L’assemblée générale de la coopérative du Gpb s’est déroulée en comité restreint le 16 décembre dernier du fait du rebond de la crise sanitaire. Malgré un changement de dernière minute, président et directeur ont pu présenter aux adhérents présents les résultats de la coopérative pour l’exercice clos au 30 juin 2021.
Jean-Marie Guerber, président du Gpb, a ouvert les travaux sur une note positive, il remarque «un regard différent du grand public sur notre agriculture : produits du terroir, produits locaux, produits de qualité sont des termes utilisés couramment par les ménagères qui ont davantage cuisiné à domicile. Cela s’est ressenti positivement dans nos magasins». Il a également exprimé sa fierté parce qu’avec «seulement 1 % de la population française, nous sommes pourtant capables de nourrir 100 % de cette même population et même d’exporter !».
Climat capricieux
A l’automne 2019, malgré une météo favorable, le colza n’a pas retrouvé ses surfaces historiques. Les rendements sont très hétérogènes d’une exploitation à l’autre et ce dans toutes les cultures. Les moyennes sont en baisse significative, en particulier pour les maïs.
La qualité est au rendez-vous en colza comme en céréales à paille, 45,3 % en huile pour le colza et 78,5 % de poids spécifique pour les blés. Ces derniers sont appréciés par les meuniers, principal débouché avec 93 %. Afin de pouvoir contenter encore mieux ces acheteurs, la coopérative a investi dans un groupe froid dont l’objectif est de refroidir la céréale dès son entrée en silo et ainsi éviter un traitement insecticide. «Il est vrai que nos meuniers ont une demande de plus en plus forte qui se résume en deux mots : zéro insecticide», explique Jean Marie Guerber.
Les prix sont globalement orientés à la hausse mais avec une volatilité importante. Pour le blé, le prix définitif termine à 183 €, soit 27 € de plus que l’année précédente. Le prix moyen représente 93 % de la collecte, ce qui est une véritable reconnaissance du savoir-faire du Gbp. Le président remercie son directeur, Pierre Jacquin, pour la qualité de son travail qui a permis d’obtenir des prix très satisfaisants pour les adhérents. La coopérative Gpb est une fois de plus fidèle à ses objectifs : être dans le peloton de tête en matière de prix payé à l’adhérent et ce, pour toutes les espèces.
Le chiffre d’affaires de la coopérative progresse de 10 % pour s’établir à 28,495 millions d’euros malgré une baisse de la collecte de 14,7 %. Le résultat de la coopérative ressort à 55.983 €, et le résultat d’Agrivert est positif de 78.049 € après impôts. L’activité approvisionnements progresse de 14,4 % pour atteindre 9,156 millions d’euros ; cette augmentation s’explique principalement par une hausse de 21% des compartiments semences et engrais.
Perspectives 2021
Le président a poursuivi son discours en évoquant la moisson 2021 : «C’est une moisson tardive qui n’en finissait pas, mobilisant toutes les capacités de stockage de nos silos avec une qualité médiocre en orge d’hiver, en colza et en blé». La deuxième moisson, dédiée au tournesol et maïs grain, a été très complexe par l’importance des surfaces régionales, conjuguée avec des taux d’humidité particulièrement élevés avec en prime un incendie au Port de Metz, mettant hors service les deux séchoirs utilisés pour le tournesol. Comme l’explique le président, «il va falloir anticiper davantage pour les années à venir». Les prix sont orientés à la hausse depuis la moisson, et plus particulièrement pour le colza et les orges brassicoles. C’est un phénomène important mais qui s’accompagne également d’une hausse spectaculaire pour les engrais. Comme le souligne Jean-Marie Guerber, «ce qui prime, c’est la disponibilité des produits».
En guise de conclusion, le président est revenu sur l’image de l’agriculture : «L’agriculture a retrouvé des couleurs suite au confinement auprès de nos concitoyens. Nous sommes à nouveau considérés comme ayant un rôle essentiel à travers la production, la qualité des produits mais aussi l’emploi et la balance commerciale du pays. Il faut toujours s’adapter : tester de nouvelles solutions, biologiques mais aussi chimiques sans idéologie». Face à ce défi et ces adaptations nécessaires, Jean-Marie Guerber s’est engagé : «ce sera avec détermination que nous nous adapterons aussi bien au niveau réglementaire que numérique».