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«Lourdes contraintes pour l’élevage»

Le 10 septembre à Châlons-en-Champagne, Hervé Lapie (président de la Frsea Grand Est), Fabrice Couturier (président de la Fdsea 57) et Marc Fesneau (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire). Photo Christophe Songy
Le 10 septembre à Châlons-en-Champagne, Hervé Lapie (président de la Frsea Grand Est), Fabrice Couturier (président de la Fdsea 57) et Marc Fesneau (ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire). Photo Christophe Songy

Fabrice Couturier a relayé les inquiétudes des agriculteurs quant au risque de «rupture d’approvisionnement en électricité». Il a souligné la fragilité des éleveurs laitiers.

À l’occasion de la venue de Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire à la foire de Châlons en Champagne, les responsables professionnels agricole du Grand Est ont pu profiter d’un décryptage à chaud des annonces d’Emmanuel Macron la veille sur Terres de Jim.

En déplacement le 9 septembre dans le Loiret, sur la «plus grande fête agricole en plein air d’Europe», Emmanuel Macron a annoncé qu’il «confirme» le budget de 600 millions d’euros (M€) prévu pour la réforme de la gestion des risques, mais qu’il serait prêt à aller jusqu’à 680 M€ si nécessaire. Cet effort était très attendu des élus professionnels des réseaux Fnsea et Ja qui attendent «un choc assurantiel» dans un contexte de profond changement climatique. Le ministre a pu confirmer, que dès le 1er janvier 2023, le seuil de déclenchement des contrats d’assurance multirisque climatique sera fixé à 20 % de pertes et les assurés bénéficieront d’un soutien public renforcé à hauteur de 70 % de la prime. La solidarité nationale interviendra pour les risques les plus élevés. Dès les seuils atteints, l’État prendra en charge 90 % de l’indemnisation versée aux assurés.

La proximité de l’échéance du 1er janvier va contraindre les assureurs à aller vite pour qu’ils  soient opérationnels dès cette date en proposant des contrats adaptés aux agriculteurs.

Interrogé sur cette réforme structurelle, Fabrice Couturier a cependant rappelé qu’elle ne serait complète «qu’après la refonte de la règle de la moyenne olympique quinquennale servant de base à l’historique de rendement».

Rudes contraintes

Le président de la Fdsea de la Moselle a souhaité mettre à profit cette proximité avec le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour l’alerter sur «la fragilité de la filière laitière dans cette période de remise en cause de la souveraineté énergétique de l’Europe et de la France en particulier». «Production, collecte et transformation sont fragilisées dans cette période d’incertitude sur la disponibilité de l’énergie», s’alarme l’élu mosellan.

Si le Ministre Fesneau assure avoir «plus de craintes pour la hausse des tarifs que pour la disponibilité», Fabrice Couturier a relayé les inquiétudes quant au risque de «rupture d’approvisionnement en électricité pour les agriculteurs. Les éleveurs laitiers doivent traire tous les jours, deux fois par jour, et leurs installations de stockage à la ferme sont à la merci de l’approvisionnement continu en électricité». Le président de la Fdsea de la Moselle a aussi évoqué la dépendance des couvoirs, pépiniéristes, serristes, à la fourniture de gaz. Soumis à de rudes contraintes, «le monde de l’élevage a besoin de soutien» a insisté Fabrice Couturier. Il attend «des actes concrets en direction des éleveurs en difficulté. Avec des moyens adaptés et un calendrier serré pour permettre aux exploitations de passer ce cap».