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Les JA parlent de leur installation

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Les Jeunes Agriculteurs de Boulay organisent et accueillent sur leur territoire l’édition 2024 de Pays’an Fête. Deux d’entres eux ont souhaité partager leur expérience en évoquant leur installation. Paul Crusem, 26 ans, est agriculteur à Niedervisse. Victor Losson, 21 ans, est agriculteur à Charleville-Sous-Bois.

Pouvez-vous nous présenter votre exploitation ?

- Paul Crusem : «J’ai repris la ferme familiale, une exploitation en polyculture-élevage bovins lait, comprenant 70 vaches Prim’Holstein, l’engraissement des mâles et 150 ha de cultures. Je suis la troisième génération d’agriculteur de la famille ! Mon père est retraité mais continue à m’aider au quotidien, ainsi qu’un apprenti, et les amis de manière plus occasionnelle, lors de périodes de bourre».

- Victor Losson : «Je suis installé en double actif sur le Gaec familial avec mon père, et l’aide du papy, sur une exploitation en polyculture-élevage bovin viande. Nous élevons 120 mères de races charolaise et limousine avec engraissement de la suite. En parallèle, nous avons un atelier d’engraissement de broutards achetés sur un second site, d’une capacité de 270 bêtes. En pic d’occupation, nous atteignons les 600 animaux sur l’exploitation. Pour assurer l’alimentation de nos animaux, nous exploitons 270 ha dont la première moitié est consacrée à l’herbe et aux fourrages, et l’autre aux cultures».

- Depuis quand et pourquoi es-tu installé ?

- P. C. : «Je me suis installé en janvier 2022 à la suite du départ en retraite de mon père. C’était un rêve de petit garçon de devenir agriculteur. Petit, j’ai toujours aimé soigner les animaux avec mon père, l’accompagner aux champs et travailler avec la nature. Puis, ma curiosité envers le monde agricole s’est développée davantage et, adolescent, je me suis passionné pour ce métier, et tous les domaines qu’il englobe. Il faut dire qu’il permet des avantages non négligeables : l’autonomie, les responsabilités, la prise de décision, etc. J’ai conservé les productions que mon père avait mises en place sur l’exploitation car je pense que l’élevage laitier associé aux grandes cultures forment un agrosystème cohérent, que ce soit d’un point de vue économique et financier, agronomique, mais aussi environnemental».

- V. L. : «Je suis fraîchement installé depuis le 1er février 2024. J’ai toujours accompagné et observé mon père dans son métier d’agriculteur. Il offre une importante diversité de tâches qui est appréciable au quotidien, tout comme le contact avec les animaux. Nous produisons des denrées alimentaires, des céréales et de la viande destinées à l’alimentation de la population. C’est un aspect du métier qui me rend fier et qui m’a poussé à me lancer».

- Peux-tu développer ton parcours à l’installation ?

- P. C. : «Le parcours à l’installation m’a paru assez simple. J’avais des a priori négatifs sur le dispositif à l’installation aidée, mais tout s’est bien passé. C’est loin d’avoir été le parcours du combattant comme on l’entend souvent ! J’ai contacté le Pai qui m’a éclairé et orienté vers les conseillers qui m’ont suivi dans la création du projet et du dossier d’installation. Et même durant les premières années de mon installation, j’ai été soutenu et accompagné à chaque difficulté ou questionnement».

- V. L. : «Tout d’abord, le rendez-vous Pai m’a permis d’être informé sur les points de vigilance, notamment en termes de dates butoirs et de délais. J’ai ensuite réalisé le plan de professionnalisation personnalisé (Ppp) avec des conseillers de la Chambre d’agriculture. Il a pour but d’étudier la faisabilité du projet d’installation en estimant les futurs investissements, l’apport éventuel de l’installé, etc. J’ai ensuite effectué les deux stages à l’installation : le stage 21 h aborde concrètement tous les paramètres de l’installation, les notions de base, et la présentation des organismes agricoles du secteur ; le stage communication permet d’acquérir de l’aisance à l’oral. En tant que chefs d’exploitation, nous sommes forcément amenés à échanger avec d’autres personnes, vendeurs, banquiers, etc. Il est important de maîtriser ces discussions pour en tirer davantage de profit. Une fois ces étapes réalisées, place aux démarches administratives : changement des statuts et rendez-vous chez le notaire. Désormais installé, avec un peu de recul, je retiens qu’il est nécessaire d’être très réactif car les délais sont rapides. Il faut anticiper au maximum».

- Quels sont tes projets pour l’avenir ?

- P. C. : «Dans les années à venir, j’aimerais passer en traite robotisée, améliorer et optimiser mes bâtiments d’élevage, et tendre vers de nouvelles pratiques agronomiques afin de pérenniser l’exploitation».

- V. L. : «Nous avons pour objectif d’augmenter la taille du troupeau jusqu’à 150 mères allaitantes. Je souhaiterais améliorer la gestion de l’herbe l’été, en mettant en place davantage de pâturage tournant par exemple. J’ai aussi en tête le développement d’un atelier de transformation, mais cela demande un gros investissement, tant financier que personnel».

- As-tu un message à faire passer aux jeunes qui se lancent en agriculture, pour leur donner envie de s’installer ?

- P. C. : «Je leur dirais de prendre le temps de mûrir leur projet, de ne pas hésiter à visiter d’autres structures, à échanger avec les techniciens, les agriculteurs, et s’inspirer de leurs expériences. Attention, il ne faut pas reproduire les schémas du passé, mais rester novateurs et ne pas hésiter à mettre en place de nouvelles pratiques».

- V. L. : «C’est un métier enrichissant, qui combine des activités et domaines variés. Il y a des jours sans, c’est vrai, mais les jours avec compensent largement. Alors si tu es motivé, n’hésite pas ! »

- Es-tu investi dans l’organisation de Pays’an Fête ?

- P. C. : «Étant vice-président du canton de Boulay-Bouzonville, je suis bien sûr investi à fond dans notre évènement. C’est important pour moi car c’est un évènement “vitrine” du monde agricole local, et de notre métier d’agriculteur. De plus, c’est le plus gros évènement qu’organise JA57, et ça n’arrive qu’une fois dans une vie de JA ! Je suis donc fier de participer à l’organisation de Pays’an Fête sur mon territoire, et encore plus de le faire 30 ans après que mes parents l’aient fait aussi ! Je suis responsable bénévoles et m’occupe de la gestion des bénévoles et de leurs tâches, que ce soit en amont des festivités, pendant et après».

- V. L. : «Je ne suis pas membre de comité d’organisation de Pays’an Fête, mais il est important pour moi d’être présent pour soutenir et aider l’équipe. J’ai participé à la recherche de sponsors et de partenaires, désormais place au montage du site».