Les réseaux Fdsea et JA de Moselle sont passés à l’action le 16 avril. Ils demandent l’application de la loi, pour des prix rémunérateurs. Une délégation a été reçue par le préfet Touvet. Dans l’après-midi, une soixantaine de tracteurs ont convergé sur Metz.
« La passion a une limite». Pour Marie-Claude Scharff, c’est celle du coût de production. Productrice de lait, Marie-Claude a pris la parole devant près d’une centaine de manifestants le 16 avril pour réclamer la «stricte application de la loi Egalim». Membre du Bureau de la Fdsea de la Moselle, Marie-Claude défend le principe de «la construction du prix en marche avant». Mais les dernières négociations commerciales laissent un goût amer aux agriculteurs qui réclament «la tolérance zéro pour les prix abusivement bas».
Tolérance zéro
«Quatre équipes du réseau Fdsea-Ja se sont rendus dans la grande distribution. Nous avons réalisé des contrôles de prix pour quatre produits de grande consommation, le yaourt, le lait demi-écrémé, le camembert et le gruyère râpé», explique Marie-Claude. Les données collectées sont éloquentes. Pour le lait demi-écrémé, «nous avons effectué trente-quatre relevés de prix dans neuf enseignes. Ce sont dix relevés qui sont non conformes», commente Fabrice Couturier. Pour le président de la Fdsea, «ces produits ne permettent pas de rémunérer les producteurs». Pour le yaourt, il rapporte «vingt-huit relevés de prix avec vingt-six relevés non conformes».
«L’impatience dans les cours de ferme est totalement légitime, nous attendons des euros qui tardent à venir», témoigne Fabrice Couturier. Un discours appuyé par les propos du président des Jeunes Agriculteurs de Moselle. Germain Bach réclame «des sanctions pour les contrevenants».
Une réforme qui inquiète
Dans l’après-midi, neuf cantons s’étaient mobilisés pour former deux convois de tracteurs aux portes de Metz. Ils ont pris le chemin de la Préfecture où un meeting a permis de donner la parole aux responsables professionnels. Au chapitre des doléances, après le combat des prix, la réforme de la Pac.
En débat au niveau européen et national, le budget et les règlements de la période 2023-2027. Sur le budget, «le travail syndical a permis de sauver l’essentiel». Pour ce qui est des règlements, l’Union européenne prend une orientation qui privilégie une approche environnementale. Et là, toute est une question de curseurs. Le gouvernement travaille actuellement au Plan Stratégique National qui portera les positions françaises dans cette réforme. Si le ministre Denormandie estime que 70 % des agriculteurs ont déjà adopté des pratiques donnant accès aux paiements de la future Pac, la profession est plus inquiète. Les réseaux Fnsea et Jeunes Agriculteurs défendent les efforts déjà réalisés par une profession. «Nous devons être regardés comme une solution et pas comme un problème», défend Fabrice Couturier.