Les élus Fdsea et Ja de la Moselle ont mis à profit la venue de la ministre en charge des collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, pour partager les inquiétudes du monde agricole quant aux conséquences du rassemblement de 30.000 pèlerins sur l’ancienne base aérienne de Grostenquin.
Sous prétexte d’une inauguration de liaison verte et d’équipements sportifs en Moselle, c’est bien pour tenter d’apaiser la colère suscitée par un nouveau rassemblement des évangélistes sur l’ancienne base aérienne de Grostenquin que la ministre en charge des collectivités territoriales et de la ruralité s’est rendue à Valmont, le 25 août.
Des propos mêmes de la ministre en charge des collectivités territoriales et de la ruralité, «la situation est très difficile». Rien de surprenant donc à ce que la Fdsea et les Jeunes Agriculteurs aient sollicité une entrevue avec Dominique Faure.
Sécurité, hygiène, propreté, sont à l’ordre du jour. Mais les élus agricoles ont tout de même pointé du doigt en préambule, la promesse non tenue de l’État, qui s’était engagé par la voie de son premier ministre en 2017, à ne plus autoriser ce genre d’évènement à Grostenquin.
Marc Bodo, secrétaire général des Ja, relaie l’inquiétude de la profession, «il ne faudrait pas que ce retour en 2023 soit le début d’une longue série». La ministre s’est d’emblée engagée à «personnellement voir comment faire pour tourner et ne pas revenir l’an prochain».
Mais pour l’heure, Fdsea et Ja se sont attachés à organiser au mieux les réparations et indemnisations des dégâts occasionnés par ce rassemblement.
Portant à connaissance de la ministre les retours d’expérience de leurs réseaux, les élus professionnels se sont montrés déterminés à faire avérer l’impact de cet évènement. Ils ont insisté sur la nécessité de reconnaître et traiter de façon similaire, les litiges recensés avant et après l’agenda officiel, et ce dans un périmètre élargi où séjournent les gens du voyage.
Pour faciliter la reconnaissance des préjudices subis, Dominique Faure et Richard Smith, sous-préfet de Metz et secrétaire général de la préfecture de la Moselle, ont insisté pour que les victimes n’hésitent pas à porter plainte. «J’entends la crainte ressentie par les agriculteurs, insiste la ministre, mais il ne faut pas avoir peur, nous sommes dans un État de droit».
L’après-midi de cette même journée, les services de l’État présentaient un protocole d’accord devant encadrer l’indemnisation des dégâts agricoles. Florent Dory s’est rendu à Laning où le document a été soumis dans sa version aboutie à la profession. Plusieurs points ont encore suscité des améliorations, avec entre autre, la revalorisation de plusieurs lignes du barème, et l’élargissement du calendrier de prise en compte des dommages.
Ruralités vivantes
Fabrice Couturier a également souhaité remettre, à Dominique Faure, un exemplaire du manifeste pour des ruralités vivantes. Ce document recense dix propositions d’urgence au service de la relance économique dans les zones rurales. Il est le fruit du travail de la Fnsea et des Ja, avec l’appui de plusieurs dizaines d’acteurs du monde rural.
Sans reprendre l’ensemble de ces propositions, le président de la Fdsea s’est attaché à montrer «l’ambition des agriculteurs et des ruraux de contribuer à la souveraineté française et particulièrement la souveraineté alimentaire». Au travers d’exemples constatés sur le territoire mosellan, il a pointé des freins au développement qui persiste avec un focus sur les infrastructures.
Admettant que «la France possède l’un des meilleurs réseaux d’infrastructures au monde», Fabrice Couturier soulignait que «pour le monde rural, les besoins d’investissement sont énormes, tant pour entretenir l’existant que pour relever les grands défis».
Tant sur le service après-vente du rassemblement évangélique que sur les dossiers particuliers évoqués ce 25 août, la ministre en charge des collectivités territoriales et de la ruralité s’est engagée à revenir en Moselle «à la rencontre des maires et des agriculteurs», avant fin octobre.