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Orage violent, fatal pour les maïs et les tournesols mosellans

Dans l’hypothèse où le maïs pourra être récolté, l’organisation du chantier sera des plus difficiles. Photo : DR
Dans l’hypothèse où le maïs pourra être récolté, l’organisation du chantier sera des plus difficiles. Photo : DR

L’état des maïs et des tournesols, implantés sur la trajectoire maudite, témoignent aujourd’hui de la violence extrême de l’orage qui s’est abattu sur la Moselle.

Tous les ingrédients étaient réunis dans la soirée du samedi 21 août pour aboutir à un cocktail dévastateur. Pluie, rafales de vent, grêle, foudre, rien n’a épargné un couloir débutant aux environs de la Madine et se prolongeant au travers de la Moselle jusqu’à Saint-Avold et au-delà, avec une intensité atténuée. «Le couloir se prolonge vers l’Allemagne à la hauteur de Forbach», rapporte Fabrice Couturier de la Fdsea.

À l’heure des premiers bilans, les rafales de vent représentent vraisemblablement le cataclysme le plus impactant. Météo France rapporte des vents à 120 km/h à Metz Nancy Lorraine. Pour la station météo de Seingbouse, il a été mesuré des rafales à 126 km/h.

Plusieurs communes ont été victimes de la grêle. Les plus chanceux relevaient 15 à 25 mm dans les pluviomètres. S’y sont ajoutés de nombreux impacts de foudre (3.482 pour la seule Moselle).

La sentence est terrible

L’état des maïs et des tournesols implantés sur la trajectoire maudite témoignent, aujourd’hui, de la violence extrême de cet orage.

«C’est un spectacle de désolation, les agriculteurs sont abasourdis », raconte Florent Dory, secrétaire général de la Fdsea. Il rapporte d’une visite terrain réalisée dès l’après-midi du 22 août : «Après avoir mis beaucoup d’espoirs dans des cultures de maïs et de tournesols magnifiques en cette fin d’été, quelques minutes d’une nature déchaînée ont réduit à néant notre travail. Les arboriculteurs perdent également des fruits prometteurs».

Mesurer les conséquences

Les services de l’État ont été alertés par la Fdsea. «Nous devons mesurer les conséquences de ce sinistre et déclencher les dispositifs d’accompagnement», témoigne le président de la Fdsea. Mais pour l’heure, Fabrice Couturier s’inquiète des décisions à prendre rapidement.

«Dans certaines situations où le vent a couché les maïs sans les rompre, il y a espoir de laisser encore la culture en place». Mais dans de nombreuses parcelles, les tiges sont rompues, la plante n’est plus alimentée. «Il faut envisager une récolte anticipée, avec toutes ses conséquences, écoulement de jus, qualité moindre». Fabrice Couturier préconise «de prendre de la hauteur, pour une meilleure vue d’ensemble. Un point haut naturel ou un drone permettent de visualiser plus finement, avant une décision réfléchie».

Au-delà de l’épisode orageux de ce 21 août, «cet événement remet sur le devant de la scène l’importance d’une assurance climatique rénovée et balaie un scepticisme ambiant que nous avions constaté à l’occasion d’un récent conseil d’administration de la Fdsea. Groupama y avait présenté l’état des réflexions sur ce sujet sensible », analyse Fabrice Couturier. Pour le président de la Fdsea, «la profession attend une assurance climatique modernisée, souscrite par le plus grand nombre».

 

Cette parcelle de tournesol est entièrement détruite. Les impacts de grêle sont nettement visibles. Photo : DR
Cette parcelle de tournesol est entièrement détruite. Les impacts de grêle sont nettement visibles. Photo : DR