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FRANCE 2  : Femmes de la terre à l’écran

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Le tournage chez la famille Picard en Meuse, Édouard Bergeon a rencontré simultanément trois générations d'agricultrices. Photo DR
Le tournage chez la famille Picard en Meuse, Édouard Bergeon a rencontré simultanément trois générations d'agricultrices. Photo DR

 

Raconter le combat des femmes dans le monde agricole pour obtenir un statut, des droits, une reconnaissance, c’est l’ambition de ce documentaire inédit Femmes de la terre, réalisé par Édouard Bergeon et diffusé ce mardi 27 février à 21h10 sur France 2.

Quatre-vingt-dix minutes d’archives historiques et personnelles, de témoignages, de reportages pour rendre hommage à toutes ces femmes, trop longtemps considérées comme «des invisibles», et leur redonner enfin la place qu’elles méritent. Les «Femmes de la terre» dirigent aujourd’hui plus d’un quart des exploitations agricoles, conduisent des organisations syndicales, des coopératives, des Chambres d’agriculture.

Famille Picard sous la lumière

Après avoir raconté l’histoire de son père dans son film «Au nom de la terre», le réalisateur Édouard Bergeon livre les souvenirs qu’il a de sa mère, ses grands-mères, ses arrière-grands-mères, toutes agricultrices. «Aujourd’hui, je veux raconter l’histoire de ma mère agricultrice, qui était dans l’ombre, mais qui a tenu la famille et la ferme dans les moments de joie comme dans les plus difficiles. Je veux raconter l’histoire de toutes les femmes de la terre qui, aux côtés de leur homme, ont travaillé durement pour nourrir la France et en faire une grande nation agricole, souvent au détriment de leur santé et de leurs droits. Ces femmes, qui aux côtés de leur mari, ont cumulé les activités à la ferme : un travail physique harassant et usant avec les animaux, la compatibilité de l’exploitation, les enfants, les tâches ménagères».

Pour ce documentaire, il a fait le Tour de France afin de recueillir les confidences et les coups de gueule de Marie-Claude, Lucie, Anne-Cécile, Claire, Estelle, Marie-Paule, Jeannette, et ainsi refaire la longue et remarquable histoire des «Femmes de la terre» de l’après-guerre à nos jours.

Parmi les témoins rencontrés : la famille Picard dans la Meuse, à travers ses trois générations d’éleveurs et d’éleveuses passionnées d’animaux. Marie-Claude et Claude, 80 ans, les grands-parents, agriculteurs retraités ; les filles Estelle,
53 ans, éleveuse de Charolaises bio, épouse Vuillaume, installée à Andilly, ancien maire de la commune, en Meurthe-et-Moselle ; Claire, 51 ans, éleveuse de vaches laitières et céréalière (Meuse) ; Guillaume, 44 ans, éleveur de vaches allaitantes Salers et de moutons bio (Meuse), et Angélique, 12 ans, qui souhaite reprendre la ferme de ses parents (Meuse).

Symboles d’engagement et d’avenir

Édouard Bergeon a aussi filmé des femmes qui se sont battues pour leurs droits et le statut d’agricultrice : Jeannette Gros, 81 ans, agricultrice retraitée et ancienne présidente nationale de la Mutualité Sociale Agricole (Doubs) ; Anne-Marie Crolais, 72 ans, agricultrice retraitée et ancienne syndicaliste (Côtes- d’Armor) ; Christiane Lambert, 62 ans, agricultrice (Maine-et-Loire) et ancienne présidente de la Fnsea ; Marie-Paule Méchineau, engagée très tôt dans le mouvement «Paysans Travailleurs» (Loire-Atlantique).

Le réalisateur a également donné la parole à des femmes qui symbolisent l’avenir de l’agriculture française : Claire Gervais, 29 ans, éleveuse de vaches laitières (Manche), Dauphine 2020 de «Miss France Agricole» ; Anne-Cécile Suzanne, 33 ans, éleveuse de Blondes d’Aquitaine (Orne) et consultante en cabinet de conseil en stratégie sur les sujets agroalimentaires (Paris), et Lucie Mainard, 36 ans, éleveuse de poules pondeuses bio, et administratrice d’une coopérative agricole (Vendée).