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La parole aux cantons syndicaux

À Epping, des agriculteurs expriment leur rejet de  l’obligation de repas végétariens dans les cantines scolaires. Photo Cédric Coillot
À Epping, des agriculteurs expriment leur rejet de l’obligation de repas végétariens dans les cantines scolaires. Photo Cédric Coillot

Dernière ligne droite pour les assemblées générales de cantons du syndicalisme majoritaire. Fin de semaine dernière, ont eu lieu les réunions statutaires de Faulquemont et Rohrbach-lès-Bitche - Volmunster. En donnant la parole aux adhérents, la Fdsea balaye une large actualité au plus près des préoccupations locales.

C’était une année élective, pour le canton de Faulquemont. Réunis le 13 janvier à Guinglange, les adhérents ont renouvelé le mandat de leur président, Florent Dory et par là même son poste d’administrateur de la Fdsea. Après avoir repris la présidence de séance cédée le temps du scrutin le concernant, Florent Dory s’est attaché à mettre en place son bureau cantonal. La forte mobilisation pour cette réunion statutaire a permis de constituer une équipe complète.

À souligner, la présence à la tribune de l’élu local du réseau des Jeunes Agriculteurs de Moselle, Geoffrey Aubertin. La salle comptait également plusieurs jeunes adhérents et adhérentes. Une présence de bon augure puisque Florent Dory a annoncé sa volonté de préparer une succession à l’horizon des trois années d’un dernier mandat syndical.

Pour les cantons de Volmunster et Rohrbach-lès-Bitche, les adhérents, réunis le 12 janvier, ont reconduit à la tête de leurs syndicats locaux, Léon Bach et Guy Karleskind.

Comme dans toutes les réunions cantonales, les participants se sont vu remettre un document de quatre pages relatif à l’entretien des cours d’eau. Validé par l’agence de l’eau, l’office français de biodiversité et les services de la préfecture de la Moselle, ce document à vocation pédagogique donne le cadre des possibilités d’intervention. Illustré d’exemples concrets, ce support matérialise l’aboutissement «d’un vrai combat syndical», martèle Florent Dory. Le secrétaire général de la Fdsea a redonné en quelques mots les épisodes laborieux où les intérêts de la profession, pas toujours pris en compte, ont été défendus. La prochaine étape devrait conduire à la mise en application sur un exemple grandeur nature. Une prochaine rencontre avec la Ddt doit être l’occasion pour la Fdsea d’avancer sur le sujet selon Florent Dory.

À l’occasion de ce débat, les agriculteurs ont partagé de nombreux témoignages de dysfonctionnements et de manques d’entretien des cours d’eau. Plusieurs situations d’exutoires de drainages bouchés étaient rapportées.

Nuisibles

Les adhérents des cantons de Volmunster et Rohrbach-lès-Bitche ont souhaité mettre à l’ordre du jour la gestion des populations de sangliers. Plusieurs agriculteurs témoignent de leur expérience à la suite de constitution de réserves de chasse. «Il ne faut pas hésiter, en cas de dégâts de sangliers importants, à mettre en place des réserves de chasse lors du prochain renouvellement des baux». Florent Dory confirme «l’efficacité de cette pratique face à un chasseur défaillant». Il souligne la possibilité pour les adhérents de s’appuyer sur l’expertise du service juridique de la Fdsea.

Au chapitre des nuisibles, le canton de Faulquemont semble subir un développement anormal des populations de ragondins. Sept témoignages de dégâts imputables à cette espèce étaient rapportés lors de la réunion à Guinglange. Un retour d’expérience d’un adhérent pratiquant le piégeage confirme la nécessité de classer le ragondin en espèce susceptible d’occasionner des dégâts agricoles (Esod). Comme dans tous les cantons visités, les adhérents ont été sollicités pour compléter l’enquête annuelle sur les Esod.

Conseil stratégique

À Epping, Florent Dory a insité sur «la nécessité de réaliser un conseil stratégique phytosanitaire». «Il ne faut pas attendre la date limite du 31 décembre 2023» pour s’engager dans le processus, conseille le secrétaire général de la Fdsea.  Il plaide pour éviter un engorgement chez les organismes agréés. Une situation qui serait préjudiciable aux agriculteurs. Le sujet conduisait plusieurs exploitants à exprimer leur ras-le-bol, face à «une usine à gaz qui va nous coûter un nouveau billet alors qu’on doit déjà faire face à de nouveaux enregistrements liés à la zone vulnérable». Même accueil le lendemain à Guinglange.

Sur la route

Même en l’absence d’évolution réglementaire, les adhérents de Faulquemont ont consacré une partie de leurs travaux à un débat sur la circulation des engins agricoles. Après une prise de recul sur les pratiques, particulièrement dans les situations de chantiers collectifs et dans les situations de manque de main-d’œuvre, tous s’accordent à dire qu’une bonne connaissance du code de la route et des principes strictes de prudence sont de nature à préserver l’intégrité du matériel mais surtout celle des conducteurs.

Au chapitre de la prévention, les adhérents ont été sensibilisés à la nécessité de détenir un document unique d’évaluation des risques professionnels. La Fdsea donne la possibilité d’accéder à l’outil Systera. Une solution en ligne adaptée à une très large palette de situations très concrètes.

Agrivoltaïsme

À Guinglange, la fin des travaux a été consacrée au sujet de l’agrivoltaïsme. Quelques exploitants ont rapporté de récents contacts avec des opérateurs proposant de contractualiser dans la perspective d’installation de centrales photovoltaïques. Ce point a permis de rappeler la doctrine professionnelle qui a pour ambition d’éviter les «projets alibis» sur les terres agricoles, et contre lesquels Fnsea-Apca-Ja se positionnent fermement. Pour la Fdsea et les Ja, les installations photovoltaïques doivent être en priorité positionnées sur les terres déjà artificialisées, notamment les terrains pollués, friches industrielles et commerciales, les toitures ou les couvertures de parkings.

Florent Dory a souligné la volonté de la Fdsea de «pouvoir éclairer les adhérents sur les avantages/inconvénients, des différents types de projets, y compris dans leurs aspects fiscaux». Il encourageait à se rapprocher du service juridique de la Fdsea avant de signer un contrat.