Les responsables locaux de la Fdsea ont proposé de rencontrer la gendarmerie nationale, le vendredi 16 septembre, à Vaudreching. À l’ordre du jour, la recrudescence de vols de tracteurs, de balises Gps, de carburants ou d’animaux dans les fermes. Le général Matyn a répondu à l’invitation des agriculteurs.
«Ce n’est pas un sujet que l’on aborde habituellement entre nous, lors des réunions d’agriculteurs», témoignait Antoine Scholtus en accueillant ses invités. «Mais la recrudescence, ces derniers temps, de vols de tracteurs, de balises Gps, de carburants ou d’animaux dans nos fermes, nous obligent à en débattre ensemble».
Effractions, vols, dégradations et intrusions n’épargnent pas les exploitations agricoles. Les secteurs géographiques de Boulay, Bouzonville et Sierck ont particulièrement souffert récemment d’une multiplication des atteintes aux biens. Sous la houlette d’Antoine Scholtus, accompagné de Ségolène Brabant et Dominique Bouché, les responsables locaux de la Fdsea ont proposé de rencontrer la gendarmerie nationale le vendredi 16 septembre à Vaudreching.
Des cibles faciles
«Matériels comme animaux sont des cibles faciles, ce qui nous rend vulnérables», témoigne Antoine Scholtus. Mais au-delà du constat, il a souhaité que les actions à mener «soient à caractère collectif». Une cinquantaine d’agriculteurs, accompagnés de quelques Maires, se sont retrouvés pour évoquer «la prise de mesures adaptées aux phénomènes de délinquance constatés localement». L’assureur historique de la profession agricole était également de la partie.
Pour répondre à la sollicitation de la Fdsea, le général Matyn, commandant le groupement de gendarmerie départementale de la Moselle, et le chef d’escadron Halfon, commandant la compagnie de Boulay avaient fait le déplacement. Plusieurs militaires locaux de la gendarmerie nationale les accompagnaient pour entendre les témoignages de la délinquance commise au préjudice du monde agricole.
Au-delà des exemples, pour lesquels un point de situation, souvent très détaillé, a été communiqué, le général Matyn s’est attaché à livrer «une version apaisée» de la situation. Les statistiques du service central de renseignement criminel relèvent «45 faits de vols sur 2.900 exploitations en Moselle». Ce sont des chiffres sur les douze derniers mois, et pour l’essentiel des vols simples sans effraction. Un tableau qui n’enlève rien du traumatisme subi par les victimes. Et pour certaines, s’y ajoutent «exaspération et incompréhension, face à la durée des procédures et au manque d’informations en retour des éléments communiqués pour faciliter l’appréhension des coupables».
Le général avoue «la nécessité de retisser du lien avec les agriculteurs», tout comme son Chef d’escadron Halfon, il «souhaite aller vers les agriculteurs et les élus locaux du monde rural». Une attente également exprimée par le Maire de Vaudreching. Christian Clément a insisté sur «la nécessité de retrouver des relations efficaces» pour répondre aux attentes des administrés.
Sécuriser ses biens
Dans l’objectif d’améliorer la lutte contre la délinquance commise au préjudice du monde agricole, la délégation des militaires comptait un référent sûreté. Les agriculteurs ont pu profiter de son expertise en matière de prévention au travers d’exemples pratiques. Sécurité des locaux, des engins agricoles, des stocks de carburant, a été passée en revue avec souvent «des mesures de bon sens et peu d’investissements». Les agriculteurs présents ont aussi profité d’un exposé complet autour de la vidéo-protection.
Quelques règles élémentaires ont été rappelées. En cas de vol, la victime devra «collecter un maximum de renseignements sans s’exposer. Composer le 17 pour alerter. Ne toucher à rien pour préserver les indices, et ne pas prendre de risques inutiles».
Systèmes de protection
Les présidents cantonaux de la Fdsea ont souhaité clôturer la réunion en dessinant «des pistes de solutions autour des moyens concrets pouvant être mis en œuvre collectivement». Antoine Scholtus avait sollicité Jean-Marc Brême sur ce point. Un groupe de travail doit se réunir. Il est proposé d’associer «assureurs, gendarmerie, élus locaux et Fdsea». Déjà quatre pistes sont explorées. Dans le cadre de la "Carte Moisson", des opérations d’achats groupés sont étudiées pour des équipements de signalisation (propriété privée), de balisage de matériels (trackers) et de colliers de chiens (gardiennage sans fils).
Le président de la communauté de communes Bouzonvillois Trois Frontières, Armel Chabane, a été sollicité pour intégrer ce groupe. Son accompagnement financier pour les investissements en matière de sécurisation des installations agricoles a été évoqué. L’élu local s’est dit «prêt si besoin, à proposer dans un premier temps, des moyens humains», mais aussi «attentif pour ensuite accompagner» les agriculteurs.
La soirée s’est terminée avec une invitation d’Antoine Scholtus à l’adresse des gendarmes, «vous devez retrouver le chemin des fermes».