Dans un contexte de mobilisation générale, et à la veille de l’ouverture d’un Salon de l’Agriculture annoncé comme particulièrement perturbé, le président de la Fdsea a souhaité donner de la hauteur aux débats, le 24 février dernier.
La 79e assemblée générale de la Fdsea de la Moselle a rempli l’auditorium de Metz Grigy, vendredi 24 février dernier. Près de 400 chefs d’exploitations agricoles et invités se sont retrouvés sur fonds de mobilisation, mais aussi pour tenter de se projeter et «travailler à une agriculture inscrite dans le progrès économique, social, technique et scientifique où nous sommes tous acteurs de notre avenir, comme celui de nos entreprises et nos filières».
Fabrice Couturier a, ainsi, délivré un message où dominaient détermination et optimisme.
Un optimisme assis sur «de solides bases d’une dynamique commune avec le réseau Ja». «Nous avons su, ensemble, affirmer notre position d’interlocuteurs crédibles et exigeants à tous les niveaux», s’est félicité le patron de la Fdsea.
Capitalisant sur la très forte mobilisation des réseaux du syndicalisme majoritaire, et sur l’adhésion du grand public à la cause paysanne, Fabrice Couturier a rappelé son «opposition farouche à la décroissance», mais aussi, «la conviction profonde d’un avenir meilleur pour tous, à la condition d’une vision partagée de l’intérêt collectif», comme moteurs de son engagement.
Sur ce dernier point, le président de la Fdsea a associé l’ensemble des organisations professionnelles. Avec un objectif de «cohésion dans le département», il les a invitées à «partager demain, avec nous, les projets de notre profession».
Les axes prioritaires
Évidemment, dans les axes prioritaires du projet syndical, figure le revenu des agriculteurs.
«Le revenu par les prix d’abord», avec, entre autres leviers, la mise en œuvre des loi Egalim. Fabrice Couturier a évoqué «le revenu par l’accès au marché», détaillant particulièrement l’investissement de la Fdsea sur une meilleure connaissance de la restauration hors domicile (Rhd), et le code des marchés publics qui l’encadre.
Condamnant «chaque interdiction sans solution hypothéquant l’existence même de certaines filières», Fabrice Couturier a alerté sur la fragilité consécutive de la perte de productivité. «Partout où l’on nous retire nos moyens de production, nous perdons de la productivité. Notre compétitivité s’effondre, et nous ne sommes plus compétitifs, y compris au sein même de l’Europe» dénonce-t-il, avant d’évoquer la nécessité de «travailler sans relâche» sur la maîtrise des charges.
La dynamique du réseau syndical
Second axe prioritaire évoqué devant l’assemblée, «la vie et la dynamique du réseau». Les secrétaires généraux de la Fdsea sont à la manœuvre.
La Moselle se place aujourd’hui dans le peloton de tête au sein de la Fnsea en termes d’adhésion, mais «hors de question de se satisfaire d’une situation dont nous savons chacun qu’elle reste fragile», prévient Fabrice Couturier. Les secrétaires généraux de la Fdsea sont à la manœuvre, «pour aller à la rencontre des adhérents et des non-adhérents, afin de renforcer notre représentativité». «La démographie agricole nous y oblige. Nous nous en donnons les moyens», assure le patron de la Fdsea.
On parle encore de «projet à construire» lorsque Fabrice Couturier a abordé dans son rapport d’orientation «les prochaines élections professionnelles». «Chambres d’agriculture et Msa vont nous renvoyer aux urnes», annonce-t-il, avant de préciser la nécessité d’un «projet construit sur des valeurs partagées autour du revenu des agriculteurs, l’amélioration de leur compétitivité, et leur capacité d’innovation».
Le temps long
Revenant, une nouvelle fois, sur «la capacité à se mobiliser en responsabilité pour l’agriculture française» de la Fnsea et des Ja, Fabrice Couturier a insisté sur «le temps long de la mobilisation» et «l’investissement de notre président, Arnaud Rousseau, à la défense de toutes les productions et tous les territoires».
Fustigeant «les attaques, les insultes et la diffamation» contre le président de la Fnsea, Fabrice Couturier a dénoncé «des actions qui ne visent qu’à nous déstabiliser, et à décrédibiliser notre mouvement». Et pour faire face, il a assuré son auditoire de la «détermination du syndicalisme majoritaire», avant d’annoncer la volonté «d’accentuer l’action pour obtenir du gouvernement la concrétisation des annonces de ces derniers jours».