Les assemblées générales de cantons continuent leur route. La semaine dernière ont été organisées celles de Grostenquin et de Verny. De riches échanges ont eu lieu entre les adhérents et leurs élus présents pour leur répondre.
Dans la préparation des assemblée cantonales du réseau Fdsea, Fabrice Couturier et Florent Dory, président et secrétaire général, ont souhaité un retour du format avant Covid. «Lors de ces rencontres, le but principal est de donner la parole aux adhérents», affirme le secrétaire général.
Certains sujets du quotidien leur sont apparus comme une évidence, tels que les modifications des contrats électriques, l’augmentation du Gnr accompagnée de la Tic, la pression foncière, la séparation de la vente et du conseil qui entraîne la nécessité du conseil stratégique phytosanitaire (Csp) ainsi que les soucis liés à l’entretien des cours d’eau.
Une communication parfois difficile
Le mercredi 23 novembre, lors de leur assemblée générale, les adhérents du canton de Grostenquin, présidé par Patrice Lambinet, sont venus échanger en priorité sur les problèmes locaux.
Le dossier chasse a été abordé. Un rappel des modalités et des conditions à respecter dans le cas d’une réserve de chasse a ouvert le sujet. De cette entrée en matière en découlent de nombreuses remontées. Le canton a fait part du manque de communication entre les communes et les agriculteurs au sujet des arrêtés pouvant être mis en place. Certains ont déjà eu des mésaventures sur leurs réserves.
Un agriculteur a pris la parole «mon parcellaire me permet d’avoir une réserve. Cependant, il m’est arrivé de me retrouver nez à nez avec le lieutenant de louveterie lors d’une de mes soirées d’affût». En effet, le lieutenant de louveterie n’indique qu’un créneau de dates où il effectuera une ronde sans moment précis. Cela remet la sécurité de l’intervention en cause. Une date et un horaire ne peuvent être communiqués par anticipation, par crainte d’une fraude de la part des agriculteurs ou de riverains ; cependant, un agriculteur a proposé la diffusion d’un Sms d’avertissement de leur présence.
«Je me mets même à la place des habitants, aucune communication sur les actions ne sont effectuées. Une fois alors que j’étais dans mon jardin, j’ai vu une voiture s’enfoncer dans la forêt, un tir retentir et la voiture repartir. Pour les personnes qui ne connaissent pas les pratiques, cela peut entraîner beaucoup de questions», témoigne un adhérent. La communication devrait également être de mise lors de la mise en œuvre de battues administratives, ce qui n’est pas forcément le cas.
Lutte collective corvidés
Toujours dans le registre des nuisibles, le canton de Verny a souhaité faire un point de situation sur la lutte collective corvidés. Les parcelles de ce secteur du département n’échappent pas aux dommages agricoles causés par le corbeau freux et la corneille noire. Plusieurs cages gérées par la Fredon Grand Est sont déployées sur le canton. Mais se pose le problème de la gestion des appelants.
Les adhérents concernés attendent un accès facilité pour un stock d’appelants, particulièrement au moment critique de la mise en place des cages. Le prochain plan de lutte collective devra donc appréhender ce point.
Risques climatiques
L’évolution du cadre législatif de l’assurance récolte, à la demande du président de Verny, a été détaillée avec, à l’appui, plusieurs exemples concrets. Hervé Auburtin a particulièrement insisté sur le besoin d’information du terrain. Les adhérents ont été sensibilisés à l’obligation pour tous les agriculteurs de choisir un assureur agréé entre le 1er janvier et 31 mars 2023. Une démarche qui conditionnera l’accès à la solidarité nationale et à la prise en charge partielle du coût des contrats d’assurances.
Autre préoccupation locale, les vols en ferme. Les adhérents du canton de Verny ont attaché une attention particulière aux initiatives de la Fdsea suite aux cas de vols et de dégradations vécus par leurs collègues des cantons de Boulay, Bouzonville et Sierck-les-Bains. Florent Dory a profité de ce moment pour relater les échanges avec le général de gendarmerie lors d’une réunion organisée avec le référent sécurité du département.
Dans le débat développé autour des questions d’inflation, d’explosion des coûts de production et particulièrement de l’énergie, plusieurs éleveurs ont partagé leur inquiétude quant à la pérennité des troupeaux sur notre territoire. En relatant les constats de décapitalisation dans les élevages mosellans, à l’image des effectifs nationaux, tous s’accordent à dire que la pression réglementaire ajoute à une ambiance délétère. Nombreux sont ceux qui craignent une tendance que le risque de ciseau des prix risque d’accélérer.