Des maraîchers de Moselle, Vincent et Théau Neveux, décrivent l’envers de la construction d’une émission «Ma vie rurale» et expliquent comment média et agriculteurs peuvent se retrouver pour une cause commune : la défense du monde rural français.
France 3 diffuse, actuellement, un documentaire sur le monde rural en huit épisodes. L’émission de 52 mn dénommée «Ma vie rurale» est diffusée le samedi après-midi. Différents agriculteurs y sont suivis dans leur quotidien. Un maraîcher mosellan et son fils, Vincent et Théau Neveux, figurent dans la première saison.
Vincent Neveux est exploitant agricole, âgé de 50 ans, sur la commune de Norroy-le-Veneur sur les hauteurs du pays messin. L’exploitation est tournée vers le maraîchage et l’arboriculture. Théau, le fils de Vincent, âgé de 21 ans, a rejoint l’exploitation en tant que salarié, l’année dernière, faisant de lui la quatrième génération de maraîchers dans la famille.
La commercialisation est orientée essentiellement vers la vente directe au travers de deux marchés hebdomadaires sur la ville de Metz, et par l’intermédiaire d’un magasin de vente directe sur la ferme.
Effet covid
Le confinement de l’an passé a boosté le magasin. Vincent Neveux explique que «du jour au lendemain, la fréquentation du magasin a explosé passant d’une trentaine de clients à plus de trois cents. Cette augmentation a permis de compenser la fermeture des marchés». Le maraîcher a fait face, à cette période, à des demandes nouvelles de sa clientèle. Dans le même temps, des voisins producteurs qui n’avaient pas de magasin recherchaient des débouchés nouveaux. En réponse à cette situation, Vincent a élargi la gamme des produits vendus dans son magasin.
Montrer notre quotidien
En mars 2020, alors que Vincent Neveux devait gérer les conséquences de l’arrivée du confinement sur son exploitation, il a été approché par France Télévisions «qui nous a contactés pour un projet de série documentaire sur le monde rural français. Elle cherchait des gens volontaires pour être suivis dans leur quotidien. J’ai accepté la proposition après un temps de réflexion en famille».
La première étape a été la participation à un pré-casting, en avril. Une fois retenu, le tournage a débuté en septembre avec l’embauche de Théau en Cdi sur la ferme familiale au sortir de son Bac Pro Productions agricoles de Wintzenheim (67). La présence de l’équipe de tournage s’est étalée sur huit jours pour se terminer en décembre. La diffusion a commencé le 13 mars dernier avec une présence des Neveux dès le troisième épisode, durant 8 mn. Ils apparaissent durant quatre épisodes.
En retour d’expérience, Vincent explique qu’il a apprécié «l’aspect bienveillant du documentaire qui valorise notre travail et montre la réalité du métier». Théau, lui, a apprécié «l’absence de mise en scène lors du tournage. Ils se sont contentés de nous suivre parfois même en courant, on en arrivait même à oublier leur présence». Vincent juge «très positif l’image véhiculée, avec des journalistes qui, à aucun moment, ne cherchent à noircir le tableau pour faire du sensationnel». Les exploitants espèrent maintenant que l’expérience se poursuivra pour une deuxième saison, mais c’est encore trop tôt pour en parler.