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Le confort des vaches, une priorité absolue

Les associés ont privilégié le bois pour la construction, « pour l’ambiance plus chaleureuse  dans le bâtiment » comparée aux bâtiments métalliques. Photo : H.Flamant.
Les associés ont privilégié le bois pour la construction, « pour l’ambiance plus chaleureuse dans le bâtiment » comparée aux bâtiments métalliques. Photo : H.Flamant.

Les associés du Gaec de Laménil ont intégré leur nouveau bâtiment en juillet 2023, avec la préoccupation du bien-être de leur troupeau et du confort de travail des éleveurs. 

Ils sont quatre associés : Guillaume Gaillard, Arnaud, Bernard et Jordane Colin, tous installés en hors cadre familial. Guillaume était installé en Earl avec sa femme, mais elle est partie travailler à l’extérieur, Arnaud et Bernard Colin, deux frères, exploitaient ensemble, et Jordane Colin travaillait seul, après dissociation du Gaec auquel il appartenait. Tous les quatre ont choisi d’unir leurs forces il y a sept ans.

Le Gaec Laménil et associés, situé au lieu-dit de Laménil à Arches (Vosges), s’étend sur 400 ha, dont 60 ha de maïs, 90 ha de céréales et le reste en herbe. Le troupeau de 200 vaches laitières, dont 180 vaches à la traite, produit 2 millions de litres livrés à Lactalis. Le Gaec possède également un troupeau de 50 vaches allaitantes limousines. «Les animaux sont aujourd’hui répartis sur quatre sites, au départ nous étions sur six sites. Notre objectif serait de réduire à trois sites», indique Guillaume Gaillard, en charge de la gestion du troupeau laitier. Autre contrainte : au regroupement, les vaches étaient traites sur deux sites, dans une salle de traite 2  x 4 places d’un côté, et 2  x 6 places sur l’autre. «La traite nécessitait plus de deux Etp par semaine».

Trois robots de traite pour 180 vaches

Les vaches sont désormais regroupées sur un seul site, dans un bâtiment flambant neuf, mis en service en juillet 2023, après un peu plus d’un an de travaux. Le confort des vaches et la rentabilité de l’outil ont guidé les choix des éleveurs. «Le bâtiment a été pensé en fonction des robots et non pas l’inverse», explique Guillaume. Passer au robot de traite était une évidence. Les éleveurs ont comparé plusieurs constructeurs, «qui proposent tous de bonnes machines mais Lely a fait la différence avec son service après-vente». Pour traire les 180 vaches, trois robots sont nécessaires. «Nous avons déjà envisagé les plans intérieurs et la position des robots avant de “poser” le bâtiment dessus».

Pour le bâtiment en lui-même, deux des quatre associés souhaitaient absolument du bois. «Les visites que nous avons pu faire dans différentes exploitations ont fini de nous convaincre que l’ambiance était meilleure avec le bois». Les associés font toutefois faire plusieurs devis, ils comparent les bâtiments bois avec des bâtiments métalliques ou des bâtiments mixtes. «Finalement, au moment de signer les devis, le coût des matériaux avaient fortement augmenté» et donc les deux types de bâtiments étaient équivalents en termes de prix. Leur choix final se porte sur un bâtiment bois lamellé collé Emg proposé par Agribat Concept.

Matelas à eau et paille broyée

Au niveau des aménagements intérieurs, le bâtiment comporte deux couloirs d’alimentation, de part et d’autre du bâtiment ; trois rangées de logettes têtes à têtes pouvant accueillir 190 vaches, équipées de matelas à eau sur lesquels les associés épandent chaque jour 100 g de paille broyée ; une aire paillée faisant office d’infirmerie et quelques logettes d’isolement, notamment pour les vaches en chaleur ; des filets brise-vent sur les deux longs pans, gérés automatiquement au moyen d’une station météo ; des lumières également gérées automatiquement ; et deux robots aspirateurs Lely avec préfosse caillebottis, mixeur et pompe vers la fosse aérienne. «Les deux robots réalisent chacun douze passages par jour, ils sont nettoyés une fois par semaine, notamment pour assurer le bon fonctionnement des capteurs». Les bétons des couloirs ont, par ailleurs, été scarifiés.

Les éleveurs ont prévu six auges et six abreuvoirs à niveau constant, avec système Suevia antigel et eau tempérée avec les pré-refroidisseurs des robots. Le bâtiment est alimenté en eau par un forage. «Le réseau d’eau n’était pas suffisant, mais le forage nous permet finalement de réaliser des économies». Le foreur, qui a aussi des compétences en géobiologie, a analysé le terrain avant la construction. «Il nous a fait décaler le bâtiment de quelques mètres. Il aurait été dommage de construire un bâtiment neuf, mais d’avoir des soucis derrière».

Les associés ont également investi dans une cage de contention. Guillaume réalise lui-même le parage. «Nous avions de gros soucis de dermatite digitale dans les anciens bâtiments, aujourd’hui on en a quasiment plus. Je taille au tarissement et quand nécessaire. Je fais aussi un pédiluve par mois, même si, aujourd’hui, je pourrais presque m’en passer».

Production en hausse

«Les vaches n’ont pas accès à l’extérieur, nous avons fait en sorte qu’elles soient bien toute l’année dans le bâtiment». L’investissement total se monte à 1,7 million d’euros «tout compris», avec le forage, la fosse aérienne, le silo d’herbe et la fumière. Début mai, des panneaux photovoltaïques seront posés sur le toit du nouveau bâtiment. Ce nouvel investissement se monte à 300.000 euros.

Aujourd’hui, «tout se passe bien», affirme Guillaume qui assure «qu’il ne reviendrait plus à la traite traditionnelle», même s’il confie qu’il a fallu «entre trois et quatre mois» aux associés pour s’habituer au nouveau bâtiment. Pour les vaches, «en un mois, elles s’étaient très bien acclimatées». L’éleveur trouve le troupeau «plus calme qu’avant».

Le troupeau a gagné en bien-être et cela s’en ressent dans les résultats de production. «Depuis qu’elles sont dans le nouveau bâtiment, nous avons gagné + 1l de lait/ vache/mois. Nous étions à 22 kg de moyenne/Vl/jour en salle de traite, aujourd’hui on est à 33 kg de moyenne. Nous pensions atteindre ce niveau de production en un an, mais nous y sommes déjà». Et au niveau qualité, «les cellules tournent à 120.000, on a baissé, le taux butyreux et le taux protéique se tiennent». Grâce aux données du robot, les éleveurs peuvent surveiller chaque jour les données du troupeau.