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Jean-Marie Rausch a quitté la scène

Jean-Marie Rausch a présidé le Conseil régional de Lorraine de 1982 à 1992. Photo : mairie de Metz
Jean-Marie Rausch a présidé le Conseil régional de Lorraine de 1982 à 1992. Photo : mairie de Metz

Moins de deux mois après avoir perdu son épouse Bernadette, un ténor de la politique lorraine vient de s’éteindre à son tour, le 5 janvier : Jean-Marie Rausch. Il était âgé de 94 ans.

Originaire de Sarreguemines, Jean-Marie Rausch dirigeait l’entreprise familiale les Moulins Rausch, de Woippy, lorsque le maire charismatique de Metz, Raymond Mondon décède brutalement en 1971. Un alignement de planètes et de soutiens locaux ouvre un boulevard à Jean-Marie Rausch qui sera élu premier magistrat de la ville. Il effectuera cinq mandats successifs, jusqu’en 2008, marquant de son empreinte un nombre important de réalisations. Une ville réputée connectée avant les autres, revendiquant son caractère vert, ouverte vers les pays voisins et ayant tiré un trait sur son passé. Jean-Marie Rausch aura ouvert le chantier du Centre Pompidou qui sera inauguré par ses successeurs.

Mais le parcours politique du Mosellan ne se limitera pas au contour de l’agglomération, à l’intérieur de laquelle il cumulera les responsabilités. Président du Conseil général de 1979 à 1982, Jean-Marie Rausch est élu à la tête de la Région Lorraine en 1982, et le restera dix ans. Il quittera définitivement le Conseil régional, au terme d’une bataille homérique avec Gérard Longuet qui lui succédera de 1992 à 2004. Classé divers droite sur l’échiquier politique, Jean-Marie Rausch marquera son indépendance d’esprit en entrant dans le gouvernement socialiste de Michel Rocard en 1988, répondant à «l’ouverture» voulue par François Mitterrand. Un parcours qui fera grincer des dents dans le landerneau lorrain. Qu’à cela ne tienne Jean-Marie-Rausch, baron local, a préparé le terrain, acquérant une aura nationale. D’abord au Commerce Extérieur sous Rocard, il devient ministre délégué aux Postes et Télécommunications, dans le gouvernement d’Édith Cresson, avant de prendre le Commerce et l’Artisanat, sous Bérégovoy. Déjà sénateur entre 1974 et 1988, il réintègre le Palais du Luxembourg, à l’automne 1992, quittant le vaisseau Bérégovoy qui tangue. Il continuera à siéger dans la Haute Assemblée jusqu’en 2001.

Retiré de la vie politique depuis 2008, au soir de sa défaite à la mairie de Metz, face à Dominique Gros, il résidait toujours au centre-ville où il avait ses habitudes. La santé de Jean-Marie Rausch s’était détériorée ces derniers mois.

 

Les obsèques de Jean-Marie Rausch ont été célébrées le 10 janvier, en la Cathédrale de Metz. Nos sincères condoléances.