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La sécurité et l’autonomie avant tout

Le système des barrières, qui peuvent se rabattre entièrement, facilite le raclage et l’entretien quotidien des stabulations. Photo Lucile HERGAT
Le système des barrières, qui peuvent se rabattre entièrement, facilite le raclage et l’entretien quotidien des stabulations. Photo Lucile HERGAT

Pierre Gandar, jeune agriculteur à Hémilly (57), a repris une exploitation agricole hors cadre familial. La simplicité du système et le fait de pouvoir y travailler seul ont été la trame de travail pour son projet. Rencontre avec un homme de réflexion porteur de projet.

Pierre Gandar a grandi dans le milieu agricole. Ses parents, exploitants en polyculture-élevage viande, lui ont transmis, ainsi qu’à son frère, leur passion du métier. C’est donc tout naturellement qu’il poursuit des études agricoles. Ces années lui permettent de travailler chez un agriculteur laitier du village voisin ; au fil des ans, une relation de confiance s’installe. 

Pierre a pour projet de s’installer sur l’exploitation sans repreneur. Cependant, pour lui, ce sera sans lait. L’exploitation familiale n’en produit pas, il n’a aucune affinité pour cette production. En plus de cette exploitation, Pierre Gandar gère, avec son frère, la ferme familiale en polyculture-élevage viande. 

Une installation encore récente

Cette installation date de 2021, elle est encore récente. Pierre explique : «Nous avions convenu avec l’ancien exploitant que je reprenais toute sa ferme sauf ses Holstein au vu de ma volonté d’arrêter le lait. Je lui ai alors laissé le temps de trouver une place pour chacun de ses animaux». L’ancienne structure possédait une cinquantaine de vaches à la traite. Le bâtiment spacieux en aire paillé est ouvert sur un pan, en restant coupé du vent grâce à sa bonne orientation. Ce bâtiment laisse donc de nombreuses possibilités d’aménagement. 

De la réflexion aux travaux

Le jeune installé voulait une production avec une charge de travail moindre et où il pourrait  travailler seul. L’exploitation familiale comporte déjà un atelier d’engraissement «Pour moi, il s’agit du bon compromis. J’achète des broutards livrés entre sept et dix mois pour un départ qui varie entre seize et vingt mois. Je n’ai pas les contraintes liées à la naissance, mais je garde le plaisir de voir grandir mes animaux». La production trouvée, il ne lui restait plus qu’à imaginer un aménagement pratique. Pour cela, il a pu compter sur les conseils de ses proches ainsi que ceux des organismes avec lesquels il travaille, tels que la Chambre d’agriculture pour son installation, les vendeurs d’équipement de bâtiments ou encore les techniciens de la coopérative intervenant sur l’exploitation. 

L’aménagement du bâtiment 

Le bâtiment dispose de silos récents. Le nombre de Jb engraissés a été calculé en fonction des silos et de la fumière, afin de n’avoir aucun aménagement à effectuer sur ces points. 

Actuellement, le site présente un taux de présence de 150 Jb sur deux sites. Cependant, l’exploitant garde les pieds sur terre et ne veut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. «La conjoncture est bonne pour la viande mais demain qui sait. Alors je préfère garder de la place pour stocker du grain et ne pas risquer de me retrouver avec des animaux que je vendrais moins facilement». Cinq boxes d’environ seize Jb ont vu le jour. Le bâtiment reste ouvert sur le devant, le père de Pierre prend la parole «c’est formidable car les jours de beau temps, l’ouverture du bâtiment permet aux bovins de profiter du soleil. Ils se mettent là devant, yeux fermés à profiter. Cela nous rend heureux de les voir ainsi».

Les stabulations se divisent en deux parties : une partie d’aire paillée et une largeur de raclage de six mètres. «Généralement, je racle tous les dix jours. Le fonds est, quant à lui, paillé tous les jours et vidé deux à trois fois par an. Depuis mon installation, nous n’avons pas encore sorti le fumier mais il est loin d’être haut, fait remarquer Pierre. Je ne peux que constater que les animaux gardent un poil propre avec un couchage sain». 

Le calme règne dans le bâtiment, tout y est mis en œuvre pour le bien-être à la fois des animaux et également de l’agriculteur. Afin de réaliser tous les travaux sur le troupeau, seul le bâtiment est équipé de barrières Eax Sas Mathis amovibles, et pouvant se fixer à différents endroits. La barrière permettant le raclage se rabat ainsi pour bloquer les bovins de façon sécurisée dans l’arrière du box. Même principe pour l’arrière avec cette fois une longueur plus importante. Deux barrières sont nécessaires. 

La réflexion ayant été portée jusqu’au bout, le jeune installé ne voulait pas de poteaux au milieu de la longueur. Il a donc opté pour deux barrières maintenues ensemble par des U. Les travaux ont duré environ un mois. Pierre souligne «dans les travaux, le plus gros aura été l’installation de l’eau dans chaque box. Le réseau avait une trentaine d’années. Il a fallu retrouver les conduites, les changer et faire arriver l’eau dans chaque box afin d’y installer des abreuvoirs automatiques. Mais pour tout ça, il a fallu casser puis refaire pas mal de béton». Les travaux ont touché à leur fin le 1er décembre 2021 et les premiers animaux ont intégré le site le lendemain même.  

Pour compléter l’installation, un box infirmerie a été créé en cas de besoin. L’agriculteur fait le choix d’un deuxième box de finition. Pour certains, il s’agirait de place perdue mais pour lui, c’est tout l’inverse. Le suivi sanitaire y est donc également simplifié. 

Des projets plein la tête

Étant jeune installé, Pierre n’a pas pu réaliser tous ses projets pour le moment. D’ici peu, un couloir de contention amenant à un quai de chargement devrait voir le jour. «Je reste toujours dans la même optique : travailler seul et en sécurité». Pour ce point, la réflexion se porte, en lien avec la Caisse d’Assurance Accidents Agricole, sur la mise en place de ce projet. Cela lui permettrait, au vu de son bâtiment, un travail efficace, sûr et en peu de temps. Le couloir de contention reliera les stabulations au quai de chargement avec une zone de triage. Un second couloir permettra un retour de l’animal dans sa stabulation en cas de besoin. Le tout sera équipé de portes sans retour afin de pouvoir y travailler seul.