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Lignes électriques… attention aux poteaux

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Dégât d’une ligne HTA sur la commune de Hayes. Photo DR
Dégât d’une ligne HTA sur la commune de Hayes. Photo DR

De plus en plus de dégâts aux ouvrages électriques sont constatés lors des manœuvres d’engins agricoles. Au-delà des coupures d’alimentation électrique générées par ces incidents, le risque aux personnes est bien réel. Rencontre avec réséda, gestionnaire des réseaux publics de distribution d’électricité de Metz et de 141 communes mosellanes avoisinantes.

«Habituellement, nous avions un à deux cas de poteaux cassés en plein champ lors des moissons. Depuis deux ans, ce chiffre monte à quatre ou cinq sans explication particulière, et avec des dégâts de plus en plus significatifs» indique Michel Tomczak du service Exploitation-Maintenance à réséda.

Constitution des réseaux électriques

Avant d’arriver dans nos foyers ou dans nos entreprises, l’énergie issue des centrales de production est acheminée via un ensemble d’ouvrages composé de postes de transformation, de lignes aériennes et de câbles souterrains. Ce maillage est composé au départ de réseaux de transport Htb (400 kV ou 225 kV), puis de réseaux de distribution Hta (20 kV chez Enedis et 17,5 kV chez réséda), et pour finir de réseau de distribution Bt (400 V) qui alimente nos usages quotidiens.

Les lignes électriques aériennes rencontrées par les exploitants agricoles lors de leurs travaux agricoles sont essentiellement de type Hta composées de trois fils nus accrochés sur des armatures métalliques fixées en partie haute des poteaux béton, ou bois occasionnellement. La hauteur réglementaire de ces lignes électriques est a minima de 6 mètres en plein champ et de 8 mètres en traversée de chaussée.

Quels risques ?

«Lorsqu‘un engin agricole percute un support, la masse en mouvement est suffisamment importante pour faire s’écrouler le poteau, emmenant avec lui les fils électriques sous tension. En cas de contact entre ces fils et les parties métalliques du véhicule, un court-circuit se crée, générant une série de réenclenchements automatiques, avant mise hors tension définitive si le défaut persiste. Durant cette phase très brève (quelques millisecondes), une personne en contact avec l’engin et le sol pourrait subir un choc électrique mortel» précise Michel Tomczak.

Effectivement, au-delà du risque d’écrasement lié à la chute du support en béton ou en bois, le risque électrique est important. Ce danger particulier se matérialise par la différence de potentiel électrique entre une pièce nue sous tension (dans notre cas, la tôle d’un engin en contact avec un fil électrique) et le sol, qui est supérieure à 10.000 V à réséda.

Une personne qui toucherait ces deux parties en même temps, verrait son corps parcouru par un courant de plusieurs dizaines d’ampères, soit plus de mille fois supérieur au seuil de paralysie respiratoire de l’ordre de 30 milliampères (mA). S’ajoutent à cela des phénomènes de brûlures, tant internes qu’externes avec nécrose des tissus de la peau au point d’entrée et de sortie du courant électrique.

Les bonnes pratiques : gardez vos distances !

La vigilance s’impose.

Tout d’abord, la réglementation prévoit des règles de distances à proximité des ouvrages électriques car même sans être au contact, un arc électrique (appelé aussi amorçage) peut se produire si l’on n’est pas suffisamment éloigné.

Ensuite, la plus grande vigilance est de mise lorsqu’un travail s’effectue à proximité des supports et sous une ligne électrique, d’autant plus si le travail s’effectue par guidage satellite avec un engin entièrement autonome.

Et surtout, il faut se rappeler de ne jamais toucher un fil ou un câble électrique, même tombé par terre.

Ces conseils permettent d’assurer la sécurité des exploitants et des tiers, de limiter les coupures d’électricité accidentelles et de protéger ces ouvrages au service du public.