Le monde agricole souffre aujourd’hui d’une envolée des charges qui met à mal la pérennité des exploitations agricoles. Ainsi,
les Jeunes Agriculteurs de Moselle se sont mobilisés afin de dénoncer les pratiques déloyales organisées par les grandes et moyennes surfaces.
Du côté des enseignes de la grande distribution, la défense du pouvoir d’achat est devenue le seul moyen d’attirer les consommateurs en magasin. Mais pour les Jeunes Agriculteurs de Moselle c’est de la destruction de valeur. «Vendre aussi bas, c’est aussi remettre en cause la qualité de nos produits, c’est pourquoi nous avons décidé de nous mobiliser ce mardi 15 février», s’exprime Jean-Baptiste Kaiser, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de Moselle.
À l’envolée de nos coûts de production, s’ajoutent pour certaines filières, des prix de marché, beaucoup trop bas pour permettre d’atteindre un équilibre économique et financier sur les fermes. Les lois Egalim 1 et 2 ont été votées pour permettre de construire un prix qui tient compte de la hausse des charges. Aujourd’hui les deux sont en application et pourtant nous constatons toujours des pratiques qui vont à l’encontre. Les Ja57 ont effectué des relevés de prix dans différents supermarchés du département. «Le bilan n’est pas bon, beaucoup d’enseignes ne respectent pas les prix imposés par la loi», affirme le secrétaire général des Ja57.
«Nous avons reçu le soutien des consommateurs»
En pleines négociations commerciales et au moment où la loi Egalim 2 se met en œuvre, les Jeunes Agriculteurs de Moselle ont décidé de se mobiliser pour crier leur mécontentement. «Le coût de l’alimentation de nos animaux a augmenté de 13 %, l’énergie de 39 %, les engrais 79 %, nos revenus aussi doivent suivre cette hausse», explique Jean-Baptiste Kaiser.
Un convoi de vingt-cinq personnes et plus de quinze tracteurs s’est rendu à Sarreguemines pour dénoncer les prix de différentes enseignes : Cora, Leclerc, Lidl, Grand Frais et Aldi. «Dans nos fermes, nous avons des coûts de production qui explosent. On ne peut pas rester sans rien faire face à des distributeurs qui favorisent un prix de vente le plus bas possible», dénonce Marc Bodo, administrateur Ja57.
Plusieurs bennes de fumier ont été déversées, de la paille a été installée dans les magasins et des banderoles ont été posées. «Nous avons reçu le soutien des consommateurs qui nous ont encouragé dans notre démarche», explique Marc. «Nous avons obtenu un rendez-vous jeudi avec Christophe Salin, sous-préfet pour échanger sur les dossiers agricoles», ajoute Théo Thumser Henner, président Ja du canton du Pays de Bitche.
Des prix qui ne respectent pas la loi
Une autre action était organisée à Sarrebourg. C’est environ dix personnes qui se sont retrouvées dans les supermarchés pour effectuer des relevés de prix. «De nombreux produits ne respectaient pas le prix fixé par la loi Egalim, du lait demi-écrémé, du camembert et du beurre. Nous avons rempli les caddies avec ces produits et accroché des affiches sur ces produits», s’exprime Florence Mischler, secrétaire générale adjointe des Ja57. Nous avons rappelé aux consommateurs «l’importance d’acheter des produits origine France pour soutenir l’agriculture française», rajoute Florence.
Ensuite, les Ja ont rencontré Anne Lacard, sous-préfète «pour lui faire part de nos doléances sur la loi Egalim, les zones vulnérables et le foncier», évoque Nicolas Jung, président Ja du canton de Sarrebourg.
Le dernier rassemblement avait lieu à Thionville, où plus d’une vingtaine d’adhérents se sont retrouvés avec une quinzaine de tracteurs. Trois magasins ont été visités : Carrefour, Leclerc et Vigros. Des rendez-vous ont été demandés avec les directeurs de magasin afin d’échanger plus en détail et trouver un compromis. Les Ja ont été reçus à 15h30 à la sous-préfecture de Thionville par Thierry Hegay, sous-préfet pour échanger sur ces dossiers brûlants : Egalim, zones vulnérables, Znt et Pac 2023.
«C’est une action qui rassemble. Dans une conjoncture économique inquiétante pour le monde agricole, le réseau avait envie de sortir et de s’exprimer», conclut Jean-Baptiste Kaiser.
Les Gms sont prévenues, les Jeunes Agriculteurs de Moselle vont poursuivre leur veille dans le respect des lois pour l’ensemble de la chaîne agroalimentaire française.