Pour clôturer le projet Défi-laine, les professionnels de la filière ont organisé un salon, le 15 octobre, à Bataville, en Moselle. L’occasion de faire le point sur les initiatives locales mais aussi les nombreuses applications que peut avoir la laine.
Le salon clôturait les quatre années du projet Interreg Défi laine, pour la création d’une filière laine locale pérenne, en grande région. L’enjeu est de taille, puisque la laine est aujourd’hui majoritairement envoyée en Asie et valorisée entre dix à vingt centimes le kilo, lorsqu’elle est collectée. Un prix dérisoire, surtout lorsqu’on apprend que le coût de revient de la tonte est d’un euro soixante le kilo !
Alors, plusieurs initiatives pour valoriser la laine ont vu le jour, et étaient représentées sur une quinzaine de stands. Parmi elles, De laine en rêves, à Allain (54), qui réalise de la literie à base de laine locale, la collection Mollis qui propose une gamme d’objets enveloppants dédiée au secteur médico-social, ou encore Laine de cœur, une boutique en ligne qui rassemble les produits d’une dizaine d’artisans, de l’écheveau de laine à la besace en passant par les chaussettes.
Amendement organique et isolant
La laine peut ainsi être utilisée dans plusieurs secteurs, et les sociétés Ecokraft et Woolconcept ne s’y sont pas trompées. La première, allemande, propose de transformer la laine en granulés qui pourront servir d’amendement organique. La deuxième société, Woolconcept, belge, fait partie du cluster écoconstruction en Wallonie, qui rassemble deux cent soixante membres. Ils utilisent la laine comme matière première pour l’isolation des maisons.
En agriculture, outre l’utilisation comme amendement, le paillage en feutre de laine a été testé, sans grand succès. En revanche, la laine peut être pyrolysée en atmosphère inerte pour produire un biochar à 11 % de potassium et 6 % d’azote. Très poreux, il peut maintenir les nutriments et favoriser la vie du sol.