais les acteurs de la santé animale restent prudents.
Bref, mais percutant dans le ton, Jean-Claude L’Huillier de Lidrezing s’est fait l’écho de la «galère» du quotidien des éleveurs. Dans son rapport de secrétaire du Gds, il rapportait, avec ses mots, les conséquences des sécheresses successives. «Balayer les fonds de hangars, compter et recompter les bottes de foin, porter de l’eau dans les parcs», les années passées ont laissé des traces. Mais Jean-Claude L’Huillier a également su féliciter "les efforts des éleveurs" pour l’éradication de la Bvd, ou encore "la reconnaissance, enfin, de l’efficacité de notre plan Ibr".
Une chaîne d'alerte réactive
Le docteur vétérinaire Éric Moget, chef du service Animal et Environnement à la Direction départementale de la protection des populations de la Moselle (Ddpp), avait la responsabilité de présenter la situation sanitaire des élevages du département. Un long inventaire reflétant la réalité d’un niveau de risque patent pour les éleveurs et leurs animaux. Dans un exercice de pédagogie sur le travail des services de l’État, Éric Moget a retracé un épisode d’alerte sur une suspicion de peste porcine africaine.
Il date du 18 décembre dernier. Dans une exploitation détenant des porcs, les symptômes observés sur l’animal conduisent à une suspicion de peste porcine africaine. L’alerte a été donnée le samedi à 9 heures. Les prélèvements réalisés sur l’animal sont expédiés au laboratoire d’analyses de Strasbourg. Le même jour à 18 heures, le résultat tombe. Il est négatif. La suspicion est donc levée. La chaîne d’alerte a donc bien fonctionné.
Maladies réglementées : rester vigilant
Au tableau des maladies réglementées, deux chapitres ont particulièrement occupé les délégués du Gds. La Rhinotrachéite infectieuse bovine (Ibr) et la Diarrhée virale bovine (Bvd). Les techniciens ont rapporté en détail les actions mises en œuvre et la mesure des résultats. Pour la Bvd, le président Gilles Canteneur se félicite, «nous avons fait le plus dur», et invite tout de même à rester prudent. Une précaution soutenue par Pierre Tritz du Groupement Technique Vétérinaire (GTV), qui encourageait les éleveurs à «rester vigilant sur les introductions dans les cheptels».
Quant à l’Ibr, Gilles Canteneur a martelé l’objectif «d’éradication de la maladie».
Un Mooc dédié à la biosécurité
À l’issue des travaux statutaires, le président Canteneur avait passé commande d’une présentation sur le thème de la biosécurité. La tâche était confiée à Gilles Hoerner du GTV. Le vétérinaire a détaillé les leviers de la préservation de la santé des animaux en démontrant l’incidence de ce travail sur la productivité mais aussi sur la préservation de la santé des consommateurs et des éleveurs. Gilles Hoerner a également annoncé la prochaine mise en ligne d’un Mooc (formation en ligne) dédié à la biosécurité dès l’été 2021.