Cyril Viriat est exploitant agricole sur la commune de Saint-Gorgon. Sur l’exploitation laitière, il est actuellement associé à Patrick Richard et sera bientôt rejoint par Rosie Richard, la fille de Patrick et compagne de Cyril.
Malgré des journées bien chargées, les concours d’élevages ont toujours fait partie du rythme de l’Earl du Voicieux. Grâce au travail d’équipe fourni par Patrick, Rosie et Julien, leur apprenti, Cyril conduira la semaine prochaine cinq Prim’Holstein à Metz.
De la génétique aux concours
«Je me suis installé sur l’exploitation en avril 2021 ; avant cela, j’étais salarié ici depuis février 2009» explique Cyril Viriat. Aujourd’hui, l’exploitation compte 75 vaches à la traite effectuée en salle de traite pour une production de 700.000 l de lait livrée à la coopérative de l’Ermitage. «Nous avons tendance à augmenter cette production d’année en année» souligne Cyril Viriat. La Sau de l’exploitation se répartit de la manière suivante : 150 ha au total avec 99 ha d’herbe, 35 ha de culture et 16 ha de maïs. «Nous sommes en système principalement herbager, nous aimons voir nos animaux pâturer en extérieur» ajoute l’exploitant. «Nos vaches sortent jusqu’à début novembre et nous faisons vieillir un maximum nos animaux» appuie Rosie Richard.
L’attention portée à la sélection génétique était présente sur l’exploitation de la famille Richard depuis la génération du grand-père : Bernard. «À cette époque, c’était des Frisonnes pie noires mais il a été un des premiers à importer des embryons dans le département des Vosges». Patrick, son fils, a continué ce travail. «Quand je suis arrivé en 2009, Patrick participait à des concours comme le Comice de Rambervillers et Eurogénétique» ajoute Cyril. Un virus qu’il a transmis à ses enfants, dont sa fille Rosie qui l’accompagnait déjà sur les concours à l’âge de 15 ans. De son côté, Cyril est tombé dans les concours «par le biais d’un groupe d’amis : j’ai participé au départemental en 2014 à Rambervillers ; de là, nous sommes ensuite partis à Agrimax avec la vache de Jean-Michel, le frère à Patrick. C’est comme ça que je me suis pris au jeu de présenter les animaux issus de notre exploitation. C’est aussi ce qui m’a poussé à entrer au conseil d’administration de Top Génétique Vosges : j’aimerais faire perdurer les concours d’élevage dans le département».
Au-delà de la famille, Patrick, Cyril et Rosie veillent aussi à transmettre leur amour des concours à leur apprenti Julien, actuellement en deuxième année de Bts Acse. «Nous l’avons encouragé à participer à un concours de clippage cette année, il a aussi participé à un départemental. Nous aurions aimé lui montrer Agrimax mais cela tombe la semaine où il est à l’école» regrette Cyril. «Nous avons à cœur de transmettre à des jeunes motivés et qui ont envie d’apprendre» appuie Rosie. Car les concours sont aussi l’occasion de développer de nouvelles compétences «il y a des règles de jugement, de présentation, c’est aussi toute une logistique alimentaire de préparation de la vache, il faut la faire marcher, la dresser… Il y a plein de choses à apprendre» souligne-t-elle.
Se confronter aux meilleurs
Pour les exploitants, «participer à Agrimax permet de se confronter aux plus grands». Concourir à Metz permet de changer d’échelle et de poser un autre regard sur leur élevage. «L’objectif est de nous confronter à des animaux en dehors des frontières des Vosges. De rencontrer d’autres agriculteurs aussi, c’est un moment convivial qui nous permet d’échanger sur nos choix génétiques et nos pratiques de travail. Cela permet de s’ouvrir l’esprit même si cela a un coût et que ça ne nous rapporte rien financièrement». Mais même s’il n’y a pas de retour direct sur l’investissement nécessaire à la participation aux concours, cela participe à la réputation de l’élevage : «nous n’avons pas de mal à trouver des clients quand nous vendons ensuite des animaux» souligne Cyril Viriat.
Agrimax est un salon professionnel dont la réputation dépasse les frontières du territoire national «il y a des acheteurs qui viennent du monde entier pour venir repérer puis acheter de la génétique» appuie l’exploitant.
Malgré le travail de sélection génétique effectué, la victoire est loin d’être garantie : «le niveau devient de plus en plus professionnel» explique Cyril. En effet, en plus du niveau qui augmente d’année en année, «la période n’est pas idéale» car les éleveurs sont occupés par les semis et la préparation des bâtiments et des stocks pour pouvoir rentrer les animaux. «Et puis il est compliqué de faire vêler des animaux en plein été quand il fait chaud pour pouvoir les avoir en forme au moment d’Agrimax. Ceux qui se professionnalisent dans les concours le calculent à l’avance ; nous, nous sortons avant tout les animaux qui le peuvent à ce moment-là».