Fénétrange, Phalsbourg, Réchicourt, Pange nord et sud, les assemblées de cantons se poursuivent pour le réseau du syndicat majoritaire. L’occasion pour les territoires de s’exprimer en direct avec les élus professionnels départementaux.
Sans surprise, les adhérents des cantons de Pange Nord et Pange Sud ont consacré une partie de leurs travaux au nouveau cadre législatif de la gestion des risques climatiques. Un temps technique, en présence de deux administrateurs Groupama, mais aussi un temps de prospective avec la disparition du dispositif de calamités agricoles au 1er janvier 2023.
À Réchicourt, la réforme de la multirisque climatique a fait beaucoup réagir également. Après la présentation, un éleveur bovin déplore le fait que «cette réforme nous donne l’impression que les éleveurs payent pour les céréaliers». Derrière cette remarque se cache le questionnement sur le déclenchement de la Mrc sur les prairies par rapport à la moyenne olympique qui est catastrophique. Du point de vue du syndicat, une moyenne sur dix ans serait plus opportune.
Les points de repère de la procédure des calamités agricoles sont malheureusement bien connus en Moselle. La succession des épisodes climatiques difficiles, ces dernières années, ont obligé à se familiariser avec le parcours des missions d’enquêtes, du comité départemental d’expertise et l’examen des doléances mosellanes en Comité national de la gestion des risques en agriculture (Cngra). «L’articulation avec les procédures collectives de dégrèvement de la taxe foncière sur le non bâti (Tfnb) sera-t-elle aussi efficace ?» questionne un adhérent.
En effet, lors des précédents épisodes climatiques ayant impacté la production agricole départementale, «au-delà des indemnités perçues dans le cadre des calamités agricoles, la Fdsea a systématiquement défendu et obtenu le dégrèvement de la Tfnb au travers d’une procédure collective», rappelle Fabrice Couturier. Le président de la Fdsea soulignait par ailleurs avoir appuyé une démarche similaire pour cette année 2022.
Choisir un assureur agréé
Qu’en sera-t-il demain avec la nouvelle multirisque climatique (Mrc) et ses outils de diagnostic des pertes de production ? Les données que traduisent les cartes “Isop” et “Aibus”, sur lesquelles ministères et assureurs vont travailler, sont vivement remises en cause par la profession. Le principe de la moyenne olympique cristallise aussi la défiance des agriculteurs qui ne se retrouvent pas dans ces outils de diagnostic et d’évaluation des pertes subies.
En attendant le verdict du prochain Cngra pour la Moselle ? tous ont bien pris note de la consigne prodiguée par le président de la Fdsea, «pour accéder à la solidarité nationale demain, tous les agriculteurs doivent impérativement choisir un assureur agréé entre le 1er janvier et le 31 mars 2023 en utilisant le site internet dédié que proposera le gouvernement».
Hausse des coûts de production
La fin des tarifs réglementés pour le gaz et l’électricité a suscité du questionnement parmi les adhérents des cantons de Pange Nord et Pange Sud. Là encore, ces derniers ont des repères qui se perdent. Fixés hier par les ministres de l’Énergie et de l’Économie, et commercialisés uniquement par les fournisseurs historiques, les prix du gaz et de l’électricité évolueront maintenant sans intervention des pouvoirs publics. Et pour compléter le tableau, les offres de marché seront le fait de nombreux fournisseurs.
Dans ce paysage réglementaire et avec le contexte lié au conflit ukrainien, Fabrice Couturier a présenté les mesures de soutien proposées par le gouvernement. Bouclier tarifaire, amortissement tarifaire et aide aux entreprises énergo-intensives n’ont cependant pas rassuré dans un contexte général de forte hausse des coûts de production.
Agrivoltaïsme
Questionné par les adhérents de Pange, sur l’analyse de la Fdsea quant aux évolutions attendues de l’encadrement des projets d’agrivoltaïsme, le président de la Fdsea a précisé le contexte où «entre la volonté de l’État qui veut aller vite et la profession qui se questionne sur l’opportunité de faire, il est indispensable de se cultiver sur ce sujet aux enjeux économiques, techniques, juridiques et fiscaux». Tous ont convenu de la nécessité de ne pas s’engager, «avant de signer un projet, il faut se renseigner au moins auprès d’un juriste».
Lait
Le prix du lait fait débat sur le canton de Fénétrange. Un agriculteur ne comprend pas la différence de prix payé au producteur entre la France et l’Allemagne. Le président cantonal, Gilles Becker, explique «qu’en Allemagne, la grande distribution va chercher la marge chez le client alors qu’en France, la grande distribution va la chercher chez le transformateur».
Le représentant en charge du bio à la Fdsea, Fabien Déom, regrette que «le lait bio ait été au début du deuxième trimestre moins rémunéré que le lait conventionnel». Pour lui, «la responsabilité de ce phénomène est à chercher dans une augmentation trop rapide des volumes par rapport à la demande du marché».
Conseil stratégique phytosanitaire
Les adhérents du canton de Phalsbourg s’interrogent sur la mise en place du conseil stratégique phytosanitaire. Florent Dory explique que «c’est une obligation pour les exploitants agricoles de réaliser deux conseils stratégiques par période de cinq ans. Cela s’inscrit dans le cadre de la loi de séparation des activités de vente et de conseil des produits phytosanitaires qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2021. La réalisation du conseil sur l’exploitation donne lieu à la délivrance d’une attestation, nécessaire pour le renouvellement du Certiphyto des chefs d’exploitations». Un agriculteur considère que «ce n’est qu’une charge en plus».
Les futures aides animales
Les éleveurs ont également souhaité une présentation sur les derniers éléments disponibles concernant les aides bovines dans la réforme de la Pac 2023. Le ressenti fut malheureusement négatif, le plafond d’Ugb primées reste incompris. La France est en décapitalisation depuis de nombreuses années, l’élevage n’attire plus les jeunes et ne retient plus les plus âgés.
Un projet commun
Le canton de Réchcourt porte depuis maintenant quelques mois une volonté d’équiper les toitures en panneaux photovoltaïques. Pour répondre à ses adhérents, Laurent Jacquot avait convié deux intervenants sur le sujet.
Un représentant Arkolia Energie ainsi qu’un électricien sont venu, présenter leur projet commun. En effet, Arkolia a comme souhait de créer une filière locale pour l’installation mais surtout la maintenance, le lavage et l’entretien au cours des années. «Nous ne souhaitons pas vendre des panneaux solaires juste pour vendre. Le but est d’apporter une valeur ajoutée» affirme le représentant. Une réunion avec les personnes intéressées devrait avoir lieu prochainement.