Édito de Patrick BENEZIT, Président de la Fédération Nationale Bovine
Nos deux principales priorités en cette rentrée syndicale sont l’urgence sanitaire et la pleine concrétisation par l’État des mesures du Plan Élevage.
L’urgence sanitaire, au cœur des préoccupations
L’urgence, c’est d’abord une situation sanitaire qu’il est impératif de maîtriser. Avec la Fco-3 et la Fco-8 nouveau variant, ainsi que la Mhe, la France est percutée par cette montée des maladies vectorielles.
Nous avions alerté les pouvoirs publics de la nécessité de mettre à disposition des éleveurs des vaccins, et protéger ainsi les cheptels. Les réponses sont aujourd’hui partielles, nous restons mobilisés. Et à plus long terme, nous avons demandé une banque d’antigènes européenne, permettant d’être réactif pour fabriquer les vaccins. Enfin, dans l’immédiat, l’État se doit de compenser les pertes directes et indirectes.
Il est essentiel que l’impact sanitaire de la Fco et la Mhe ne se double pas d’une dépréciation sur les prix de vente des animaux. Nous avons, sur ce plan, réussi à obtenir des dispositions permettant le maintien des flux d’animaux sur le territoire et vers de nombreuses destinations en Europe.
Les éleveurs doivent donc être vigilants à ne pas laisser l’aval de la filière déstabiliser le marché. Tout au contraire, alors que l’offre est structurellement plus faible, les prix doivent progresser dans toutes les catégories.
Plus largement, tout l’enjeu pour l’avenir de notre production repose sur la mise en oeuvre par l’aval d’un prix au niveau du coût de production selon l’indicateur interprofessionnel. Il faut un Egalim appliqué et renforcé.
Sur le plan des fourrages, des régions ont subi des excès d’eau qui ont largement altéré la récolte et qualité. Mais le dispositif de gestion des risques, “ne voit pas” ces effets ! C’est l’un de nos chantiers majeurs : revenir à des expertises “terrain”.
Nous nous inscrivons également pleinement dans la demande de prêts garantis par l’État, portée par la Fnsea, de façon à permettre un appui de trésorerie aux exploitations.
Plan Élevage : la Fnb mobilisée pour son entière concrétisation
Notre seconde priorité, c’est la concrétisation des mesures du Plan Élevage. Un Plan, rassemblant les revendications exprimées lors des mobilisations de l’hiver.
Suite à l’action entreprise vers le nouveau gouvernement, l’annonce vient d’être faite que tous les engagements pris précédemment seront bien tenus.
Parmi les points majeurs sur lesquels la Fnb est mobilisée : obtenir de l’État un objectif politique de maintien du cheptel. Il nous faut une trajectoire claire, qui mette en avant la viande bovine française et ses atouts.
Dans le même temps, les pouvoirs publics doivent cesser de brader la production, en arrêtant d’ouvrir “à tout vent” aux imports de viande bovine, qui, de plus, ne respectent pas nos normes de production. Une situation inacceptable, et un combat sur lequel nous avons obtenu un soutien politique général. La pression est maintenue sur Bruxelles !
Sur le plan économique, le nouveau gouvernement vient d’adresser un signal positif par la confirmation d’une mesure fiscale réadaptée pour l’élevage bovin, permettant de neutraliser pour partie la hausse de valeur du cheptel, par une provision possible de 15.000 euros par exploitant, et élargie au périmètre social Msa.
Nous avons aussi progressé sur le normatif, dont les excès handicapent lourdement notre activité. Des évolutions ont été obtenues pour la gestion des prairies dans les Bcae, mais il reste à finaliser les mesures. De même sur les Icpe, il faut la suppression totale des seuils en ateliers d’engraissement bovin.
L’action syndicale, menée sur le début d’année, a constitué un tournant, avec la reconnaissance par le politique du besoin de redonner une perspective, particulièrement en élevage.
À nous collectivement de faire traduire dans les faits, une orientation forte qui restaure les conditions de pérennité et d’attractivité en élevage.
