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FDSEA : Assemblées générales cantonales

Une très bonne participation a été relevée lors des premières assemblées générales cantonales à Cattenom et Boulay. Photo Lucile Hergat
Une très bonne participation a été relevée lors des premières assemblées générales cantonales à Cattenom et Boulay. Photo Lucile Hergat

Fabrice Couturier et Florent Dory, président et secrétaire général de la Fdsea de la Moselle, donnent rendez-vous à leurs adhérents à l’occasion des assemblées cantonales. Celles-ci se déroulent du 28 novembre au 14 février et permettent aux adhérents d’aborder tous les sujets qu’ils souhaitent avec les représentants de la Fdsea.

Pour débuter un marathon de vingt réunions, ce sont les cantons de Cattenom et Boulay qui se sont réunis les 28 et 30 novembre avec bon nombre de sujets évoqués par les adhérents.

À Boulay, le sujet de l’installation et du prix de la terre a fait débat, avec notamment des montants de transactions à l’hectare jugés irréalistes. Les adhérents estiment que cela porte préjudice aux agriculteurs, tant au moment de l’achat qu’à la réalisation des successions. Fabrice Couturier reconnaît qu’«il existe également dans d’autres cantons des cas similaires mais qu’il ne faut surtout pas que cela serve de référence. Les agriculteurs doivent s’entendre pour qu’il n’y ait pas de surenchère et pour que les prix restent raisonnables par rapport aux pays voisins». Relancé sur le sujet de la transmission, le président de la Fdsea rappelle qu’ «il s’agit d’un grand défi pour les prochaines années avec près de 50 % des agriculteurs qui ont plus de 55 ans,  il faudra trouver suffisamment de candidats à l’installation pour reprendre les structures qui n’ont pas de repreneur».

Viande bovine

Le président de la Fdsea a été interpellé sur l’abattoir de Thionville lors de la réunion qui s’est tenue à Coume. Certains adhérents avaient pris des parts dans cet abattoir qui ne verra pas le jour et dénoncent le manque de communication ainsi que la perte d’argent alors que ce n’est pas ce qui était prévu au départ. Fabrice Couturier déplore que ce projet n’aboutisse pas, la Fdsea ayant aussi pris des parts, mais insiste sur le fait que notre département possède plusieurs outils qu’il faut absolument consolider. Il faut notamment réfléchir à faire fonctionner l’abattoir de Sarrebourg, quitte à mettre en place des solutions de transport dans le département.

Gestion de l’eau

À l’occasion de la réunion de Boulay, le représentant des horticulteurs a fait part des difficultés rencontrées cet été lors de la mise en place de restrictions d’arrosage, «il faudrait absolument que l’horticulture fasse partie des activités prioritaires». Florent Dory a réagi sur ce sujet en expliquant que «la Fdsea est présente au comité de gestion de la ressource en eaux et que si d’aventure d’autres mesures devaient être mises en place durant des épisodes de sécheresse, il serait attentif concernant les préoccupations de cette production».

Dégâts du gibier

Le problème des dégâts causés par le gibier est l’un des sujets abordés durant l’assemblée générale de Cattenom. En effet, les sangliers mais aussi les volatiles, sont bien présents sur le territoire. Les différentes causes et moyens de lutte ont été abordés. Le renouvellement des baux de chasse, programmé en février 2024, a permis à certains agriculteurs de créer leur réserve et à d’autres de la maintenir. La Fdsea de la Moselle a accompagné ses adhérents dans leurs démarches et les a encouragés à faire valoir leurs droits. «Nous ne serons jamais mieux servis que par nous-même. Alors reprenons nos droits et allons défendre nos terres» intervient un agriculteur de la salle. Le message est passé. Les élus de la Fdsea, en complément de ceux de la Chambre d’agriculture, ont participé aux réunions des 4C, ce qui a permis une augmentation du nombre de réserves.

Au-delà des sangliers, une nouvelle application nommée “Signaler dégâts faune sauvage” est disponible afin de déclarer les dégâts de la faune sauvage. La réunion a permis à Laurent Welter, élu à la Chambre d’agriculture, d’en faire la promotion. Cette application permet d’enrichir une base de données dédiée à la pression de la faune sauvage sur les cultures et les élevages en ayant pour but de compléter les déclarations de dégâts que les adhérents remplissent à chaque réunion visant à travailler sur le classement des espèces nuisibles.

La jachère au cœur des débats

Actuellement, la nouvelle Pac prévoit dans sa Bcae8 une partie de terres non productives sous deux possibilités. Sont exemptées les exploitations dont la surface herbagère représente plus de 75 % de leur surface agricole utile et celles dont la terre arable représente moins de 10 hectares ou celles dont les prairies temporaires et légumineuses représentent plus de 75 % de leurs terres arables. Il faut ainsi avoir au minimum l’équivalent de 4 % des terres arables en éléments non productifs (bandes tampons, bordures de forêt sans production, haies, bosquets, jachères...). Il est possible de réduire ce taux à 3 % d’éléments improductifs, si vous avez au minimum 4 % de vos terres arables en plantes fixatrices d’azote (trèfle, luzernes, cultures dérobées...).

En 2023, la dérogation Ukraine avait permis aux exploitations de dérober à cette contrainte supplémentaire. Cela fait beaucoup réagir, un adhérent prend la parole «Pourquoi, dans la jachère, nous ne pourrions pas valoriser des cultures énergétiques, cela serait plus logique. Il y a quelques années maintenant, nous avions déjà eu le cas où nous avions produit du colza pour de la bioénergie». Fabrice Couturier lui répond «Vous avez tout à fait raison ! La Fnsea est d’accord avec nous, 4% improductifs ce n’est pas ça qui va sauver l’agriculture. C’est pourquoi, elle a fait et défend sa demande de modification de cette conditionnalité». Aucune réponse n’a pour l’instant était faite par la France, il est bien sûr conseillé d’avoir prévu cette modification dans l’assolement pour la campagne à venir.