La journée de mobilisation des réseaux Fdsea et Jeunes Agriculteurs de Moselle a débuté le 16 avril par une audience auprès du préfet Touvet
À la prise de connaissance de l’ordre du jour proposé par les présidents de la Fdsea et des Ja, le préfet Touvet a attesté de «l’importance des dossiers à traiter, pour nous tous, puisqu’il est question de vos prix, de notre alimentation et de notre environnement, et de l’autonomie alimentaire du pays».
Une entrée en matière de nature à motiver l’expression d’élus agricoles soucieux de voir remontées au plus haut de l’État leurs revendications. Pour les entendre, aux côtés du Préfet, la directrice départementale de la protection des populations, Peggy Rasquin, le nouveau Directeur départemental des territoires Jérôme Giurici et son adjoint Marc Meneghin.
En marche avant
Une nouvelle fois, la Fdsea et les Jeunes Agriculteurs ont fait entendre leur exaspération face au comportement des acteurs économiques, et tout particulièrement de la grande distribution. Fabrice Couturier et Germain Bach ont témoigné d’engagements pris lors des États Généraux de l’Alimentation, mais oubliés par les acteurs économiques au moment de négocier les prix. Ils ont défendu les conclusions du rapport Papin pour permettre de poursuivre la concrétisation de la logique de construction du prix en marche avant.
Concernant le projet de loi de lutte contre le dérèglement climatique, Fdsea et Ja ont dénoncé l’une des mesures proposant la création d’une redevance française sur les engrais azotés. Comment peut-on parler de «surfertilisation» des cultures quand on sait que les livraisons en azote ont diminué de 20 % depuis 1990 alors que les rendements en céréales ont augmenté de 30 % dans le même temps ?, questionnent les élus professionnels. Aussi, ils ont sollicité le Préfet Touvet pour relayer auprès du Gouvernement l’impératif de suppression de cette disposition punitive qui dégraderait considérablement le revenu des agriculteurs, sans apporter de réelle réponse aux enjeux climatiques actuels.
Souveraineté alimentaire
Dans l’échange sur le projet de réforme de la Politique Agricole Commune, les syndicalistes agricoles ont appelé des choix à opérer sur les outils de la Pac prenant en compte l’enjeu de la souveraineté alimentaire. Ils ont insisté sur le souhait d’une élaboration du Plan stratégique national de la France (Psn) qui porte une attention particulière à la dimension économique de l’agriculture en redonnant de la compétitivité aux exploitations.
Élevage en danger
Selon les chiffres communiqués par la Ddt, 1.480 exploitants seront concernés par le nouveau zonage soumis à la directive nitrates. Plus de 1.000 sont des éleveurs. Si la compétitivité de toutes les productions sera impactée, pour les représentants professionnels, l’élevage sera économiquement mis à mal avec pour certains, l’impossibilité de poursuivre. Fdsea et Ja ont demandé à laisser le temps nécessaire à la mise en œuvre des adaptations indispensables. Ils attendent également du Préfet, de prioriser les dossiers d’investissements dans les nouvelles zones vulnérables pour l’accès au Pcae. Florent Dory a insisté sur l’adaptation des contraintes inscrites dans les projets de programme d’actions, avec un accent particulier sur les intercultures, dont l’implantation s’avère des plus complexes.