Nicolas Schmelz, horticulteur à Montigny-lès-Metz, travaille au quotidien pour répondre aux besoins nouveaux d’une clientèle citadine et de collectivités qui prennent à cœur le fleurissement de leurs espaces publics.
L’horticulture fait face depuis quelques années à une concurrence exacerbée de la grande distribution et des jardineries. Pourtant, en ce début de printemps, les étals des horticulteurs commencent à se remplir et les clients viennent de plus en plus nombreux pour acheter des plants. Dans ce contexte, le renouvellement des générations chez les horticulteurs se tend : 4 % des exploitations horticoles disparaissent chaque année depuis 2013 faute de repreneur. À l’inverse, ceux qui restent et qui redoublent d’efforts en apportant du service à leur clientèle en plus de la fourniture de plants de qualité, tirent leur épingle du jeu dans ce secteur très concurrentiel.
100.000 replants par an
Nicolas Schmelz, âgé de 41 ans, s’est installé comme horticulteur en 2014. Après un Bac pro cultures sous abri au lycée d’horticulture et du paysage de Roville-aux-chênes, il commence son parcours professionnel en tant que salarié sur l’exploitation familiale de son père, à Montigny-les-Metz. Elle compte 1.500 m2 de serres chauffées. Ensuite, faute de revenu suffisant, il est parti une dizaine d’années dans la décoration en art floral au Luxembourg. Il y a créé une entreprise avec son épouse Aurélie.
Suite à l’incendie de l’exploitation de son père, le 22 janvier 2009, il revient pour aider à la reconstruction. En 2011, un deuxième site est créé avec 1.000 m2 de serres sur Moulins-lès-Metz. Aujourd’hui, la production de 100.000 replants est commercialisée auprès d’une clientèle composée de particuliers et de collectivités.
Nicolas et Pierre Schmelz se sont adaptés avec leur salarié permanent et leurs deux saisonniers aux demandes nouvelles des collectivités : «nous semons beaucoup de petites séries pour répondre aux demandes spécifiques des collectivités». La production est composée essentiellement de plantes annuelles et bisannuelles, de géraniums, et de plus en plus de replants potagers qui atteignent dorénavant 30 % du total.
Comment replanter ?
L’horticulteur, face aux demandes récurrentes de certains de ses clients, «comment est-ce que j’arrose ? Comment replanter ? Est-ce que je dois donner de l’engrais ?», a eu l’idée de développer une formation aux particuliers. Les formations regroupent plus de 400 personnes en moyenne sur les quatre dernières années.
2020 restera une année marquante pour Nicolas, qui explique s’être interrogé en mars sur la nécessité de produire ou non dans le contexte du confinement. Il estime avoir eu «beaucoup de chance de pouvoir commercialiser notre production grâce aux efforts combinés de la Fédération Nationale des Producteurs de l’Horticulture et du réseau Fnsea». Tirant les enseignements de cette période troublée, l’horticulteur a lancé un site internet pour répondre aux demandes de «click and collect».
Nicolas s’inquiète pour l’avenir de sa profession faute de renouvellement des générations : «entre l’acquisition d’un terrain et la construction des serres, il faut au bas mot 200.000 euros pour développer un projet horticole». À ses yeux, en zone urbaine, il faudrait davantage faciliter l’accès au foncier pour permettre l’installation de jeunes horticulteurs.