Le premier vice-président en exercice, Franck Leroy, a été élu à la succession de Jean Rottner, avec 96 voix, contre 34 à son opposant Laurent Jacobelli. Le nouveau patron du Grand Est situe son action «dans la continuité» et promet des mesures rapides en direction des territoires ruraux.
La période d’intérim provoquée par la démission surprise de Jean Rottner de la présidence du Conseil régional a pris fin le 13 janvier, par l’élection de son successeur dans l’hémicycle de Metz.
Franck Leroy, ancien premier vice-président, qui a assumé cet intérim, avait rapidement fait savoir qu’il serait candidat. Alors membre du parti Horizons d’Édouard Philippe, il avait reçu le soutien entier de la majorité (Les Républicains) qui avait porté Jean Rottner aux responsabilités. Seul Laurent Jacobelli, le chef de file du Rassemblement National, lui portait la contradiction lors de ce scrutin.
La courte campagne, qui s’est ouverte quelques jours avant Noël, s’est déroulée dans un climat tendu. La révélation du recrutement de Jean Rottner par le groupe immobilier privé Réalités, et plus encore de ses missions de conseil extérieur, pendant son mandat au Grand Est, a jeté le trouble.
Héritier d’une tradition centriste
Franck Leroy, dont le sacre était annoncé, a confirmé sa capacité à exercer la fonction, en obtenant 96 suffrages exprimés, sur les 111 voix théoriques de la majorité. Laurent Jacobelli en a engrangés 34, tandis que 38 bulletins étaient considérés comme nuls et un blanc. Âgé de soixante ans, Franck Leroy est l’héritier d’une longue tradition centriste, dans le sillage de Bernard Stasi, auquel il a succédé à la mairie d’Épernay (Marne), en mai 2000.
Il sera réélu ensuite à quatre repises à la tête de cette commune “capitale du Champagne”. Puis, il prend la tête de la communauté de communes Épernay Pays de Champagne, à partir de 2014. Élu à la Région en 2016, il devient 15e vice-président. Réélu en 2021, il obtient la vice-présidence, en charge de l’Environnement, de la Transition écologique et du fameux Sraddet (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires). À l’issue de son élection, Franck Leroy a confirmé qu’il abandonnait ses responsabilités municipales à Épernay, et qu’il ne renouvellerait pas son adhésion à Horizons, se répertoriant désormais sous la bannière “Divers droite”. Outre Les Républicains, «sa» majorité compte également Renaissance, le parti support de l’action d’Emmanuel Macron.
«Une forme de continuité»
Dans son discours, Franck Leroy a salué «l’engagement total» de son prédécesseur. «Il nous laisse une collectivité qui s’affirme chaque jour davantage, porteuse de projets ambitieux dans nombre de domaines et disposant de capacités d’investissements incomparablement supérieures à ce qu’elles étaient lors de la fusion des trois anciennes régions».
Le nouveau patron de l’exécutif régional situe ensuite «le changement qui intervient s’inscrit dans une forme de continuité» ; avant de dérouler des éléments programmatiques destinés à accompagner les actuels bouleversements imposés par le contexte guerrier, énergétique, climatique, inflationniste et du secteur de la santé. «Des mesures de justice qui contribueront à l’égalité des chances».
Franck Leroy termine par l’annonce d’un «train de mesures en faveur des territoires ruraux : résorption des friches, lutte contre la vacance, renforcement de l’ingénierie, mise en valeur du patrimoine, accès à la culture, équipements sportifs, accès aux soins…». Autant de mesures «dans la perspective d’Assises de la Ruralité l’été prochain».
Promotion de Béatrice Moreau
Quinze vice-présidents ont été élus dans la foulée, la meurthe-et-mosellane, Valérie Debord, accédant à la première marche. Trois nouveaux font leur apparition, Claude Sturni, Béatrice Moreau et Guillaume Maréchal, ils remplacent Boris Ravignon et Arnaud Robinet, démissionnaires, et Franck Leroy. Béatrice Moreau, ancienne présidente de la Chambre d’agriculture de la Marne, obtient la 14e vice-présidence.
Une véritable promotion pour celle qui était jusqu’alors vice-présidente de la commission Agriculture viticulture forêt, au côté de Laurent Wendlinger, lequel devrait conserver cette fonction. Béatrice Moreau pourrait obtenir la délégation à l’Agriculture, dans la prochaine répartition des fonctions ; tandis que Philippe Mangin, pour sa part, se consacrerait entièrement à la Bioéconomie. Confirmation dans quelques jours.
