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Forêts : La situation sanitaire reste préoccupante

Frênes dépérissants en raison de la chalarose. Photo Jean Marie Sylvestre, Cda 54
Frênes dépérissants en raison de la chalarose. Photo Jean Marie Sylvestre, Cda 54

 

Un tiers de notre région est boisée. Les arbres nous apportent, entre autres choses, de la fraîcheur en été. Mais depuis quelques années, le climat change, l’eau devient moins abondante, la forêt est malmenée.

Les arbres sont sensibles aux attaques. Des individus ou des peuplements connaissent des troubles de leur fonctionnement lorsqu’ils sont soumis à des conditions climatiques inadéquates (excès de chaleur, déficit hydrique), qu’ils ont été écorcés, qu’ils se développent dans une atmosphère polluée… Ces troubles affaiblissent les arbres et les rendent de facto moins résistants aux attaques des différents agents pathogènes (insectes, champignons, bactéries et virus). Or, une attaque importante d’un ou plusieurs de ces agents pathogènes peut provoquer, à court ou moyen terme, la mort des sujets atteints.

La crise «scolytes de l’épicéa», démarrée à l’automne 2018 est stabilisée mais reste une menace. En 2020 et 2021, les chênes ont été largement attaqués par la chenille processionnaire. En 2022, l’impact était moindre du fait, notamment, des périodes pluvieuses limitant leur développement.

La situation est inverse pour le frêne. Depuis plus de dix ans, il est atteint par la chalarose, maladie due à un champignon. À l’image de tous les champignons, il a besoin d’humidité pour se développer et se propager. Après trois années défavorables, l’année 2021 a été propice au développement de cette maladie.

Accumulation des stress hydriques et thermiques

Malgré des conditions climatiques favorables en 2021, les hêtres et les chênes n’ont pas encore retrouvé, en 2022, leur pleine vitalité, du fait de l’accumulation des stress thermiques et hydriques qu’ils ont subis en 2018, 2019 et 2020. Les volumes résultant de l’exploitation des hêtres et des chênes dépérissants ont, de ce fait, encore augmenté en 2022. Le chêne pédonculé, dont les besoins en eau sont plus importants que ceux du chêne rouvre, a davantage souffert que ce dernier. Des conditions stationnelles défavorables, comme une faible profondeur du sol ou une exposition chaude, ont aggravé le dépérissement de ces essences.

Les conseillers forestiers des Chambres d’agriculture «Vbt» (Valorisation bois et territoires) accompagnent les propriétaires forestiers lorrains, du Grand Est, en lien avec des conseillers du Centre National de la Propriété Forestière. Ils sont à votre disposition pour vous conseiller sur la gestion de vos peuplements forestiers.