Vous êtes ici

Championnat de France de Labour : Grostenquin, territoire de laboureurs

Rémi Duval devant la raie d’ouverture de sa finale nationale en planches à Corbières en Provence. Photo : DR
Rémi Duval devant la raie d’ouverture de sa finale nationale en planches à Corbières en Provence. Photo : DR

Rémi Duval a été sacré champion de France en planches, le 12 septembre à Corbières en Provence. Les Mosellans renouent avec la victoire trente-quatre ans après Christian Risse.

L’aventure a débuté il y a trois ans. «J’ai sorti une charrue d’un tas de ferraille avant de tout refaire de mes propres mains», se souvient Rémi Duval. La Kverneland deux socs, achetée 100 €, a «aujourd’hui une valeur de 10.000 €».

En 2019, armé d’une solide motivation et d’une expérience acquise à force de travailler ses réglages, Rémi Duval avait déjà emmené son attelage au national pour finir à la quatrième place. Cette année, le départemental de Basse-Ham s’est préparé sans trop de tension. La pression est arrivée avec la préparation du régional dans la Meuse. La seconde place suffira à Rémi pour prétendre à challenger les meilleurs au national. Tout va alors s’accélérer. «Tu as trois jours pour trouver un camion vers Marseille et un sponsor», témoigne Rémi. Il y a le soutien de l’équipe locale de laboureurs et des Ja, mais «il y a de la grosse tension et beaucoup de stress». La fatigue physique et morale s’accumule. Heureusement, Rémi n’est pas seul, «quelques amis proches et la famille sont là pour me soutenir».

Premier contact

La découverte du site confirme les inquiétudes des compétiteurs. Une parcelle dédiée aux entraînements le samedi révèle «dès le premier contact, un sol qui n’a pas vu la pluie depuis le mois de juin», rapporte le jeune laboureur. Les notes de réglages doivent être revues de A à Z. «Il a fallu s’adapter à un terrain difficile, et la connaissance de sa charrue est déterminante, dans cette situation», explique Rémi. Et puis, il y a sur la même parcelle les représentants du Bas-Rhin, de l’Ain et de Bretagne, tous coutumiers de ces phases de finales. Ils seront de redoutables compétiteurs le lendemain.

Dimanche, la priorité a été de gérer le stress. Rémi ouvre le bal avec son John Deere 2130 et sa charrue Kverneland, par une raie d’ouverture de gros niveau mais qui se place seconde. La suite conduira à un travail d’une «parfaite régularité et une rectitude de labour qui m’a sorti du lot», rapporte le jeune champion. La dérayure de Rémi sera classée comme la meilleure du plateau. L’ensemble, avec un score de 233 points, livrera les clefs de la plus haute marche du podium. Vingt-cinq points le séparent du second. Une place très challengée puisque les quatre concurrents suivants se classent sur trois petits points. «Je ne me rends pas compte encore, mais je ne m’attendais pas à chanter la marseillaise devant tout le monde, dimanche», commente Rémi, avec une pointe d’émotion.

Trente-quatre ans après

De retour en Moselle, Rémi Duval savoure le résultat de son travail. Les félicitations de son aîné, Christian Risse, y contribuent. Christian, lui aussi sous la bannière de Grostenquin, avait décroché le Graal il y a trente-quatre ans. Le cercle très fermé des champions de France compte désormais deux Mosellans.

Un regret tout de même, «je ne m’attendais pas à être champion de France, cette année. C’est peut-être un peu trop tôt pour quitter l’ambiance de l’équipe de laboureurs des Ja». En effet, les finalistes ne peuvent à nouveau concourir dans la même catégorie.

Plutôt que de partir pour la catégorie à plat, Rémi Duval envisage de s’aligner dans les sélections du mondial. En attendant, «je vais réserver une petite place pour ma charrue», elle n’a pas vocation, selon Rémi, «à être vendue ou louée». Mais pourquoi ne pas coacher un futur champion. Avis aux mordus.