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Les clôtures électriques pour maintenir les animaux

Pour les enclos de vaches laitières, la  clôture doit mesurer entre 0,85 m et  1,05 m de hauteur et comporter 1 à  2 fils. Pour les bovins allaitants, il  faut prévoir 2 à 3 fils. Photo : H.Flamant
Pour les enclos de vaches laitières, la clôture doit mesurer entre 0,85 m et 1,05 m de hauteur et comporter 1 à 2 fils. Pour les bovins allaitants, il faut prévoir 2 à 3 fils. Photo : H.Flamant

L’objectif des clôtures électriques est de maintenir les animaux dans un périmètre restreint tout en limitant l’intrusion d’animaux sauvages. Pour une efficacité optimale de la clôture, il est nécessaire de disposer d’une installation fiable. Quelques précisions.

Que l’on veuille garder les animaux où s’en garder, une clôture électrique a l’avantage, au contraire des barbelés, de ne présenter aucun risque : les décharges électriques reçues en touchant la clôture sont sans danger pour l’animal, mais lui inspirent la peur de renouveler le contact. Les décharges sont également sans danger pour l’homme. Mais pour que la clôture électrique remplisse son rôle, en étant réellement sans danger, il ne faut pas négliger l’installation.

En pratique, le circuit d'électrification se compose de l’électrificateur, qui envoie des impulsions électriques régulières ; le fil de clôture, qui transporte le courant tout au long de la clôture, les fils et connexions doivent être très conducteurs et solidement vissés ; les isolateurs, qui empêchent le courant de passer dans le sol. Au contact de la clôture, le courant passe dans le corps de l’animal, puis le courant passe par la terre. Attention, la végétation peut créer des courts-circuits et dévier le courant dans le sol, il ne sera alors plus disponible sur la clôture. Derniers maillons, les piquets de terre renvoient le courant à l’électrificateur par le biais du câble isolé.

Contrôler la prise de terre

Trois éléments sont déterminants pour le bon fonctionnement de la clôture électrique. «Dans le cas où ces trois facteurs ne sont pas réunis, la clôture ne fonctionne pas correctement», insiste Maxime Duverdier, commercial chez Patura. Premier élément : la conductibilité des fils de clôture. Seuls des fils très conducteurs peuvent assurer le bon fonctionnement d’une clôture électrique plus ou moins longue. Avec un fil d’acier d’un diamètre de 2,5 mm pour une clôture avec quatre fils, la clôture peut atteindre, s’il n’y a pas de végétation, une longueur maximale de 120 km. Une clôture avec le même fil, mais avec seulement une rangée, réduit déjà la longueur à 30 km. Si l’on utilise un fil électro-plastique Compact avec 6 conducteurs en acier en diamètre de 0,20 mm, seulement 250 mètres de clôture sont possibles. En cas de végétation, ces données doivent également être réduites. Pour le choix des conducteurs, il faut prendre en compte la longueur de la clôture et la végétation.

Deuxième élément «primordial», selon Maxime Duverdier : la prise de terre. La clôture électrique est un système en circuit fermé où passe le courant. Le courant, qui traverse les fils, l’animal et la végétation, part dans le sol et doit retourner à l’appareil par l’intermédiaire des piquets de terre. Le sol, surtout s’il est sec, sablonneux ou pierreux, est un mauvais conducteur de courant. Il est alors d’autant plus important de faire une prise de terre de taille adéquate pour que l’appareil puisse déployer toute sa puissance. La prise de terre standard pour des électrificateurs de 1 à 5 joules est constituée de 3 piquets de terre inoxydables d’un mètre. La distance entre les piquets doit être de 3 m. Connectez-les avec des vis et un câble isolé haute tension. Si le sol est particulièrement sec ou sablonneux, prévoyez des piquets supplémentaires. Il convient aussi de veiller à ce que toutes les jonctions soient vissées et d’utiliser, pour la mise à la terre, des pièces galvanisées à chaud, car la rouille est un isolant. Il faut enfin contrôler régulièrement la prise de terre de l’électrificateur, surtout en cas de sécheresse.

Adapter l’électrificateur à la clôture

Dernier élément : l’électrificateur. Un électrificateur performant est la base pour l’alimentation en courant de la clôture. L’énergie du poste est indiquée en joules. «Un électrificateur ne se choisit pas au hasard, il faut l’adapter à la clôture. Trois facteurs doivent être pris en compte dans le choix du poste», indique Maxime Duverdier. Tout d’abord la densité de végétation le long de la clôture. Ensuite, c’est le périmètre de clôture qui joue le rôle essentiel dans le choix de l’électrificateur. On entend par périmètre de clôture la longueur simple de la clôture installée et non la longueur totale des fils qui la constituent. Les clôtures à plusieurs fils sont plus avantageuses que celles à un seul fil, quand on utilise des électrificateurs modernes. À périmètre égal, les clôtures à plusieurs fils transportent mieux le courant que celles à un fil, à condition que les fils soient reliés entre eux à intervalles réguliers.

Le type d’animal joue aussi un rôle important dans le choix du poste. Il est recommandé d’utiliser un appareil performant pour les animaux difficiles à contenir tels les animaux sauvages. Quant aux animaux à contention facile (animaux dociles), on peut utiliser un appareil moins puissant à périmètre égal. Le rôle de l’alimentation est également primordial. On peut recourir à différentes sources d’énergies pour alimenter les électrificateurs : le courant alternatif 230 volts des prises de courant, le courant continu 12 volts d’une batterie, le courant continu 12 volts d’un panneau solaire et d’une batterie, et le courant continu 9 volts des piles non rechargeables.

Lorsque cela est possible, mieux vaut privilégier l’utilisation d’un électrificateur sur secteur : le prix d’achat de l’appareil est relativement modéré, la consommation en énergie est extrêmement réduite et l’utilisation est plus pratique. En l’absence d’une prise de courant, un appareil sur batterie 12 volts sera la meilleure alternative. Les frais de consommation restent dans le domaine du raisonnable, mais les efforts d’entretien nécessaires pour recharger la batterie sont importants. Pour réduire ces efforts, du moins pendant la période du printemps à l’automne, l’utilisation d’un panneau solaire est conseillée. L’utilisation de piles sèches 9 volts non rechargeables reste l’alternative la plus coûteuse pour alimenter un électrificateur.

Une tension entre 3.000 et 4.000 volts

Pour juger de la performance d’un électrificateur, il est indispensable de connaître les données de mesure de deux critères : l’énergie impulsion et la tension de sortie sous charge. L’énergie d’impulsion, force de frappe de la clôture, est l’énergie maximale de l’impulsion qu’envoie un appareil à la clôture. Plus l’énergie d’impulsion est forte, plus le choc électrique que reçoit l’animal sera puissant, et plus la végétation sera réduite facilement. Les appareils à énergie d’impulsion peu élevée (moins de 0,5 joule) conviennent pour des espèces animales faciles à garder et des petits périmètres de clôture sans ou avec peu de végétation. Les appareils à énergie d’impulsion moyenne (de 1 à 5 joules) conviennent aux animaux difficiles à garder, et surtout aux clôtures avec une végétation normale. Les appareils à forte énergie d’impulsion (au-dessus de 5 joules) ont été développés tout spécialement pour de longues clôtures à forte végétation. Autre critère : la tension de sortie sous charge. Selon la norme en vigueur, une clôture, même sous charge, doit avoir une tension minimum de 2.000 volts pour garder toute sa fiabilité. Patura recommande, dans la pratique, une tension de clôture entre 3.000 - 4.000 volts. La donnée la plus importante est la tension de l’appareil sous charge, et non la tension à vide.