
Des cas de Fco avec des symptômes cliniques graves ont été rapportés dans des élevages ovins et bovins du sud du Massif central. Face à la résurgence de ce virus et surtout
sa virulence inhabituelle, la vigilance est de mise pour tout échange de bétail avec la zone touchée.
Plusieurs cas cliniques de Fièvre Catarrhale Ovine-sérotype 8 (Fco-8) sont apparus chez des bovins et des ovins, début août, dans le sud du Massif Central. D’abord localisée dans quelques communes, la maladie se propage rapidement : en début de semaine, les foyers connus avaient été signalés dans le Tarn, l’Aveyron, le Cantal et la Lozère.
Dans ces élevages, de nombreux animaux peuvent être malades, présentant de l’hyperthermie, des boiteries, des croûtes sur le mufle, des ulcérations dans la bouche, du jetage ou encore une langue bleue (ovin) etc., avec parfois de la mortalité.
Pour rappel, la fièvre catarrhale est une maladie à virus, transmise par des moucherons piqueurs appelés culicoïdes, qui touche les ruminants domestiques (bovins, ovins, caprins) et parfois sauvages. Elle n’est pas transmissible à l’homme et n’a aucune incidence sur la qualité des denrées (viande, lait, etc.). Elle était apparue sur le territoire européen vers 2007, la région avait été parmi les plus touchées alors, avec un impact économique non négligeable. En l’absence de programme de lutte en France, elle circule librement depuis sa réémergence sur le territoire métropolitain en 2015 (maladie enzootique), n’induisant plus que de rares cas cliniques chez les ruminants.
L’intensité des signes cliniques et la mortalité associée, en ovins comme en bovins, sont inhabituels et interrogent fortement. Des investigations complémentaires sont donc en cours.
Recommandations
Il est recommandé de limiter au maximum les mouvements en provenance de cette zone ou des alentours (achats, ventes, concours).
Si des mouvements d’animaux doivent avoir lieu, une grande vigilance est demandée, surtout s’il y a possibilité de contact avec du bétail de la zone en question.
Dans tous les cas, il faut nettoyer et désinsectiser les moyens de transport et les animaux avant le chargement, la protection contre les culicoïdes doit être assurée jusqu’à l’arrivée en ferme.
- La vaccination des animaux concernés est fortement conseillée (en règle générale, deux injections à trois semaines d’intervalle, immunité acquise six semaines après la première injection).
- Si un animal doit arriver de cette zone sans être efficacement vacciné, la recommandation alternative est la désinsectisation des animaux durant au moins une semaine, suivie d’un test Pcr négatif, le mouvement devra avoir lieu dès réception des résultats d’analyses, et au plus tard dans les sept jours suivant le prélèvement.
Protection du cheptel souche
Les éleveurs peuvent également vacciner eux-mêmes de manière volontaire, la vaccination préventive est, en effet, aujourd’hui, le seul moyen efficace de protéger son troupeau souche. Elle est particulièrement recommandée pour les animaux reproducteurs (mâles et femelles), si possible en dehors de la période de mise à la reproduction. Pour les animaux prévus à l’export, la vaccination doit être réalisée et certifiée par le vétérinaire sanitaire.
À suivre
Pour l’instant, aucun cas clinique n’a été signalé dans la région Grand Est. En cas de suspicion, tout éleveur doit contacter son vétérinaire pour des analyses de confirmation et une déclaration à la Ddpp (voir liste des symptômes).
Les cas se multiplient rapidement, la progression de la situation dans les semaines à venir reste sous surveillance, et va obliger les organisateurs à faire évoluer les règles d’accès aux concours de cet automne.
La réglementation des conditions de circulation en France et à l’export reste à ce jour inchangée. Des informations actualisées sont diffusées régulièrement par les Gds, notamment sur la page Facebook «Gds Alsace Moselle Vosges» ou sur le site «gdsreseau3m.com».
