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Des foyers Fco 3 en Moselle : évolution de la zone régulée et lancement de la vaccination

Fco ovin : œdème de l’auge, hypersalivation. Photo G. Bosquet
Fco ovin : œdème de l’auge, hypersalivation. Photo G. Bosquet

En septembre 2023, un nouveau sérotype de la fièvre catarrhale ovine (Fco), le sérotype 3 a été détecté dans des exploitations bovines et ovines aux Pays-Bas. Depuis lors, ce virus s’est propagé vers l’Allemagne, l’Angleterre, la Belgique et aujourd’hui en France sur notre territoire Grand Est.

Depuis le 2 août, les autorités françaises ont mis en place une Zone Régulée de 150 km autour des foyers pour freiner la progression de la maladie. Elle impacte les mouvements d’animaux d’espèces sensibles à la Fco (bovins, ovins, caprins). La liste des communes concernées est évolutive, elle est consultable sur le site internet du Ministère de l’Agriculture. Aujourd’hui, six foyers ont été déclarés en Moselle, l’ensemble du département est concerné.

La maladie

Pour rappel, la Fco est une maladie virale vectorielle affectant les ruminants domestiques (bovins, ovins, voire caprins) transmise par des moucherons piqueurs (culicoïdes), contamination possible par les aiguilles. La maladie est non transmissible à l’Homme et n’affecte pas les denrées alimentaires. Le sérotype 8 a déjà fortement impacté nos élevages en 2006, aujourd’hui le sérotype 3 est tout aussi virulent, il rend malade de très nombreux animaux, les ovins sont les plus touchés. Une surmortalité et des baisses de production ont été observées dans les élevages néerlandais. L’incubation de la maladie dure entre six à huit jours.

Les signes cliniques des différents sérotypes de Fco sont similaires : fièvre, symptômes locomoteurs (boiteries, œdèmes des pattes), possibles lésions hémorragiques et ulcères, symptômes respiratoires, conjonctivite, jetage nasal, stomatite avec croûtes en région naseau-     buccale, ulcères dans la bouche et les naseaux, hypersalivation, tête gonflée, œdème de l’auge, œdème de la mamelle (au moins deux signes cliniques associés).

Sur la reproduction : baisse de la fertilité, avortements, mortinatalité, stérilité possible, passage transplacentaire possible avec malformations.

Tous signes évocateurs de Fco doivent être suivis d’une visite du vétérinaire afin de soigner les animaux et faire réaliser les prélèvements pour confirmer la maladie (visite, déplacement, prélèvements à réaliser sur les animaux malades et analyses dans un maximum de 3, sont pris en charge par l’État). En cas de confirmation de la Fco-3, l’élevage est placé sous Arrêté préfectoral portant déclaration d’infection (Apdi). Des protocoles de soins sont mises en place par le vétérinaire et les mouvements d’animaux sont régulés.

Prévenir les signes cliniques

Pour limiter l’impact clinique, il est fondamental de :

- surveiller les animaux matin et soir : état général, comportement alimentaire, hydratation, production ;

- contacter son vétérinaire et soigner l’animal dès les premiers signes de maladie, une prise en charge dans les premières heures est essentielle pour limiter l’impact sanitaire.

- vacciner au plus vite l’ensemble de ses animaux  (bovins, ovins) en commandant rapidement les doses de vaccin auprès de son vétérinaire sanitaire.  La vaccination est le seul moyen de prévention. L’immunité se met en place 21 jours après la deuxième injection de primo vaccination pour les bovins (Bluevac-3) et après l’unique injection de primo vaccination pour les ovins (Bultavo-3) ;

- désinsectiser pour réduire les risques de piqûres par les moucherons (sous conditions d’une application régulière et d’une concentration suffisante pour atteindre les parties fines du corps, là où les vecteurs piquent de façon préférentielle). De manière générale limiter les culicoïdes en élevage ;

- sécuriser les mouvements depuis une zone atteinte et désinsectiser les véhicules de transport.

La vaccination

La vaccination contre la Fco-3 permet de réduire les signes cliniques (les animaux sont moins malades et la mortalité plus faible) en réduisant la virémie (quantité du virus dans le sang). Aux Pays-Bas, la situation s’est améliorée dans les élevages ayant vacciné depuis plusieurs semaines en comparant à l’an passé où le vaccin n’existait pas.

Dans la zone réglementée Fco-3 :

L’État a commandé des doses de vaccins contre la Fco-3, le Bultavo-3 destiné aux ovins en une seule dose (1,1 million de doses), le Bluevac-3 destiné aux bovins en deux injections (5,3 millions de doses). Depuis le 12 août dernier, elles sont mises gratuitement à disposition des éleveurs. La vaccination est volontaire et peut être réalisée par l’éleveur ou par le vétérinaire. Les vaccins doivent être commandés auprès du vétérinaire sanitaire. Il est très fortement recommandé de vacciner dès que possible les animaux afin qu’une prochaine infection ait un impact sanitaire moins important.

Dans la zone indemne :

Les éleveurs souhaitant vacciner leurs animaux peuvent le faire, vaccination par l’éleveur ou le vétérinaire. Pour cela, ils contactent leur vétérinaire traitant, les vaccins sont à la charge de l’éleveur. S’agissant de vaccin sous Atu (Autorisation temporaire d’utilisation), il ne peut pas être distribué via les Pse (Plan sanitaire d’élevage).

Zone régulée Fco-3, restriction des mouvements

Pour ralentir la propagation de la maladie, un zonage avec des mesures spécifiques aux mouvements des animaux (bovins, ovins, caprins) est mis en place :

• Mouvements nationaux, sortie de zone régulée vers la zone indemne :

La règle générale pour les animaux sensibles à la Fco-3 (bovins, ovins, caprins) situés en zone régulée pour se rendre en élevage indemne est :

- désinsectisation des moyens de transport avant chargement,

- désinsectisation des animaux pendant au moins quatorze jours suivie d’un test Pcr négatif.

Les dérogations possibles :

- les sorties vers l’abattoir hors zone régulée sont possibles sous conditions d’un transport direct, désinsectisé et abattage dans les 24 h.

- pour les animaux de moins de 70 jours destinés à un atelier d’engraissement en bâtiment fermé : désinsectisation des animaux au moins quatorze jours précédant le mouvement et désinsectisation des moyens de transport.

- pour l’expédition des veaux laitiers depuis la zone régulée vers les centres de rassemblement spécialisés situés en France hors de cette zone, une dérogation temporaire est accordée sous les conditions suivantes : désinsectisation des veaux avant départ, désinsectisation des moyens de transport et transport direct, sans rupture de charge vers le centre de rassemblement, dans le respect des règles de bien-être animal. Nous invitons les éleveurs à se rapprocher de leurs opérateurs commerciaux.

• Mouvements européens :

Destination élevage :

- Belgique, Pays-Bas et zone régulée Fco-3 en Allemagne : aucune condition concernant la Fco-3.

- Luxembourg, Italie, Grèce : protocole de désinsectisation et test Pcr négatif.

- Espagne, Portugal, Croatie : protocole de désinsectisation et test Pcr négatif uniquement pour les animaux de moins de 90 jours (moins de 70 jours pour les ovins pour le Portugal).

- Pour les États membres acceptant uniquement des animaux vaccinés, les mouvements depuis la zone régulée sont suspendus pour le moment.

En cas de doute, se rapprocher de la Ddpp de son département.

Destination abattage : le moyen de transport doit être désinsectisé, le transport direct et l’abattage sous 24 h.

Pour mieux connaître la       Fco-3, avoir les bons réflexes face à cette pathologie, connaître la stratégie de lutte, le Gds Grand Est en partenariat avec le Gtv, les Services de l’État et le témoignage d’éleveurs organise un webinaire Fco-3 le vendredi 23 août 2024. Il sera possible de se connecter en direct ou d’écouter le replay.

Gds de Moselle (source : Gds France, note Fco-3)