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Une race qui a tout pour plaire

Camille présentait, lors de la dernière édition d’Agrimax, Star, une bourrette ayant fini troisième de sa catégorie. Photo DR
Camille présentait, lors de la dernière édition d’Agrimax, Star, une bourrette ayant fini troisième de sa catégorie. Photo DR

La famille Scharff élève des vaches Aubrac dans la campagne mosellane sur la commune de Buding. Leurs beaux yeux maquillés et leurs nombreuses qualités ont su séduire toute la famille et conquérir de plus en plus d’éleveurs dans le Grand Est.

L’élevage bovin voit le jour en 2007 à la Ferme du Moulin située à Buding. Un nouveau projet pour Cyril Scharff ; cela commence avec quelques vaches Highland afin de valoriser les terrains escarpés sur le territoire marqué de la ligne Maginot. Il découvre ensuite la race Aubrac lors de journées de promotion de la race organisées chez des collègues luxembourgeois. Ces journées étaient animées par des éleveurs de l’Aveyron pour faire découvrir la race et développer leur présence sur le territoire. Le coup de cœur fut immédiat, l’Aubrac prit vite la place de race unique élevée sur la structure.

Une race peu connue

Afin de constituer son troupeau, Cyril a été chercher ses premières vaches dans le Cantal. «À nos débuts, la race n’était pas du tout connue sur le département. Nous avions le souhait de valoriser nos animaux en vente directe depuis le début et l’originalité de la race a été un atout majeur dans le projet» explique Cyril Scharff. Cette race rustique est de plus en plus présente dans le département. Camille, la fille ainée de la famille, nous explique les atouts de la race «Notre choix s’est porté sur cette race pour leur calme tout d’abord et pour leur facilité de conduite au quotidien et dans les vêlages, qu’elle effectue seule. Son physique petit et trapus avec de bons appuis leur permet de pouvoir pâturer comme les Highland dans les prairies escarpées. Sa bonne valorisation de l’herbe nous permet d’avoir une alimentation 100 % herbagère. Et bien sûr, sa viande tendre nous a permis d’avoir une clientèle fidèle et développée».

Actuellement, l’exploitation se compose d’une trentaine de mères. Les abattages se font à trois ans, les mâles sont valorisés dans le système dit classique par un commerçant privé. Les génisses bouchères sont quant elles réservées à la vente directe.          

Une histoire de famille

Les enfants, Camille, Emma et Raphaël sont tous trois passionnés par l’agriculture. Ce fut pour Camille une évidence de poursuivre ses études générales par un Bts et une licence agricole tournée vers la production bouchère et la vente directe. Ainsi, elle a pu développer ses connaissances en transformation et en gestion afin de parfaire son projet d’installation. «Mon expérience en boucherie m’a permis de prendre de l’assurance. L’ancien laboratoire et magasin de la maison sont devenus un peu petit pour mon projet. C’est pourquoi, nous avons fait le choix de diminuer la vente à la ferme le temps de construire un nouvel endroit pour accueillir au mieux notre clientèle» explique Camille.

Cette année sera une année de changement pour l’exploitation, elle reprend «Je suis actuellement dans mon Pai ; c’est pourquoi, nous avons monté le projet d’un nouveau lieu d’accueil mais je souhaite également monter à 50 vêlages par an. Cette pause dans la vente directe nous permet de garder nos génisses pour l’augmentation du troupeau». Emma et Raphaël se destinent plutôt à garder l’exploitation à titre de passion ; ils aimeraient respectivement devenir vétérinaire et paysagiste. Pour compléter l’équipe, Camille et Cyril se sont entourés d’un salarié, Pierre-Louis ainsi que d’une apprentie en seconde Cgea Azélie.

Agrimax en point de départ

En 2014, l’élevage du Moulin fait le déplacement à Agrimax afin de faire connaître la race. À l’époque, pas de concours mais uniquement un ring de présentation. Le grand public a été séduit par leur charme et c’est en 2016, que le premier concours de race Aubrac voit le jour à Agrimax. «L’Aubrac, c’est une grande famille. Quand j’en ai parlé à l’éleveur du berceau de la race et aux éleveurs luxembourgeois, ils ont tout de suite été emballés. Grâce à leur volonté, on a pu montrer la race, la preuve de cette réussite se voit sur le nombre d’éleveurs présents, dix-neuf pour l’année 2023. On peut souligner leur implication, ils jouent le jeu chaque année même si pour eux c’est une grosse organisation» confie Cyril.

Cette année, la famille Scharff présentera sept animaux lors de l’évènement. Leurs deux taureaux seront de la partie ainsi que cinq femelles de différentes catégories. Camille expose sa vision des points positifs et négatifs de la participation aux concours «Pour moi, les points positifs de la participation aux concours sont bien sûr les moments de convivialité avec les autres éleveurs. On peut échanger et partager sur notre expérience avec la race. Le contact avec le grand public est également un moment que j’affectionne, on leur fait découvrir des vaches qu’ils n’ont pas l’habitude de voir. Pour les points négatifs, ça pourrait être le travail demandé pour la préparation des animaux aux concours et le fait que nous nous absentons de l’exploitation pendant trois jours ce qui engendre une gestion particulière. Nous sommes cependant très heureux de continuer l’aventure Agrimax et avons hâte de retrouver les passionnés de la race ayant fait le déplacement».