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Le tri du bétail à cheval

Une fois les manipulations terminées, le troupeau est reconduit dans son parc. Photo Lucile Hergat
Une fois les manipulations terminées, le troupeau est reconduit dans son parc. Photo Lucile Hergat

Rencontre avec Carole et Benoît Denis qui présenteront, lors du week-end de Pays’an Fête, l’intérêt du cheval, par exemple, pour le tri du bétail. Ils seront présents, les 27 et 28 août prochains pour des démonstrations devant les professionnels ainsi que le grand public.   

Benoît Denis est né dans le milieu agricole. Ses parents étant éleveurs laitiers dans la Meuse, c’est tout naturellement qu’il se dirige vers cette voie professionnelle. Le choix de ce métier a été influencé par son affection et son intérêt à travailler avec le vivant. Il a toujours préféré être avec les animaux que sur un tracteur. Après des études agricoles qui lui ont apporté une grande ouverture d’esprit, il s’installe en 1986 sur l’exploitation familiale. À l’époque, la productivité est au centre des débats. L’exploitation suit le mouvement de l’époque, il entre ainsi dans l’engrenage des performances poussées.

«On se fait aspirer par le système sans même s’en rendre compte. On a sa vie de famille, les factures à payer, les commerciaux qui nous prônent des produits miracles, sans oublier les coopératives qui nous incitent à produire plus. Et puis finalement un jour, je me suis posé et ai réfléchi si c’était cette vie et ce système que je voulais. On était bien loin de mon idéal, et j’ai décidé de le recentrer sur ce que j’aimais vraiment : le contact avec l’animal», se confie Benoît.

Le départ en retraite de ses parents et l’arrivée de sa femme sur l’exploitation le poussent à envisager une nouvelle vision pour  l’exploitation.

Un retour aux sources

Les chevaux ont toujours fait partie de la vie de Carole et Benoît, l’envie de partager et d’enseigner leurs connaissances également. Avec l’arrivée de Carole sur l’exploitation, de nouvelles activités ont été développées. «J’ai toujours eu une vision longue de la vie, nos projets ont tous été réfléchis longuement. L’arrêt du lait a été anticipé dix ans à l’avance», s’exprime Benoît. L’activité d’accueil du public grâce à des gîtes et des balades à cheval devaient remplacer l’activité laitière.

2010 marque la fin de l’activité laitière, le développement du troupeau de vaches allaitantes ainsi que de l’activité équine. Depuis, le couple propose des stages dans le bétail, le travail de chevaux, mais également de la médiation animale. «Les animaux permettent aux enfants, comme aux adultes, de réaliser un travail sur soi. Notre clientèle est diversifiée, nous avons des personnes en situation de handicap ou bien avec un lourd passé. Autant de profils que de personnes sur la terre. Nous sommes là pour les accompagner, mais nous travaillons en équipe avec nos animaux», explique Carole. Le couple gère également trois chambres d’hôtes, un gîte construit en bois et un camping. Le contact humain est le moteur de leur projet et la relation à l’animal est au cœur de leur vie professionnelle.

Une philosophie de vie partagée dans le travail

Le couple a rencontré de nombreux spécialistes pour leur formation. Leur approche prend en compte la morphologie du cheval, mais également sa physiologie. Benoît est diplômé en éthologie équine, ce qui lui apporte un autre regard sur l’animal.

Le travail du bétail à cheval est, pour lui, un moyen plus sûr et rapide d’exécution. Les pâtures de l’exploitation ont été réfléchies pour permettre le travail à cheval. Pour Benoît, «avec l’âge, on se rend plus compte du danger. Sur les chevaux, nous sommes au même niveau que les vaches, ce qui sécurise le travail. Le bouclage des veaux de nos Salers se fait ainsi à l’exploitation, dans le calme. Puis, tout le monde est ensuite reconduit dehors. Les chevaux sont fiables, en cas de situation dangereuse ou une situation où il faut réagir tout de suite, eux, ont quatre jambes, quand nous n’en avons que deux». «Lors de la démonstration, le but est de montrer l’agilité des chevaux dans cette discipline, mais également le travail dans le respect de l’animal, aussi bien équin que bovin. Nous vous laisserons admirer par vous-mêmes le calme des animaux travaillés».

Les 27 et 28 août, des génisses de un an seront utilisées en représentation. Le but de Carole et Benoît reste de montrer aux agriculteurs que d’autres méthodes de travail existent et, qui sait, peut-être en convertir quelques-uns. Le couple a su s’adapter et fusionner leurs activités équine et bovine, qui se montrent très complémentaires.