Dans un contexte d’économie nationale et agricole fragilisée par les effets de la pandémie et de la guerre en Ukraine, les adhérents de la Fdsea se sont réunis, le 31 mai à Metz, pour une soirée-débat. Un temps de convivialité a clôturé les travaux.
Depuis l’automne dernier «sans prendre de risques pour la santé de chacun», l’exercice des assemblées cantonales avait apporté «la satisfaction de pouvoir retrouver les adhérents de la Fdsea». Fabrice Couturier se souvient tout de même avoir souhaité «voir les adhérents “plus nombreux” et disposer de «plus de temps pour le débat». Aussi, lorsque la dernière vague de Covid a forcé l’annulation des travaux d’assemblée générale, «nous avons retenu l’idée d’une soirée-débat au printemps pour rencontrer les adhérents». «Nous voulions proposer un temps fort où les adhérents de la Fdsea auraient la possibilité de sortir la tête du guidon et porter un regard positif sur les perspectives qui s’offrent à nous professionnels agricoles».
Ils ont été près de 300 à se retrouver pour ce temps d’échange. Mais avant de passer aux tables rondes et aux débats avec la salle, le président de la Fdsea a livré un rapport moral condensé où il réaffirmait «la souveraineté alimentaire et la résilience de la chaîne alimentaire» comme «des fondamentaux de notre société».
Pour parvenir à cette souveraineté alimentaire, Fabrice Couturier a rappelé «l’engagement de la Fdsea contre les contraintes techniques qui plombent la compétitivité de nos entreprises». Il illustrait son propos des demandes répétées «d’une approche plus scientifique et moins dogmatique, sur l’évolution de la cartographie des zones vulnérables».
«Il en va de même pour la réforme de la Politique Agricole Commune», condamne le président de la Fdsea. «Elle se construit dans un cadre européen contraint par des orientations politiques qui donnent la priorité à la neutralité carbone, la biodiversité et la frugalité en matière d’usage des ressources». Un cadre où la Fdsea affirme son attachement au développement durable, mais «dit non à la décroissance». «Notre syndicalisme de proposition défend une Pac de production», insiste Fabrice Couturier.
Le revenu d’abord
Pour atteindre cet objectif, il défend «la possibilité de protéger toutes nos cultures sur toutes nos surfaces». Ainsi, la profession agricole n’accepte pas la décision du Conseil d’État qui demande au gouvernement d’interdire ou d’encadrer l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans les sites Natura 2000 ? «Personne, au sein de la plus haute juridiction administrative, ne s’est posé la question de la viabilité des exploitations agricoles soumises, sans leur accord, à ces périmètres», s’insurge Fabrice Couturier.
«Notre combat est le revenu des agriculteurs. Il nous revient de parler d’économie chaque fois que l’on nous parle d’Agriculture et pour toutes les filières», martèle l’élu professionnel. Et de rappeler «l’investissement du réseau syndical durant les État Généraux de l’Alimentation, et à leur traduction dans les lois Egalim 1 et 2».
«Beaucoup reste à faire», admet Fabrice Couturier avant de pointer du doigt «nos filières qui doivent admettre le principe de la construction du prix en marche avant».
Des combats gagnés
«Notre combat porte encore sur nos charges avec la priorité sur ce que nous pouvons entreprendre localement». La fiscalité locale s’avère un bon exemple de l’influence positive du travail syndical. «Comme chaque année, nous sensibilisons avec succès les collectivités à la nécessité d’une politique fiscale modérée concernant la Tfnb», témoigne Fabrice Couturier. Il refuse une propriété agricole «seule à pallier aux baisses de recettes fiscales des collectivités».
Dans ce combat pour le revenu, le président de la Fdsea évoquait aussi «la revalorisation des retraites de nos anciens». «Nous devons aller au-delà des récents acquis, la lutte pour un meilleur pouvoir d’achat de nos aînés n’est pas finie», prévient-il.
Évoquant le quinquennat qui débute, Fabrice Couturier a conclu son propos en affirmant «le rôle que les agriculteurs sont prêts à jouer en particulier dans la lutte contre le changement climatique». Mais le président de la Fdsea a interpellé les nombreux élus présents sur la nécessité d’accompagner «une agriculture de production, au service de la souveraineté alimentaire». Pour Fabrice Couturier, il y a là «l’opportunité d’un nouveau pacte avec la société».