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La gestion des populations de corvidés doit se poursuivre

Les moyens d’actions sont multiples. Le tir et le piégeage en représentent l’essentiel. Photo DR
Les moyens d’actions sont multiples. Le tir et le piégeage en représentent l’essentiel. Photo DR

À force de persévérance, la lutte contre l’excès de populations de corvidés gagne en efficacité. Les acteurs engagés dans le plan d’action départemental encouragent à faire remonter le maximum d’informations sur les prélèvements réalisés par tir ou par piégeage.

Cela fait deux ans que le plan d’action contre le développement excessif des populations de corvidés a été signé en Moselle. Deux espèces sont dans le collimateur. Le corbeau freux et la corneille noire.

Le 27 mai, les services de l’État proposaient un bilan des moyens mis en œuvre sur le département dans le cadre de la lutte collective.

Chasseurs, piégeurs, lieutenants de louveterie, agriculteurs, Fredon Grand Est, le Département et l’administration sont mobilisés dans le cadre d’un arrêté préfectoral afin de revenir à une situation normale.

Depuis 2020, une explosion des populations de corbeaux freux et de corneilles noires a été observée en Moselle. Les conséquences sur les cultures, et en particulier sur les semis de printemps, se sont avérées catastrophiques. Les surfaces détruites ont représenté, dès la première année, des milliers d’hectares. Marc Schlemer, responsable chasse et faune sauvage à la Fdsea, alerte sur «la fragilité accrue des assolements à venir». Il explique, «la réforme de la Pac conduit à une part plus importante de semis de cultures de printemps», celles-là même dont les corvidés se régalent. Mais les dégâts ne se sont pas limités au secteur agricole. Le milieu urbain subit également les préjudices de ces volatiles. Nuisances sonores, déjections et problèmes de santé publique ont conduit plusieurs dizaines de municipalités à rechercher des solutions de maîtrise des effectifs.

Les efforts des parties prenantes de la lutte collective ont permis d’une part de mesurer la présence effective de ces populations sur le territoire mosellan, mais également d’en réduire la densité.

En témoignent les chiffres de prélèvements et l’évolution de ces tableaux.

En 2019, le total des prélèvements centralisés par la Ddt était de 16.127 oiseaux. En 2020, on enregistre une hausse de 17 % avec 18.819 oiseaux chassés ou détruits (piégeage et tir de destruction). La hausse sera encore plus marquée en 2021 (+ 41 %) avec 26.587 prélèvements. En 2022, le tableau retombe à 22.413. Il y a certainement dans ce résultat, l’impact positif du plan d’action mis en œuvre.

Remonter les tableaux

Les moyens d’actions sont multiples. Le tir et le piégeage en représentent l’essentiel. Pour la seule Fredon Grand Est, ce sont 65 cages qui sont intégrées à la lutte collective. Mais pour les agriculteurs qui possèdent une cage à titre personnel, il est possible de rejoindre cette dynamique en contactant la technicienne en charge de l’animation sur le département de la Moselle (Vanille Taddei, Chargée d’études 07 54 38 82 81). Ils bénéficieront ainsi de l’affichage réglementaire sur leur cage et pourront participer à la remontée d’informations sur les tableaux de prélèvements.

Ces informations consolidées sont essentielles. En effet, régulièrement, le statut de ces espèces dites “nuisibles“ est étudié. Le terme approprié est Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts (Esod). C´est le ministre chargé de la Chasse qui fixe, par arrêté, la liste des espèces classées Esod pour l´ensemble du territoire national, la liste des espèces classées H dans tout ou partie d´un département, et celles susceptibles d´être classées Esod localement par arrêté préfectoral. Le classement d´une espèce, en espèce Esod, doit être justifié par l´atteinte que peut porter l´espèce à la santé et à la sécurité publiques, à la protection de la flore et de la faune ou aux activités agricoles, forestières, aquacoles, et à d´autres formes de propriété.

Il convient donc de fournir un maximum d’informations pertinentes pour valider le classement. L’arrêté ministériel actuel court jusqu’au 30 juin de cette année. On comprend ainsi le caractère essentiel de la remontée des tableaux de prélèvements.