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L’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène derrière nous

Pour la Moselle, alors qu’une zone de contrôle temporaire (Zct) a été mise en place après la découverte de cygnes contaminés, Éric Moget annonce pour le mois de mai «le passage d’un niveau de risque élevé à un niveau de risque modéré». Photo Pierre DIVOUX
Pour la Moselle, alors qu’une zone de contrôle temporaire (Zct) a été mise en place après la découverte de cygnes contaminés, Éric Moget annonce pour le mois de mai «le passage d’un niveau de risque élevé à un niveau de risque modéré». Photo Pierre DIVOUX

À l’occasion de l’assemblée générale du GDS, le gros morceau de la présentation du Docteur Vétérinaire Éric Moget concernait l’épizootie d’influenza aviaire. La Moselle a été relativement épargnée.

En ouverture des travaux de l'assemblée générale des Gds, jeudi 5 mai, la présentation de l’état des lieux sanitaire de la Moselle a été, comme à l’habitude, confiée au Docteur Vétérinaire Éric Moget. Le chef de service animal et environnement de la Direction départementale de la protection des populations (Ddpp) a été rassurant sur l'ensemble des maladies réglementées.

Le gros morceau de la présentation du Docteur Vétérinaire Éric Moget concernait l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (Iahp). Si la Moselle dénombre «un foyer en faune sauvage», Éric Moget a confirmé «l’absence d’élevages touchés dans le département, et ce malgré la circulation du virus».

Ce n’est malheureusement pas le cas du reste du territoire. Depuis août 2021, de nombreux foyers Iahp ont été détectés dans la faune sauvage ou dans des élevages en Europe. Les autorités sanitaires de nombreux États membres (Pays-Bas, Allemagne, Italie…) ont notifié des foyers dans les élevages de volailles (dindes et poulets de chair, poules pondeuses et palmipèdes). Trente-six pays sont aujourd’hui touchés par l’épizootie, sur l’ensemble du continent européen.

Accélération brutale

La France n’est pas épargnée. Un premier foyer Iahp a été détecté le 26 novembre 2021 dans un élevage de poules pondeuses du Nord. Le 16 décembre, un foyer de type H5N1 a été confirmé dans un élevage de canards prêts à gaver dans le Gers. Plusieurs départements du Sud-Ouest ont ensuite été touchés.

Alors que la situation commençait à se stabiliser dans le Sud-Ouest, les foyers d’Iahp ont fortement augmenté dans la région Pays de la Loire, depuis fin février. Deux départements (Vendée et Loire-Atlantique) ont connu une «accélération brutale» de la diffusion du virus. «Au 29 avril, le ministère dénombre 1.364 foyers en élevages», précise Éric Moget. Rappelant que les services de l’État travaillent «encore à chaud» sur la compréhension du phénomène, il s’avère que «l’introduction du virus s’est faite par les migrations ascendantes»… «C’est un élément nouveau». L’infection de l’avifaune par le virus de l’influenza résulte plus fréquemment des migrations descendantes et d’hivernage. Éric Moget évoque aussi l’hypothèse d’une «contamination environnementale importante» attribuée à «un sous type H5N1 mieux adapté aux galliformes».

Les mesures de protection autour des foyers ont consisté à l’abattage des foyers et, l’abattage préventif des animaux dans un périmètre défini par arrêté préfectoral. L’interdiction des mouvements de volailles s’impose dans les zones de protection et de surveillance définies autour des foyers.

Au-delà des constats, s’impose la réflexion sur les mesures de préventions. Les pistes rapportées par Éric Moget portent sur la «révision des standards de biosécurité à l’échelle des élevages et des territoires». Celles de la vaccination sont envisagées. «Les essais vont démarrer», témoigne Éric Moget, mais «les résultats sont incertains et la vaccination restera uniquement un complément de la surveillance et de la biosécurité». On n’attend pas encore de phase opérationnelle de la vaccination pour l’hiver prochain.

Concrètement pour la Moselle, alors qu’une zone de contrôle temporaire (Zct) a été mise en place après la découverte de cygnes contaminés, Éric Moget annonce pour le mois de mai «le passage d’un niveau de risque élevé à un niveau de risque modéré». Une nouvelle en mesure de soulager les éleveurs aujourd’hui limités en termes d’accès aux parcours et de mouvements d’animaux.

Le niveau de risque abaissé

Un arrêté «va sortir demain au Journal officiel» qui abaisse le niveau de risque lié à l’influenza aviaire à «modéré» dans «une grande partie du territoire», annonce le ministère de l’Agriculture, le 9 mai. «Le pic de l’épizootie est considéré comme derrière nous», précise le cabinet du ministre lors d’un brief à la presse, rappelant que l’abaissement du niveau de risque est synonyme de levée des restrictions (mise à l’abri, mouvements d’animaux, remises en place). Le niveau de risque est maintenu à «élevé» dans dix-neuf départements du grand Ouest, du Sud-Ouest et de la Bretagne qui ont connu l’épizootie, ou sont situés à proximité de foyers. La situation est toujours «évolutive» en Dordogne, par exemple, avec «une suspicion par jour», selon le cabinet. Depuis le début de l’épisode d’influenza aviaire en novembre, 1.374 foyers ont été recensés en élevages (ainsi que 46 en faune sauvage, et 30 en basse-cour). D’après l’entourage du ministre, près de 16 millions de volailles ont été abattues (dont 11 millions dans le grand Ouest) pour tenter de freiner la propagation de la maladie. Par ailleurs, comme attendu, le 10 mai marquera aussi le démarrage de l’expérimentation de la vaccination contre l’influenza, qui sera testée dans un premier temps sur deux lots de palmipèdes.