Les propriétaires forestiers privés peuvent être accompagnés par le Centre national de la propriété forestière (Cnpf) en termes de conseils pour la gestion de leurs biens sur de nombreuses problématiques. Interview de Jean Lecocq, technicien au Cnpf 57.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le Cnpf 57 ?
- Jean Lecocq : «Le Cnpf est l’établissement public des forêts privées de France. Il a pour mission de promouvoir la gestion durable auprès des propriétaires forestiers privés de tous profils, de vérifier et d’agréer les documents de gestion forestière que la loi impose en particulier aux propriétaires de bois de plus de 20 ha. Il est aussi chargé de la recherche et de la vulgarisation sur les méthodes et outils forestiers, du suivi de la santé des forêts (en lien avec le département de la Santé des Forêts), des bonnes relations entre divers usagers de la forêt : propriétaires sylviculteurs, chasseurs, société civile, entrepreneurs et gestionnaires forestiers, etc. Il peut aussi être missionné dans le cadre du regroupement foncier, qui est une des clés de la mise en gestion des petites surfaces forestières, ou dans l’aide à la création de desserte forestière visant là aussi à faciliter la sylviculture».
- Quelles sont les problématiques principales qui se posent aux propriétaires forestiers mosellans ?
- J. L. : «Les problématiques auxquelles sont confrontés les propriétaires forestiers de Moselle sont variées, selon le profil et la taille de la propriété, mais on peut déjà citer, d’une manière générale : les incertitudes quant à la pérennité de la forêt face au changement climatique, l’augmentation des dégâts et mortalités liées aux parasites et pathogènes fongiques, souvent corrélée avec le changement climatique et/ou les effets néfastes de la globalisation. Ils rencontrent aussi des problèmes face aux dégâts des grands ongulés (cerfs, chevreuils, sangliers) sur les plantations et la régénération naturelle du fait de la forte augmentation des effectifs de ces animaux, sur les dernières décennies. Le caractère très fluctuant des cours et marchés de la matière première bois peut également être source de difficultés, sans oublier les conflits d’usages variés (promeneurs, pratiquants de sports mécanisés en milieu naturel, chasseurs, entrepreneurs forestiers, secteur associatif, pollutions par dépôts sauvages…).
Et plus spécifiquement sur les petites propriétés, on y rencontre des difficultés d’accès aux parcelles, ou de maîtrise de leurs limites pouvant être source de litiges entre propriétaires voisins, mais aussi les coupes intempestives (vols de bois, escroqueries). Les propriétaires forestiers rencontrent également des difficultés à bien valoriser la ressource forestière du fait des petits volumes mobilisables. La méconnaissance fréquente de la sylviculture pouvant avoir pour conséquence une altération de la qualité des peuplements, et donc du produit forestier…
Concernant la grande propriété, le cadre réglementaire est plus contraignant : déficit de capacité à se faire entendre des instances publiques (peu de force de lobbying), ainsi qu’une mauvaise image vis-à-vis de certaines représentations de la société civile (comme parfois aussi l’Onf)».
Une réunion organisée pour les propriétaires forestiers
La section des anciens exploitants et la section des propriétaires bailleurs de la Fdsea de la Moselle organisent mercredi 6 mars à 14 h à la salle polyvalente de Sainte-Barbe une réunion à destination des propriétaires forestiers adhérents de la Fdsea. Le technicien du Cnpf, Jean Lecocq, interviendra. À l’ordre du jour : les missions du Cnpf 57, les modalités d’échange et de cession d’immeubles forestiers, divers. (Inscription auprès de la Fdsea au 03 87 66 12 77 ou spopin@reseaufnsea.fr).
La réunion doit permettre aux propriétaires forestiers présents de leur donner les clés pour réduire au maximum les coûts d’acquisition de parcelles voisines de leur propriété en évitant des frais notariés.