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Une prairie récompensée 

Nicolas Breton et Céline Wehrung (à d.), en compagnie d'Amélie Boulanger, conseillère herbe et fourrages à la CDA54. Photo : A.Legendre
Nicolas Breton et Céline Wehrung (à d.), en compagnie d'Amélie Boulanger, conseillère herbe et fourrages à la CDA54. Photo : A.Legendre

Au Gaec des Blondes, les chantiers de fenaison sont échelonnés, dont certaines parcelles récoltées après le 25 juin. L’une d’elles a reçu le premier prix lors du concours général agricole des pratiques agroécologiques, en début d’année.

195 hectares de SAU, 100 % en prairies naturelles, pour élever 150 mères Blondes d’Aquitaine et leur suite en système naisseur. Ce sont les terres sur lesquelles s’appuie le système de Nicolas Breton et sa compagne Céline Wehrung, au Gaec des Blondes, entre Chazelles-sur-Albe (54) et Foulcrey (57). « L’alimentation des animaux est exclusivement basée sur l’herbe. Nous distribuons des concentrés, achetés, aux vaches de réforme que nous engraissons, ou à certaines vaches après le vêlage, selon leurs besoins», indique Nicolas Breton. 

Avoir du stock

Puisque l’herbe constitue l’intégralité de la ration, il est nécessaire pour les éleveurs de réfléchir à sa gestion : «nous ne pouvons pas nous rattraper avec d’autres cultures», explique Nicolas Breton. Leur stratégie : disposer de stock, pour pallier les éventuels aléas. «Pour être tranquilles, j’estime qu’il nous faut encore deux mois de stocks en sortie d’hiver», confie-t-il. Les éleveurs enrubannent environ 35 hectares, pour s’assurer un fourrage de qualité, et tabler sur des repousses plus importantes dans la saison. Ils fauchent ensuite environ 80 hectares en foin. Le reste, environ 80 hectares, ne sert qu’à la pâture. Les éleveurs ont d’ailleurs adopté le pâturage tournant.

Les animaux pâturent jusqu’à l’automne. En revanche, au printemps, les vaches sortent parfois tard. Ce lâcher tardif n’est pas forcément problématique quant à la gestion de l’herbe, car selon les éleveurs, «nous disposons de beaucoup de terres froides, qui ne démarrent pas très vite». D’ailleurs, pour gérer la différence de stade de pousse entre les terres les plus froides et les autres, les éleveurs échelonnent leurs chantiers de fauche.

Flore remarquable et production régulière

Certaines ne sont donc fauchées que tardivement, après le 25 juin. C’est le cas d’une parcelle de quatre hectares, située dans le Parc naturel régional de Lorraine. Une parcelle à la végétation remarquable, puisqu’elle a gagné, en 2023, le premier prix du concours général agricole des pratiques agro-écologiques prairies et parcours, dans la catégorie plaine et piémont moyen en fauche prioritaire. «C’est la parcelle la plus éloignée du siège de l’exploitation, elle n’est donc pas pâturée. Et comme ce sont des terres froides et humides, nous la fauchons en dernier», explique Nicolas Breton.

La flore de cette prairie est variée, avec des plantes remarquables comme la dactylorhize à larges feuilles, une orchidée, la succise des prés ou encore le trèfle jaunâtre. D’ailleurs, la prairie est riche en plusieurs espèces de légumineuses qui confèrent de bonnes qualités nutritionnelles au foin. Et comme la flore est tardive, ce dernier reste appétent. De plus, «même si le rendement est assez moyen, il est très régulier d’une année sur l’autre. L’année dernière, nous avons récolté 4,5 t/ha», indique l’éleveur.

«Ce prix nous montre que même si nous sommes atypiques, nous ne sommes pas trop mauvais dans ce que nous faisons», confie Nicolas Breton. 

Retrouvez le reportage complet et bien d'autres dans notre dossier "Herbe", à paraître dans notre édition du 26 mai.