Dans la présentation de la filière des oléoprotéagineux, Fabrice Moulard s’est livré au récit d’une véritable success-story.
La seconde table ronde proposée lors de la soirée du 31 mai avait également vocation à donner des perspectives de développement et de revenu aux agriculteurs. Après le monde de l’élevage, le choix du président de la Fdsea s’est porté, pour le végétal, sur un exemple de réussite, la filière des oléoprotéagineux. «L’organisation de cette filière fait la démonstration de l’efficacité de l’investissement professionnel au sein du syndicalisme agricole», affirme Fabrice Couturier avant de présenter les deux invités à la table ronde.
Autour de lui, Raphaëlle Girerd, responsable du Fonds d’Innovation, Filières durables chez Sofiprotéol, et Fabrice Moulard, agriculteur dans l’Eure et secrétaire de la Fédération Française des Producteurs d’oléagineux et de protéagineux (Fop).
Success-story
Dans la présentation de la filière des oléoprotéagineux, Fabrice Moulard s’est livré au récit d’une véritable success-story. Cet outil représente aujourd’hui un véritable poids lourd industriel et financier, avec 7.350 collaborateurs dans 19 pays et 73 sites industriels. Née de la volonté farouche d’une poignée d’élus professionnels, sous les contraintes de l’embargo des Usa sur le soja en 1973, ou encore la mise en œuvre de la réforme de la Pac en 1992, «cette filière reste encore aujourd’hui dirigée par des élus issus du terrain et du réseau syndical».
S’organise ainsi autour de la Fop, Terres Univia, l’interprofession rassemblant production, commercialisation et utilisation des graines, huiles et protéines végétales. Terres Inovia, l’expertise technique. Le groupe Avril, quatrième groupe agroalimentaire français leader du secteur des huiles et protéines végétales. Et Sofiprotéol, le partenaire financier stratégique. C’est au sein de cette structure que Raphaëlle Girerd dirige le Fonds d’Innovation, Filières durables, un puissant levier financier au service de l’innovation.
Investissements
Dans la très large palette des secteurs d’activité où le groupe mise sur l’innovation, Raphaëlle Girerd a mis en avant la filière OleoZE. Lancée en 2020, OleoZE, «solution d’achat de graines bas Ges a su convaincre de nombreux agriculteurs et organismes collecteurs» avec «une rémunération complémentaire». Raphaëlle Girerd a fait la promotion d’Oléo 100, «la marque B100 de Saipol, filiale d’Avril et leader français de la transformation des graines oléagineuses, destinée aux poids lourds. Saipol valorise du colza français et permet une réduction des émissions de Ges de 60 % pour ses véhicules».
Autre secteur certainement un des plus porteurs en matière de valeur ajoutée, «Avril et son partenaire néerlandais Dsm ont mis au point sur le site industriel de Dieppe des méthodes innovantes de pression à froid et de trituration douce qui permettent d’extraire une protéine de colza non Ogm de très haute qualité». Raphaëlle Girerd promettait que «cet investissement va permettre d’intégrer une protéine de colza directement dans des ingrédients alimentaires de grande consommation». Cette usine, dont la construction a été finalisée début 2022 sur un ancien site industriel de Saipol, constitue «une nouvelle activité majeure pour Avril et une première mondiale dans le domaine de la protéine végétale de haute qualité pour l’alimentation humaine».