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Passionnément Charolais

Gaëtan Albrech, à droite, est, cette année, aidé par son apprenti Victor, ce qui lui permet de fouler à nouveau les rings d’Agrimax avec la génisse Perette. Photo Mélissa WACHS
Gaëtan Albrech, à droite, est, cette année, aidé par son apprenti Victor, ce qui lui permet de fouler à nouveau les rings d’Agrimax avec la génisse Perette. Photo Mélissa WACHS

Quarante éleveurs seront en lice du concours Charolais d’Agrimax. Parmi eux, une trentaine, représenteront la Lorraine. Au total, 176 spécimens de la race seront présentés lors de ce concours, dont trois par Gaëtan Albrech, gérant de l’Earl du Haut de Cabar.

Située sur les hauteurs de Chambrey dans le Saulnois, l’exploitation de 270 ha en polyculture-élevage de Gaëtan Albrech comporte 110 ha de prairies, dont 55  ha inondables en bord de Seille. Certaines de ces prairies ne peuvent pas être pâturées au printemps car elles sont alors trop humides. Les 160 ha de céréales sont répartis entre blé, orge, colza et tournesol.

Gérant de l’Earl unipersonnelle, il emploie actuellement un salarié à mi-temps ainsi qu’un apprenti en Bts Acse. Concernant le matériel, une grande partie est utilisée en commun avec son employé à mi-temps, lui aussi, agriculteur, et également avec un autre agriculteur voisin, par ailleurs comptable à mi-temps. Cela permet de diminuer les frais et de renouveler plus souvent les équipements.

Origines de l’élevage allaitant

Depuis 1972, date de l’arrêt de la production laitière sur la ferme, le père de Gaëtan a développé l’élevage Charolais avec une soixantaine d’animaux venus de troupeaux du Centre et de Côte-d’Or. Gaëtan possède aujourd’hui quatre-vingts mères. Depuis plus de trente ans, l’insémination est pratiquée sur le troupeau, inscrit au Herdbook dès les années 2000. Aujourd’hui, Gaëtan travaille avec Elitest. Il fait partie du schéma de sélection de Charolais Univers ainsi que du testage en ferme sur les génisses ; celles-ci sont toutes notées par un pointeur qui donne ensuite un index au taureau utilisé. Sur les quatre-vingts vêlages, une vingtaine de génisses restent à l’élevage. Le troupeau est en légère baisse d’effectif car suite aux sécheresses consécutives, le fourrage a tendance à manquer. Lors de saisons très pluvieuses, les inondations ne permettent pas de renflouer les stocks de nourriture, comme en juillet dernier où les animaux ont dû être sortis des prés temporairement pour cause d’inondations.

Génotypage des génisses

Les veaux sont pesés deux fois afin de pouvoir être inscrits au Herdbook, tandis que les génisses sont pesées à la mise au parc ainsi que lorsqu’elles sont rentrées. Elles sont génotypées afin de déterminer les index, les trier et les accoupler avec les taureaux qui leur correspondent le mieux. Les soixante premiers veaux à naître, en octobre, sont issus d’insémination, tandis que les vingt naissances suivantes proviennent de monte naturelle. Sur les génisses, un taureau à vêlage facile est privilégié afin de les préserver et de diminuer la mortalité. Les taureaux sont choisis en concertation avec le technicien d’Elitest, qui établit un planning d’accouplement pour chaque vache afin de garder ses qualités et de rattraper ses défauts éventuels, en fonction des morphologies et des index. Quelques embryons sont posés chaque année pour amener de la diversité génétique. Les vêlages sont surveillés grâce au dispositif SmartVel, et des caméras.

Valoriser les reproducteurs

Les mâles sont vendus en broutards à neuf mois à un engraisseur local, hormis certains qui partent comme reproducteurs. Une vingtaine de femelles sont gardées pour le renouvellement, les autres sont vendues majoritairement à un engraisseur. Certains taureaux sont valorisés en station, notamment à Sommepy dans la Marne, ou à Marault, la station du Herdbook, comme c’était le cas cette année. Pour rentabiliser tous les tests que la sélection induit, il est nécessaire de vendre des bêtes en tant que reproductrices.

Précurseur du sans cornes

L’exploitation était l’un des précurseurs de la région dans la production d’animaux sans cornes. Les taureaux Cabar et Dauphin, nés ici, ont été achetés par Gènes Diffusion et se retrouvent dans les origines de reproducteurs actuellement au catalogue. Gaëtan travaille sur le sans cornes, mais pas sur la totalité de ses animaux : il possède deux génisses homozygotes pour le gène «sans cornes».

Trois animaux en concours

Gaëtan a inscrit trois bêtes au concours Charolais d’Agrimax  : deux génisses d’un an et Perette, une génisse qui va sur ses deux ans. Faute de temps, cela faisait deux ans que Gaëtan ne s’était plus rendu à Agrimax. Cette année, la présence de son apprenti Victor lui a permis de s’inscrire à nouveau. «J’y vais pour montrer des animaux d’élevage, les produits de mon exploitation. Je recherche des qualités de développement, un vêlage facile, ainsi que des qualités maternelles». Rendez-vous sur le ring pour admirer les animaux de l’Earl du Haut de Cabar.