Vous êtes ici

Les agriculteurs mobilisent les moyens de lutte contre les corvidés

Reconnue en tant qu’Organisme à vocation sanitaire (Ovs) du végétal, Fredon Grand Est assure, dans le cadre de ses missions, la formation «corvidés» en Moselle. Photo Vanille Taddei
Reconnue en tant qu’Organisme à vocation sanitaire (Ovs) du végétal, Fredon Grand Est assure, dans le cadre de ses missions, la formation «corvidés» en Moselle. Photo Vanille Taddei

La période de semis accentue l’intérêt des agriculteurs à mobiliser les moyens de lutte contre le développement en excès des corvidés.

S’engager dans la lutte contre le développement anormal des populations de corvidés suppose d’investir dans la durée, aux côtés du plus grand nombre d’acteurs concernés.

C’est depuis fin 2020 que la Fdsea s’est attachée à fédérer autour de cette mission, impliquant les partenaires du monde de la chasse et du piégeage, les collectivités et les services de l’État. Mais «pour coordonner l’ensemble, il a été fait le choix de se rapprocher de la Fredon Grand Est», explique Florent Dory, secrétaire général de la Fdsea et administrateur de la Fredon.

Cette structure est reconnue Organisme à vocation sanitaire (Ovs) du végétal ; à ce titre, elle est habilitée à mener des actions de surveillance, de prévention, voire de lutte contre les espèces impactant les végétaux, l’environnement et la santé.

Si les dégâts en agriculture sont considérables, comme sur les semis de pois, de maïs et de tournesol, «nous avons affaire à un fléau qui ne concerne pas seulement les cultures. Les dégâts sont considérables, mais il est aussi question de santé publique et de nuisances en milieu rural comme en milieu urbain», précise Florent Dory, «d’où l’intérêt de sensibiliser les maires, et les autres élus locaux». Ils peuvent apporter une contribution financière, c’est le cas du Département de la Moselle, ou jouer pleinement leur rôle de police, avec par exemple la prise d’arrêtés municipaux encadrant la lutte collective localement.

Piéger

Parmi les moyens de lutte, «le piégeage a montré toute son efficacité», rapporte Marc Schlemer, responsable chasse et faune sauvage à la Fdsea. Le Département de la Moselle a accompagné le financement de dix-huit cages en 2021, et il a complété cet effort en 2022 avec dix-sept cages supplémentaires. La Fredon Grand Est a également mis à disposition son parc de cages de piégeage en s’appuyant sur l’expertise de l’association des piégeurs de la Moselle.

Pour optimiser le fonctionnement de ce parc de cages, les agriculteurs sont invités à suivre une formation courte (une demi-journée) proposée les premières années par la fédération départementale des chasseurs, puis aujourd’hui par la Fredon qui a pris le relais.

Se former

Vendredi 12 avril 2024, s’est déroulée, en Moselle, une formation de piégeage dans le cadre de la lutte collective corvidés en Moselle. À l’issue de cette formation, toutes les personnes qui y ont assisté sont autorisées à piéger les corvidés. C’est une spécificité de la lutte collective. Sans cela, l’agrément de piégeur aurait été un incontournable pour disposer et faire fonctionner le dispositif.

«Durant cette matinée, riche en échanges, les treize stagiaires ont pu être formés à reconnaître le corbeau freux et la corneille noire mais aussi le choucas et le grand corbeau qui sont des espèces protégées et qui représentent les principaux risques de confusions», explique Vanille Taddei, chargée d’étude à la Fredon Grand Est.

La réglementation a aussi été abordée avec la présentation de l’arrêté du 3 août 2023 qui définit les espèces classées comme Esod (Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts).

Par la suite, le piégeage a été abordé avec les règles à respecter. Les formateurs ont insisté sur «la nécessité de renvoyer impérativement les carnets de piégeage à Fredon Grand Est». Sans ces retours de captures, le reclassement des corvidés en Esod peut être incertain.

Et, enfin, le bilan de la lutte collective des années précédente a été présenté au groupe. Après la formation, certains ont pu directement aller récupérer des appelants ou encore une cage aux fins de protéger leurs semis.

Si vous souhaitez rejoindre la lutte collective, contactez Fredon Grand Est par téléphone au 07 54 38 82 81 ou par mail à esod@fredon-grandest.fr