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FNPL : Donner des perspectives aux producteurs laitiers

Yohann Barbe, président de la Fédération nationale des producteurs de lait. Photo DR
Yohann Barbe, président de la Fédération nationale des producteurs de lait. Photo DR

Propos recueillis par Marion Falibois.

En France, la production laitière n’aura jamais été aussi importante pour assurer la souveraineté alimentaire. Aujourd’hui, tout le monde prend conscience de la nécessité de trouver des solutions pour accompagner l’agriculture, que ce soit sur les sujets de l’installation, de la transmission, ou de la rémunération des éleveurs… Nous avons besoin de toutes les forces vives, actuelles et futures, pour assurer le maintien de la production sur le territoire national et régional. Nous avons besoin de perspectives sur le long terme. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des prix rémunérateurs et une visibilité à plus de trois mois.

Le contexte peut paraître noirci par les annonces de Lactalis mais, soyez assurés que le syndicalisme, national et local, est à pied d’œuvre pour trouver des solutions pour l’ensemble des agriculteurs concernés. Les acteurs de la filière et les pouvoirs publics seront également sollicités pour apporter de nouvelles perspectives en termes de rémunération et assurer la collecte.

Selon les projections, le marché reste porteur. La consommation en France se maintient malgré l’inflation. Il est important que l’année 2025 apporte des garanties de prix avec des augmentations supplémentaires, pour assurer un meilleur revenu aux agriculteurs. Depuis plus de 10 ans, la France connaît un manque de matière grasse. C’est pourquoi, un travail a été engagé au sein de l’interprofession Cil Bfc Est. L’objectif est de revaloriser les grammes différentiels de la matière grasse pour qu’ils soient plus représentatifs des cours du beurre. Dans un contexte tel que celui que l’on connaît actuellement, il est primordial que les producteurs restent engagés au sein de l’interprofession, notamment pour défendre leurs intérêts face à une volonté d’aller vers plus d’agroécologie. L’interprofession laitière doit, avant tout, être le porte-voix d’une filière qui prône la consommation de produits laitiers. C’est un axe de communication sur lequel nous travaillons actuellement. Au sein du collège producteurs, nous travaillons également pour accompagner les organisations de producteurs dans leur structuration et dans la démarche de négociation de contrats cadres.

Les concours d’élevage sont importants, car ils montrent que l’agriculture n’est pas dans l’immobilisme. La génétique est une voie de progrès permanente pour améliorer aussi bien le revenu du producteur, que les performances technico-économiques des exploitations. Il est primordial d’aller vers une meilleure génétique pour que l’agriculture s’adapte au changement climatique, notamment avec les recherches actuelles sur la réduction du méthane entérique, aux besoins des marchés, comme avec les taux de matière grasse, ou encore au bien-être animal avec le gène sans cornes par exemple.

Le contexte sanitaire reste préoccupant, notamment avec la Fco 3. Malgré notre crainte que les concours soient annulés, les éleveurs restent mobilisés. Ils sont toujours engagés et fiers de présenter leurs animaux au monde agricole et au grand public. Les concours d’élevage sont importants, car ils participent à l’animation des territoires. Les animaux attirent les jeunes générations et les concours sont souvent l’occasion de découvrir l’élevage grâce à l’engagement d’éleveurs passionnés.