Après une année perturbée par le contexte sanitaire, c’est un exercice 2021-2022 qui a vu apparaître les notions de souveraineté alimentaire et énergétique, dans une période marquée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Comme dans toutes les entreprises, le Gpb a dû s’adapter pour proposer un service à la hauteur des attentes de ses adhérents, ainsi que les meilleurs prix de vente des céréales et d’achats d’approvisionnements les plus compétitifs.
Pour cet exercice clos au 30 juin 2022, il convient de se souvenir de la récolte 2021. Cette campagne agricole a été marquée par une pluviométrie correspondant à la moyenne des cinq dernières années, mais une répartition inégale sur la campagne. L’automne chaud et sec a eu un impact direct sur la sole en colza, et les semis de cultures d’hiver ont été perturbés par d’importants épisodes pluvieux. La clémence du mois de novembre a permis aux céréales d’hiver, ainsi qu’au colza, de se développer pour rattraper leur retard. Après un hiver globalement pluvieux et un printemps froid, c’est l’excédent de pluie en fin de cycle, puis lors des chantiers de récolte, qui a fortement impacté le déroulement de la moisson et la qualité des denrées.
Ces différents phénomènes expliquent les fortes variations dans la collecte avec une baisse de 17 % des colzas, qui s’ajoute à celle de 63 % de la campagne précédente. Les cultures de printemps, telles que le maïs et l’orge de printemps, progressent de 166 % et 97 % alors que le pois de printemps baisse de 72 %.
La commercialisation de cette collecte a également connu son lot de perturbations. Dans un premier temps, les cours étaient orientés à la hausse face aux disponibilités des principaux exportateurs mondiaux, avant de chuter pour l’ensemble des produits face au manque de compétitivité par rapport aux origines mer Noire et oléagineux australiens. C’est au final le conflit russo-ukrainien qui aura impacté, d’une manière durable, les prix de tous les produits du fait de l’indisponibilité de deux exportateurs majeurs sur le marché. Comme le souligne le président Guerber, «le Gpb a toujours été habitué à figurer dans le peloton de tête mais pour cet exercice, il est la coopérative française qui paye le mieux les céréales à ses adhérents».
Résultats excellents
Les comptes annuels du Groupement des producteurs de blé de Dieuze-Morhange font état d’un chiffre d’affaires en hausse de 36 % (38,8 M€), avec une variation qui s’explique par la hausse des prix des céréales, mais également des approvisionnements qui ont également été victimes du conflit russo-ukrainien.
La collecte progresse de 2,28 % en volumes, tandis qu’en approvisionnement, il s’agit surtout d’une explosion des prix des engrais qui a pu impacter les volumes d’achats. Face à ce phénomène de marché, Jean-Marie Guerber explique que «le Gpb a garanti l’approvisionnement de ses adhérents en engrais en suivant le marché, mais du fait des bons résultats de la coopérative, a fait une ristourne de 50 euros par tonne d’engrais achetée en saison, en fin d’exercice».
Les charges d’exploitation connaissent une hausse de 37 % également, principalement à cause des postes énergie, manutentions, frais de transport externe et entretiens et réparations. Le résultat net comptable s’élève à 406.835 euros contre 55.983 euros pour l’exercice précédent.
De belles perspectives
Lors de son discours, le président de la coopérative a évoqué les évènements marquants du nouvel exercice débuté au 1er juillet 2022. «Le Gpb, dont l’Adn est avant tout la qualité, a saisi une opportunité de développement en actant la reprise de l’activité du Moulin de Sarralbe, en partenariat avec Sanders Nord-Est, ce dernier sera majoritaire dans l’activité nutrition animale. Le Gpb, en devenant majoritaire dans l’activité farine, garantit ainsi sa présence de la mise en terre du grain de blé jusqu’à la tartine du consommateur, lequel peut même l’agrémenter de produits du terroir achetés dans les magasins Points Verts du réseau !». Jean-Marie Guerber exprime sa satisfaction de pouvoir se développer en maintenant la ligne de conduite de la coopérative qui est la qualité.
Pour finir, le président a évoqué les rendements de la campagne en cours qui se situent dans la moyenne quinquennale, bien que le colza ne connaisse toujours pas de rebond dans les assolements. Mais, pour ceux récoltés, les rendements et la qualité étaient au rendez-vous.
Pour conclure, le président a remercié le directeur et ses équipes pour le travail réalisé tout au long de cet exercice et qui a permis d’afficher ces résultats.